samedi 19 juin 2010

Lachenmann c'est l'Aventurier (contre tout chacals) !


Hemult Lachenman joué par le Quatuor Arditti (il parle, aussi ; "la musique est morte", "il faut chercher une non-musique"...un minuscule extrait, tout en bas du listing des conférenciers).

Une courte, édifiante et captivante interview également - "En fait, dans mes compositions, l’interprète doit oser redevenir maladroit !".

Sous le son, encore le son. Des apparitions, des traces d'incisions au milieu de frottements, d'infra-bruits, un microscopique et tendu voile de cordes abrasées. "Gran torso". «Autre forme de beauté», respiration, caresses, crissements, torsions, impuretés, souffles des cordes de violoncelle de l'alto et du violon. Un monde sonore recouvert d'une pellicule de bruit d'où surgit des fragmentations de notes, des éclats, des esquilles. Et une tenue. Une tension. Un mouvement opiniâtre.

Ecouter Lachenmann c'est rentrer dans un temps aux couleurs d'Anselm Kiefer. Tout parait gris de prime abord, tout parait inaudible et puis au fil du temps, là, ici, encore là, apparait à l'oreille la multitude, le désordre inventif, la proposition de beauté, une bacchanale de sons étranges, étourdissants.
Et encore cette respiration des cordes. Animal en son. Une musique des profondeurs, de l'abstraction vivante, violente en sourdine, tassée, compacte, tenace, brut.
Ecouter Lachenmann c'est participer à une expédition en terra incognita. Une aventure à la découverte du Nouveau Monde.


"Pas mal de gens ont d’abord dit que ce n'était pas de la musique. Et je réponds toujours que c’est le plus grand compliment que l’on puisse me faire".
aa



Au fait : la polémique est toujours en cours. Et pour signer la contre pétition à celle de "Musique en vrac", c'est ici sur tache-aveugle donc.

Aucun commentaire: