lundi 5 juillet 2010

Go go go.


Le Loris Binot 5tet enregistre (6 et 7 juillet par Thomas Milanese). Banal. On en a vu d'autres.
Mais voilà, tout devient différent devant les micros. Tout d'un coup on ne sait plus - comme le Capitaine Haddock et sa barbe dans Coke en Stock - si la langue doit être collée ou pas à la anche, si on lit bien un sol# sur cette partition 150 fois déjà parcourue, si le Son est bon, si la salive ne gêne pas - Miles Davis avait fait d'une blessure à la lèvre un son dans "Ascenseur pour l'échafaud," c'est sur, c'est sur - si le souffle, bon sang le souffle, ca fuit du coté du bec (!), si le solo sera dedans ou pas, si on est bien dans le groOove, si les idées seront au RDV et si, si, si, ce sera unique comme on l'espère.


L'enregistrement c'est une photographie, mais on ne peut s'empêcher de vouloir en faire de l'Histoire. On fige un instant comme on capturerais un précieux moment. Or voilà. Ce n'est que cela, bien que tout ne soit que dans cela. Pression ? Dés la 3ème prise pour cause de faux départ, ca fouette sévère dans le studio. Sans compter que les musiciens dorénavant enregistrent one shot en deux jours six morceaux. Bien sur les morceaux font 14 minutes avec un solo à la 11ème. Pression possible. Ça va vite, ca va vite. Ça vire au drame fissa. Tout ce petit huis-clos peut vite devenir un enfer. Comme il peut très bien rester un paradis.


On verra bien. Chaque session à son histoire et sa légende. Les plus grandes restent des modèles d'épopée ! A force d'en vivre, on sait que les enregistrements peuvent revêtir les couleurs de tempêtes en haute mer pour marins endurcis. Alors... on verra bien.

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