jeudi 30 septembre 2010

Gaffe !





La nuit des après-midi.


Pince de Crabe des Fruits du hasard, jeune public en cours de construction, suit son rythme de création. La nuit le jour, le jour le soir et tout sans dessus et sans dessous (surtout. Facile facile).
Installer la nuit à neuf heure du matin donne un drôle de sentiment. Étrange horloge qui vrille les sensations. Jouer le matin ou le soir tard ne donne pas du tout la même chose. Une illusion, le mirage à ériger.
Et le public, chargé d'un état ensoleillé et d'un avenir journalier n'est pas le même. Frais, ou pas disponible car déjà après, selon les humeurs non encore abimées.

Tombe la nuit donc. La lune entre croissant et demi-sommeil. Une douceur à faire sentir malgré le sentiment opposé à la vraie vie. Mais faut bien se réveiller pour jouer !

Une allure de Wyatt, non ? Si, semble t-il ; par hasard, par sympathie.

Exo In ou Out.



On le savait ? On s'en doutait. On s'en rapproche. On va trouver. E.T. phone hooome. Pas si loin. Bientôt classique. On verra rien. La suite pour les autres. Génération d'autres enthousiasmes. Ça va swinger ! Rock'n roll les nouveautés. Si seulement on savait. Wow et si. On est pas seul. Déjà des voisins. Mince une copropriété. Bonjour les discussions. C'était compliqué mais alors là. Qui va sortir les poubelles. On pari ?

Pensées envolées.


Les tendres pensées ne sont pas faites pour durer, elles sont faites pour s'envoler. Au gré des moments qui les préservent, à la merci d'un silence ou d'un accident de quotidien. Une échappée, évaporées, doucement parfumées comme un vin qui se transforme, embrassant l'air ambiant. Une tendre pensée, c'est un délicat parfum, appelé à ne pas rester, juste à se prélasser, entre deux temps, au creux des reins ou en bandoulière d'un cou léger. Baladées, caressées, exaltées, comme une efflorescence, début prometteur et fin transparente. On ne peut les retenir, on ne peut pas les retenir, mais y repenser, les recréer, y revenir et s'y noyer. Les tendres pensées ne sont que d'un jour, éphémères pour toujours, et parfois une vie de papillon, c'est peut dire et décidément tout est là. Un instant flottant entre deux idées, coincé au milieu des quotidiens puis survolant les terrestres, les oubliés, les corps abandonnés. 
Il est temps plus que temps de les libérer, leur donner tranquillement la bride au cou, les laisser nous embarquer, pour un vol aux senteurs de réalité émerveillé. Aujourd'hui ,mais pour quoi pas encore demain.

Il était une fois...



Au Hublot, à Nancy... quel jour, plus de mémoire. Il y à pas mal de temps dorénavant. C'est un film. De Paul Hommage*. Ce n'est que le début de ce concert des "Brutes Abattues" tout enregistré et remonté. Yeah, yeah, yeah !

L'art est-il soluble dans la fatigue ?



Et non. Ah non. Et c'est souvent à ce moment précis que les "choses" apparaissent. D'autres gestes de danse, d'autres écoutes de musique, d'autres réflexes et la perte des habitudes par l'abandon du sens clairvoyant, de la maitrise entière, du contrôle du simple corps. Une lente défaite constructive, un édifice surgit de l'effondrement. 
L'état de fatigue est un état de lutte, de volonté de trouver des chemins différents ; garder l'équilibre de l'action, tenir l'émotion qui subsiste. Jusqu'au bout. Jouer, danser ou  bien penser peut se vivre comme un dernier instant. Fatigue et état second. Où l'essoufflement investit la danse, où la douleur marque de son sceau le musicien, où chaque geste compte. D'une certaine manière, qu'importe le corps, où va le corps, vivre de volonté, avec ce qui résiste.



La scène reste un espace de grande surprise. Un endroit ou le dépassement est facile. Il existe ici une sorte d'immunité aux règles de la vie commune. Un drôle de coin qui se joue de ce qui l'entoure. Le temps y est différent, les perceptions en euphorie, l'empathie en griserie et le reste du monde peut bien bruler. C'est ce moment et ce théâtre qui met en scène la fatigue comme un jeu de dévoilement. Corps à nus. Esprit libre. Et l'invention entre en scène....

Et pendant ce temps, la résidence Pince de Crabe* suit son court, tard dans la nuit, tard dans la nuit.

mercredi 29 septembre 2010

Sous perf'



















Performance. 12 minutes. Une manière d'aborder l'essai, le point de focal, la tentative. le risque et la question. Juste pour voir ce que donne l'idée pour de vrai. Une pédale RC-20 en boucle sans fins, un baryton et des objets. Que se passe t-il, comment faire vivre cette accumulation de matière sonore, comment la manipuler, la dévier ? Ce ne sont pas en soi de grandes questions, mais à l'instant où tout se joue, l'équilibre d'un phénomène c'est l'équilibre de toute une vie. Point de focal. L'art de la performance, c'est l'art de se jeter dans le vide sans trop de parachute, sans savoirs faire, sans autre attention que l'intégrité d'un choix pour une fois. Ce que cela donne importe mais l'essentiel est dans le processus, le main à main avec un élément sonore non déterminé, non maitrisé, fuyant et inconnu. Un objet insaisissable qui se joue des codes comme des anticipations. Une nouveauté. Le Mustang du son !
Reste alors à développer de nouvelles manières de réagir, d'appréhender sur le coup les instabilités étranges et tenter de rester à l'endroit où le geste et où l'idée restent les plus vives. C'est à cet endroit où sa/la question d'Art avance. Au moment où l'inconnu et la force du désir se rejoignent, tentent un pas de deux, une découverte l'un l'autre, un frisson.
Pour le coup c'était à la scène nationale de Vandœuvre le 29 septembre, l'un des derniers endroit de ce niveau pariant sur les questions plutôt que sur les uniques réponses.

Du coup, pourquoi ne pas tenter aussi sans instrument....





Juste juste.


mardi 28 septembre 2010

Ce soir...



Intervention ce soir au CCAM 19h 20h et 22h16. Entre autres choses. Une expérience, un truc pour voir si. Le détournement d'un objet électronique, la projection d'une vidéo transformée et hors du temps. On verra bien, on verra bien...

lundi 27 septembre 2010

C'est déjà demain.


Soirée d'Ouverture de saison à la Scène Nationale de Vandœuvre*. Demain le 28 septembre 2010 à 19h. C'est la fête des expérimentations (et du "Jupon"* de Delphine Bardot, La Soupe Cie - trois fois dans la même soirée, en petite jauge toutefois), avec des tentatives, des choses impossibles, des trucs incompréhensibles, des machins qui volent tout seul, des ratés fantastiques, des oreilles déchirées, des sauts de l'ange accrochés aux guitares... bon, la fête de l'invention.



Et par exemple, aussi, ce "bidule" (de celui-dont-on-ne-dit-pas-le-nom-ici et Michel Deltruc), qui consiste à détourner une pédale RC-20* pour voir ce qu'il se passe. Quelle idée !? Une accumulation de couches d'enregistrements (comme les expériences au Revox* en bande fermée) révélant après le brouhaha grandissant des sons entremêlés et réréréré-enregistrés des nappes de larsens, de buzz qui fusent, de sons parasitent qui décollent, de vrombissements infernaux, de souffles qui partent en vrille.... tout un monde sonore issu d'une circonstance et d'une provocation.
C'est le sens du silence qui n'existe pas. Et que donne t-il ce silence si on lui presse le citron ? On verra cela à 19h demain.... (si ça fonctionne).

BoUuUmM.





 
image de la vidéo qui sera projeté simultanément pendant le "bidule". une exclusivité quand même...
manipulation d'objet de delphine bardot pendant une session d'improvisation au CCAM. 

Haute technologie.






Pince de crabe*. Spectacle pour marmots mais. Mais de grande technologie. Mac 8 cœurs, portables et tours dédiées, layers en pagaille, HF sophistiqués, video-projecteurs 6500 lumens, contrôles de mouvement infrarouges, modélisations et une myriades de machines et de traitements électroniques. Un jeune public, simple et poétique au noyau de silice.





Entre électricité et électronique l'émotion se faufile, se fraye, fait oublier ce que l'on croit omniprésent.





Et pourquoi pas.
Les bouts de ficelles ou les câbles optiques ne sont qu'au service. Les logiciels de l'IRCAM (MAX-MSP*) ont libérés une autre musique, malléable, architecturale, étrangère aux instruments acoustiques ou en prolongements troublants. Comme une excroissance, une démultiplication ou une métamorphose. Le son est au centre de ses propositions techniques. Il en est l'objet, transporté, fractionné, multi-diffusé.

Les éléments informatiques de l'image aussi ouvrent les espaces. Pas tant ceux des effets spéciaux (laissons à Pixar ce qui est à Pixar) mais ceux appartenant aux inventions d'un imaginaire purement irréel. Un réenchantement graphique, une image complètement modelé. Un monde de pur esprit.





Mais finalement pas de changement. C'est de tous les temps. Avant ou après. Le goût des nouveautés issues des inventions techniques. L'électricité a tout changé et demain et demain ? Il restera toujours une main, un œil, un "point de vue" dirait Kertesz*.






De çi, de là.



dimanche 26 septembre 2010

A chacun ses casseroles.


Histoire de vie, histoire de voir. Petite ou grande, aussi. La métaphore comme guide, une boussole pour les ravissements. Et l'étoile polaire.
Le bout du bout de la casserole, même pas la grande, la petite. Une carte du tendre pour les yeux fondus dans l'imagination/contemplation des derrières (ca va encore jaser).

Au loin et proche ces/nos étoiles. Juste à coté par complicité mythologique, c'est vrai on les connait bien ces/nos casseroles, et bien lointaines en vérité - mais d'où cela vient ?
L'art des yeux transforment l'immensité froide en belle légende, Ursa minor et Ursa major pourtant lieux de faramineux accrochages cosmiques, soudainement Odyssée par l'imagination projeté. Il faut savourer se promener dans les lignes des grains du ciel.

Jupiter au plus proche* et c'est l'ensemble des rêveurs qui s'envolent. Normal. Cela bouge autour de nous ; le voyage permanent pour qui sait prendre le temps et temporaire - juste une passade, un salut - pour qui sait le boire.
Mais les casseroles restent. Suspendues là bas pour longtemps, toujours pour ceux d'ici, pour ceux d'en bas. C'est sur on aime les contempler encore longtemps et les parcourir d'un  regard émerveillé.

Pour les soirs de rêveries...

One again, one again

 


Et ça repart et ca redémarre. Les résidences restent des pratiques au long court. Quinze jours de haute mer pour finaliser "Pince de Crabe"*, jeune public des Fruits du hasard. Un brouhaha à ordonner, un dictionnaire à mélanger et recréer. Cette invention pour petits mobilise en grand des inventions de grands.
Chercher la soudure entre une image omnipotente, un son qui oscille entre matières et thématiques de tableaux et une comédie qui ouvre une brêche dans ces deux enveloppes. Ramener le corps, ramener le corps ! Du volume, de la dimension et du mouvement. Oh Yeah !* dirait CAN. Bah oui. Entre autres choses.



Les paris sont ouverts. Rien n'est encore certain, rien n'est sûr. La cristallisation des derniers instants de création jouent le va-tout. C'est ainsi. Les quinze derniers jours seront le temps de l'accélération. Tout ce qui a été imaginé, trouvé, essayé va se trouver assemblé, articulé, mise en histoire. Ce moment peut se révéler anxiogène  mais il est aussi rempli d'impatience. On va enfin savoir. Les choix ont-ils étés tenus ? Les concepts sont-ils rendus ? Et surtout, surtout, sous la couche, sous la croute, sous l'apparence, sous la technique, la réflexion, le gros bazar, sous tout cela... cette émotion, ce petit truc de grands espaces, ce tremblement existe t-il ? Voleurs de réponses*, il faut la trouver. Cette chose, cette infiltration, l'intuition d'une vision en creux et en douce du pourquoi, de la pensée, de la raison d'un geste artistique. Espoir vif. Espoir ténu.




Car malgré tout, l'essentiel est invisible aux yeux, bien sur, ok, ok, mais état prudent et audacieux. Audacieux de nouveauté, de fraicheur et d'innovation (haro sur les habitudes et les terrains connus) tout en gardant en tête l'idée que de la fragilité Unfinished* nait souvent la transparence qui permet le tremblement tant désiré. Ce n'est pas si facile tout ceci. Rien n'est donné dans tout cela. Là , est un endroit de conjonction. Une clef.

Pas gagné et. A tenir.




Quinze jours donc encore encore et au TGP de Frouard avec Coco Bernardis et Véronique Mangenot avec l'équipe Kinorev (Francis Ramm, Véronika Petit et Thierry Mathieu) et bien sur bien sur (Ah !) Benoit Fourchard, Delphine Bardot, Daniel Trento et un passage des concepteurs graphiques Steph&Do du studio Lilibellule*.

sirène sirène des bleus ne vois tu rien poindre sinon l'eau qui poudroie ?
beuh non, j'ai mal aux dents*



Bing.


Les chouettes expériences sonores de Valentin Monnin... Rue de la Casse c'est un blog, une expédition, une tentative d'un des Branks, d'un bricoleur. Et on ne sait pas où cela va s'arrêter.

Billet de nuit, billet de 2:53.



Faust où les plaisirs d'enfer du Krautrock* avec CAN**, NEU!* et tant et tant.
Les guitares emportées, l'électronique, la contrebande sonore, en collages et synthétiseurs, en traficotages et overdubs, en électrification et déformations. Le rock Allemand des années 70, inventif, sans limite, contestataire, novateur, indépendant. Tout cela flirt avec le rock industriel, l'électronique, l'expérimental groove, et le rock psychédélique. Les liens avec la musique contemporaine ou concrète s'y révèlent. Et Fluxus* et Russolo* et le free !
Décidément, en y regardant de plus prés, ce qui apparait le plus simple (onetwothreefour!) rayonne d'expériences essentielles. Des recherches, des envies mêlées aux convictions, à une idée du son et de l'émotion sonore. Neuve. Direct. Fébrile.
Le Krautrock*, quelle aventure pour un rock choucroute (si) tout de même ! L'art d'imposer les sonorités insolites à toute une génération à venir.

samedi 25 septembre 2010

Nues les mains. Chanson pour s'entrainer....


c'est plus le moment de rigoler
triple buse faut s'envoler !
léger, léger, léger

ca transpire ca respire
de ça chez toi y a bien de quoi
m'enfin petit cador ; petit cadeau
c'est elle qui 'tourne la tête
envolée, pour le coup ça c'est vrai
 mais demain...

c'est plus le moment de rigoler
triple buse faut s'envoler !
aller léger, léger, léger

emballé remballé
l'air de rien et l'œil minet
sexe sans l'mensonge et la vidéo
 ciel ! tu parles d'une belle idée
oh là quoi, mais les mains !
c'est pile à poil de rigoler
triple buse faut s'envoler !
léger, léger

caressé rassuré
de rien et y a pas d'quoi
vrai fausse biche des baisers
grain de folie et grains d'une beauté
tu trainerais pas une casserole, dégourdi ?
oh la quoi, mais nues les mains
nues les mains
et léger, léger, léger

tu biches ?

c'est bien le moment de rigoler
triple buse faut juste... décoller
c'est pas pour demain et c'est déjà bien lointain
ah, sans les mains 
mais sur ton sein

c'est déjà demain


Parenthèse de copains.

... l'air frais, vol au vent en vélo, tranquillos, pensées en bandoulière et l'esp...






(

Oh ! Mais hey salut ! Salut salut kiss kiss smaaac ouais Ca va ouais ouais ca va ca va toi ? Mouais bon hey au fait t'mas pas répondu au mail là tu sais !? Alors version 2 ou version 1 ? Ben.. ... Non, mais ouais alors ! une ou deux ? Bah 2 ouais ouais 2. 2 ? Ah. Bon. Ok. Mmm. Bon ! Hey j'suis pressé. Ah. Ouais ouais bon salut kiss kiss smac smac ouais salut. Ok.

)







...rit baladeur. Une visite du quotidien, une balade peinard.


Des fois on rêve !

L'e et l'o.

 

L'e dans l'o ou l'e embrouillé par son o. Une danse étrange, peu banale et beau retournement de situation, œ !, le voici trouvé sous les doigts, c'est pas mal, c'était pas dit, il se cache, une embrassade au coin d'un mur, l'e dans l'o piqué, ce n'est pas donné comme si de rien n'était. Doggystyle chacun son style, ou simple idée. A jeter, franchement pas l'eau à la bagatelle. Et l'e tourne le dos quand l'o lui susurre ce bel hommage, collés, embraqués tout deux comme l'e et l'o quand ils s'embrasent. Le vol est pris, l'épris des lettres qui s'e qui s'o qui s'œuvre, météo peinard, pas de nuages, c'est comme un dimanche d'agapes, Natacha, belle hôtesse, amenez moi un café s'il vous plait. L'e et l'o, ça se joue, ca se cherche, fouineurs d'amourettes et frisson des cachotiers légers, légers, légers, ils le savent, ils le sentent, ils en respirent, une belle mise en scène pour l'o, à la bouche, à la tienne, à la belle e, sans soucis de gravité terrestre, légère de légèreté, pleine et sans peine, simple évidence, d'être là, ou ailleurs, bah franchement qu'importe, l'e s'envole, elle s'enivre, elle s'amourend.  Aussi. L'e se retourne, elle se love de l'o, précieuse luxure. œ. La vache, ah la vache ! Ça tombe enfin sous les doigts, chiné sur le clavier, sur la carte des mots, sur la caresse des paumes, sur les vallons et sur les reliefs, en varape, ah douce et satané escalade, chacun son style décidément chacun son style. Mais faut que ça frotte maintenant, le ça donne de la trompette, lui aussi il amène, on fait ça on fait ça, il présente l'e à l'o qui n'en peut, plus et encore, rien n'est joué rien n'est joué, c'est pour cela, malgré la rencontre, et surtout, il s'agit bien de cela. L'e à l'o et l'o à l'e. Et eux. Finalement, tranquillement. En vol de nuit.

Techniquement : alt + o. Et œ perd son charme !

Mur nu ou Mur no.

Le temps aussi fait la musique.

oui, oui cliquable....

Le temps ne fait rien à l'affaire ? 
Embarquement différé dans le sensoriel, LSD des sons, le temps c'est la cam' des espaces acoustiques. Comment faire sans, comment faire contre, comment ne pas s'en faire. Parfois, au lieu de ne le percevoir que saucissonné en tranches ou en séquences métriques, la surprise vient d'une répétition hypnotique et d'infimes variations (Steve Reich*** ne peut être loin - la fin part II vaut le détour grâce au détour). Une tectonique lente et assurée, imparable. Un déplacement de l'ouïe, un mouvement océanographique de 21 minutes. C'est le temps simple de ce coup de feu d'accordéoniste. C'est sur "Roulette TV" surement, forcément (comme d'autres choses par ailleurs tout aussi fabuleuses et inespérés).

Un coup de feu de 21 minutes. Autant de temps pour que l'emprise emporte. Une modification psycho-acoustique lente et dramatique. Un effort. Une capture de l'esprit. Il faut oser s'immerger - plonger même - sans trop réfléchir et tenter de se laisser absorber par la multiplication, le mélange étourdissant. L'ivresse des profondeurs sonores. Cela en soi est déjà passionnant à observer et à ressentir, 21 minutes de sa vie. Si peu pourtant  pour une telle émotion sonore du dedans, sans multidiffusion et sans autres éclats que cette focale extrême et obsessionnelle. Finalement, ces sons agissent comme un four solaire*, concentrant l'attention à l'extrême, au point brulant, le foyer, ce lieu d'énergie fascinant.
Mais il faut cette attitude. Il faut aller le chercher avec les oreilles ce point où le monde s'engouffre et se déchaine, à l'abri du mouvement, comme protégé par le secret d'une fausse immobilité. Donner du temps alors, perdre son temps, le jeter une bonne fois - et comme un saut - pour savourer les expériences, les exploits, les inimaginables sensations et les dimensions insoupçonnées de quelques musiques.
Alors voilà,  oui, on l'a fait, car les musiques n'existent pas sans le temps qu'on leur donne.

vendredi 24 septembre 2010

Pourquoi pas ? Pour quoi pas ?


Un 4tet de chanson française. Mais oui. Mais parce que c'est aussi là que cela se passe. Histoire de rencontre entre amis, entre envies et défis. Why not ! Surtout. 
On y retrouve Thomas Milanese (voix et textes, c'est son projet ; et compositeur et guitariste bien sur, bien sur), Michel Deltruc (batterie), Véronique Mougin (claviers) et celui-dont-on-ne-dit-pas-le-nom-ici (baryton FDH et alto), okay okay.

Pour des musiciens férus de sons étranges et de tuyaux déformés, c'est un plaisir que de se fondre dans une matière ordonnée et au service d'une idée. Joyeuse façon d'infiltrer les codes, d'y glisser de l'inattendu et de l'inouï. Et puis construire, ensemble, une musique qui essaie de se déployer, de se libérer d'attentes ou de commandes  - involontaires parfois - d'un public. Il y à une part de violence émancipatrice dans le choix de ne pas y répondre, et une part d'audace dans l'idée de proposer autre chose, pour voir, pour entendre et pourquoi pas ? La curiosité reste une valeur partagée. Une complicité des singularités, des indépendances, des partis pris. S'immiscer dans ces espaces codifiés donne à penser. Une nouvelle embardée et une simple proposition. Et pourquoi pas ? Et pour quoi pas ? Se laisser embarquer par une histoire à soi, par une belle idée du moment. Un air qui danse, un air qui vous balance, un air de ne pas y toucher mais quand même c'est vrai, pourquoi pas, pourquoi pas ?


Salut Serge, pour tes piéges à infini, bel aiguiseur de couteaux.

c'est cliquable, n'est pas... 9:12 de douceur.
et pour une fois, les explications sous la vidéo sont utiles.

Bleue.


Bleu de bleu, comme la nuit. Et pourtant rouge de rouge comme l'envie. C'est une fenêtre, c'est une embrasure, une ouverture alors, ou une promesse, un répit un bâillement comme un temps, comme une pause, comme mais non, le grand huit, la folle nuit, le bleu des cimes et les envolées bien bien au delà. Bleu de bleu, comme la nuit. Et chaud et tendre et enveloppant, un cadeau, pourquoi pas, ou l'espoir de, on peut. Ça file doux, et vite, et d'un coup pourquoi non et là encore, noyé dedans, plongée sans retenue, comme une autre nature, du dedans, en creux de bosses, en creux de bosses. 
Bleue de bleu de nuit ainsi donc, c'est simple et c'est beaucoup, bleu de chauffe et bleue de nuit. Céleste spéléologie.

Varése ! Et Xenakis et Messiaen et

oui, ça se clique

"This is pure noise in this music !", une explosion de vitalité. L'interview elle-même commence à 1:40 et à 9:51, la salle s'enflamma. Et bien sur les Mémorables mémorables.

Juste en passant...






C'était au Grattoir* il y à peu. Juste un live, juste une date. Des "Brutes Abattues"... 50 minutes de premier set.

What ? Image et son c'est bien ça ? Watt !

mais oui, cliquable.

Dernières traces de la résidence à la Scène Nationale de Vandoeuvre (Cie La Soupe*) "Les corps morcelés" avec/de Delphine Bardot et Marie Cambois. Image minimale et son exacerbé. Baryton de chez les Fruits du hasard*. Hop. Un travail en cours de. Un projet sur deux ans parti sur le "Pourquoi pas ?" d'un Charcot intéressé par l'objet et le lien.

 bien sur cliquable

jeudi 23 septembre 2010

bosses et cabosses.


Comme trainer des casseroles. Histoires de vies, d'avant, de retrouvailles ou d'oublis. Une bosse ou une cabosse, une trace ou une faille. Bah. Ça n'en fait pas une vieille guimbarde. Mais tout de même cette histoire de bosses... une carte du ciel des événements. Mais oui. C'est cela. La géographie des jours qui s'empilent ou comment s'y retrouver. Tracer le chemin et percevoir les perspectives. C'est une somme, pas un poids. Une élévation par la bosse ! Le défaut de ligne comme preuve des corps libres. La grande et la petite dramaturgie des aventures en cours et anciennes. Étrange alors. Ce n'est plus le parfait qui brille mais la singularité, ce n'est plus le lisse qui l'emporte mais le cabotinage des bosses. Grande casserole ou petite casserole, tout une aventure, de bosse en bosse, de cabosse en cabosse, tranquillement, en laissant ses yeux vaguer au gré des étoiles, grains de beauté et jolis dessins. Un butinage d'empreintes, comme un doux présage.

Fin de partie.


Une semaine résidence à la Scène Nationale André Malraux de Vandoeuvre* et une semaine à la découverte des Amériques. "Les corps morcelés", projet objet, geste et son se jette passionnément et sans retenue sur les questions de frontières. Une semaine proposée par une Scène Nationale qui ose, qui pari et qui provoque aux lendemains. Ce n'est pas rien, c'est même tout l'enjeu d'une création vivace et en route. Un défi que cet appel à la prise de risque, à l'audace, à la hardiesse. Et oui. Et voilà.

Fin de partie tout de même pour ce début de travail. Temporaire et extraits d'avenir.



Le petit train des événements intimes.


Démarrer un projet de recherche artistique libéré de la finalité d'un spectacle pousse très souvent les émotions à vif. Le point de bascule. Ce ne sont pas forcément des bouleversements visibles dont il est ici question et pourtant. Voilà l'intime minuscule emporté au vent des directions inconnus, nouvelles, fébriles, vives. Cela se joue à peu de choses. Un déplacement de perspectives, un angle d'attaque étranger, une conscience éveillée différemment et c'est tout un panier de savoirs-faire qui se trouve mis de coté. Reste alors ce territoire vague, cette immensité immense, ce profond inexploré.
"Les corps morcelés", projet de Delphine Bardot (La Soupe Cie) se retrouve au centre des tectoniques du sensible. Un travail mise en œuvre par Marie Cambois* et qui pousse à de nouvelles approches, à une perception autre des corps et des justesses, à un regard délicatement mais surement déplacé/dépecé. Une tentative osant établir une nouvelle donne de l'écoute entre le geste et le son, entre la manipulatrice et l'objet (pas encore/déjà marionnettique), entre l'intime frémissant et le tremblement de sensations inattendues.



Le lien. La frontière. Le flou de regards voilés d'idées dissimulés. Point de projection d'image ou d'histoire ici, mais bien l'attention à la densité, aux liaisons établies. Où est-elle ? Ou est-elle cette dynamique, l'événement attrapé au vol des hasards, l'étonnant inouï ? Toucher le corps de cette émotion, ce rapport de chair à l'autre, à l'espace, à l'instant fort et présent, au volume, à l'épaisseur, à la construction commune, à la danse poreuse, remplie de tout, de l'entour et de l'autre....

mercredi 22 septembre 2010

klaxoons.




Le projet "Klaxoons" (gabriel fabing - klaxons, laurent gix - mégaphones, michel deltruc - batterie et celui-dont-on-ne-dit-pas-le-nom-ici - baryton et voix) est en route, et sa version démo sonore en l'air. Riffs, grooves, hurlements, matières sonores, klaxons détournés, mixés, triturés, mégaphones, saxophones, trucophones.... un projet qui jouera pour "Rue Libre" le 30 octobre à Sainte Marie aux Mines. Et pour s'en faire une idée, dix extraits d'une session d'improvisation. Et deux vidéos. One Two Three. Boum.