oui, oui cliquable....
Le temps ne fait rien à l'affaire ?
Embarquement différé dans le sensoriel, LSD des sons, le temps c'est la cam' des espaces acoustiques. Comment faire sans, comment faire contre, comment ne pas s'en faire. Parfois, au lieu de ne le percevoir que saucissonné en tranches ou en séquences métriques, la surprise vient d'une répétition hypnotique et d'infimes variations (Steve Reich*** ne peut être loin - la fin part II vaut le détour grâce au détour). Une tectonique lente et assurée, imparable. Un déplacement de l'ouïe, un mouvement océanographique de 21 minutes. C'est le temps simple de ce coup de feu d'accordéoniste. C'est sur "Roulette TV" surement, forcément (comme d'autres choses par ailleurs tout aussi fabuleuses et inespérés).
Un coup de feu de 21 minutes. Autant de temps pour que l'emprise emporte. Une modification psycho-acoustique lente et dramatique. Un effort. Une capture de l'esprit. Il faut oser s'immerger - plonger même - sans trop réfléchir et tenter de se laisser absorber par la multiplication, le mélange étourdissant. L'ivresse des profondeurs sonores. Cela en soi est déjà passionnant à observer et à ressentir, 21 minutes de sa vie. Si peu pourtant pour une telle émotion sonore du dedans, sans multidiffusion et sans autres éclats que cette focale extrême et obsessionnelle. Finalement, ces sons agissent comme un four solaire*, concentrant l'attention à l'extrême, au point brulant, le foyer, ce lieu d'énergie fascinant.
Mais il faut cette attitude. Il faut aller le chercher avec les oreilles ce point où le monde s'engouffre et se déchaine, à l'abri du mouvement, comme protégé par le secret d'une fausse immobilité. Donner du temps alors, perdre son temps, le jeter une bonne fois - et comme un saut - pour savourer les expériences, les exploits, les inimaginables sensations et les dimensions insoupçonnées de quelques musiques.
Alors voilà, oui, on l'a fait, car les musiques n'existent pas sans le temps qu'on leur donne.
Mais il faut cette attitude. Il faut aller le chercher avec les oreilles ce point où le monde s'engouffre et se déchaine, à l'abri du mouvement, comme protégé par le secret d'une fausse immobilité. Donner du temps alors, perdre son temps, le jeter une bonne fois - et comme un saut - pour savourer les expériences, les exploits, les inimaginables sensations et les dimensions insoupçonnées de quelques musiques.
Alors voilà, oui, on l'a fait, car les musiques n'existent pas sans le temps qu'on leur donne.
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