dimanche 31 octobre 2010

Gaffe, ça chauffe.

Hors-d'œuvre.

 


Musique des sphères* ou bien musique pour la sphère, du coin. L'espace acoustique comme lieu de visite comme endroit à faire jaillir. C'est tout le pari du son dans "Entrailles"* de la Cie Azimuts et en particulier lors des présentations des "Plateaux Lorrains"* qui auront lieux les 6 et 7 novembre au Saulcy* à Metz. 
L'habillage sonore de la salle à disposition n'est pas en soi le cœur sonore du spectacle mais l'occasion de faire ressentir les perspectives ouvertes. Multidiffusion, jeu sur les effets de proximité, sur les alliages de plans, sur les effets de lentilles (faire apparaitre les drones lointains en jouant sur les accoutumances proches), les déplacements d'objets acoustiques ou autre illusions d'immersion. 
Les Plateaux Lorrains ne sont pas un moment de représentation en avant-première ni même une démonstration de savoir-faire. Il s'agit bien plus de faire gouter aux possibles qui sont recherchés. Une maquette d'idées, de premiers choix esthétiques et techniques. Rien n'est certain à ce moment, mais on doit pouvoir déjà sentir les prémisses et les couleurs de la création à venir. 
Pour Entrailles il s'agit de montrer les singularités propres à ce spectacle de rue. Une scénographie qui est aussi une architecture du sonore et de la lumière, un son qui est autant un élément vivant qu'un ensemble d'angles et de recoins d'inouïs, un théâtre qui se parle et se danse simultanément, une vidéo qui se veut une impression.... tout un ensemble de directions pour tenter un spectacle de rue hors des champs connus.
Le paradoxe est de montrer ses envies et ses décisions dans une salle de 30 m2. L'art de rue confiné entre quatre murs, blancs. Mais, finalement, cette contrainte autorise justement d'emprunter des pistes alternatives pour donner à voir. La multitude de haut-parleurs dans une si petite pièce profitera du silence (tellement peu présent en pleine nature) pour fonctionner au moindre son, le texte dit ou en voix off ne se pose pas encore le soucis d'une possible sonorisation, la vidéo n'a pas d'autre support que le mur pour se dévoiler, l'imbrication des uns et des autres est simplement à imaginer. 
Les Plateaux ne sont pas un moment spectaculaire. Il n'y à rien à prouver ou à faire vivre comme étant fini. Le danger des étapes de travail, des work in progress ou autre visite en plein travail est de vouloir faire au mieux pour faire croire à ce que cela peut être une fois terminé. Or ça ne peut pas. Il est impossible d'accéder à une quelconque fluidité (qui fait le rythme de tout un spectacle) à une densité (nourri de la connaissance du global) ou à l'émotion (fait d'un long travail de justesses).  Et on ne peut pas compter sur la prospective individuelle de chaque spectateur (lambda ou professionnel) car comment peut-on imaginer ce que quelque chose peut donner sans avoir l'idée de l'inventer ? Les projets artistiques ne sont que l'aboutissement - au point le plus extrême des résistances de la réalité - d'une idée rêvée. Avec ses compromis, ses contraintes, ses échecs, son temps nécessaire de réalisation et ses changements de point de vue de dernière minute.

Voilà pourquoi ces temps de présentation ne sont que des "hors-d'œuvres". Des mises en appétit, des échanges de questionnements, de problèmes posés et d'ambitions non encore altérées.




Heps ! Par ici...

Au fond du couloir à gauche.



HoP boUm BaDaBoUM la mécanique des envies. Pourquoi ceci pourquoi cela, Nostalgie de la lumière* ou des pensées en fuite. Ouvrir et capter et pas tant comprendre,  admirer sans forcément saisir, laisser filer - de temps en temps et laisser aller - parfois, rien à sauver rien à jeter, chercher pour simplement savourer, ca va, ça vient, une escarpolette des faux ennuis, un balancier bourré de raisons mais sans poids, mais sans visées. 

Et la mécanique des envies. Comme une lumière à remonter du fond des temps échappés, on le sait on le voit tout est retard, tout est histoire et le présent n'existe pas. 
Le temps de la lumière*  (bordée de nostalgie) fausse la donne, patine les croyances de ce qui est en ne montrant que ce qui fut. Même minime c'est un trajet - et déjà une histoire. 300 000 km/s. Un déplacement à jamais un temps d'inscription. La voici dansante, un parapluie sous la pluie, la voici rapprochée, une pensée dans la nuit, la voici passante, sur le ciel d'en face, une étoile sans soucis, une belle de soirée, dans cette carte des valses perpétuelles. Puis déjà loin, puisqu'un coin détaché, zone floue de loin, un point de vue sur ce qui à été.
Et oui. Le temps établi donne la mesure des distances. Un mariage, un ballet, un pas de deux, de dimensions qui se jaugeaient du coin de l'œil. Un vertige aussi, pourquoi pas, mais ourlé de vestiges. Le même monde est passé.

Et la mécanique des envies.
Chercher par cette lumière qui se déplace, dans ce qui se fait ou se vit en permanence ; le mobile glisse dans l'immobile, au gré des échelles et des regards posés. Le temps fait l'affaire, et la mécanique des envies pour remonter pour retrouver pour rechercher, un point de départ, une vérité, l'enfance aussi la belle enfance, et la pornographique explication des données.
Il y à si peu de silence (il n'y en a pas), il y a si peu d'immobile (il n'y en à pas - que ce figé qui file par nos vues ébahies), il y a si peu de présent (il n'y en a pas, sauf...ah, c'est déjà oublié !), qu'il faut absolument, résolument, obstinément se jeter à corps perdu dans le mouvement, pagayer comme un damné pour regarder - et tenter - une connaissance des ruines environnantes, celles de ce passé accumulé, de ce temps désormais figé mais encore fumant, pour enfin toucher, au seuil de la pensée et de sa propre vision, le point ce point, le big-bang ce big-bang, le 0 le 0, là où se construit tout ce qui à été fait, tout ce qui nous fait.

Finalement, l'instabilité est un facteur de déplacement. Si ce qui a été se présente comme un faux présent (l'astronomie tripote bien ce temps, unique matériau des présents si loin si passés), ce qui est cherché n'est pas qu'un simple soucis de clarté. Une carte du ciel pour dénicher ce qui crée. La mécanique des envies est une transformation (de)dans l'histoire. Un rapprochement du réel, une percée de volonté, par le biais des empreintes, par l'accumulé, par la vision décuplée. Un regard projeté pour démêler les faits et rejoindre ce point où le temps est, où le temps se fait.

La mécanique des envies, ou comment, par le rapprochement des corps - célestes ou simplement désirés - le temps disparait. Voici donc le présent qui se remet en selle. Donner au temps une valeur proche du 0 et tenter l'abolition des distances et du passé. Paradoxe de ces envies. Traverser des âges inscrits et sentir la brise du mouvement.
Car là bas vibre un coin éphémère, sans aucune attache, inventeur de mouvement, une éternité en équilibre sur l'asymptote du presque 0 ce beau paradoxe. Un bigbang perpétuel d'émotions et de sensations. 

Alors le temps fait l'affaire mais la mécanique des envies aussi. Un double élan pour ressentir et s'envoyer en l'air.


vendredi 29 octobre 2010

C'est déjà demain.



Et les Branks* et Klaxoons*. Ces deux là à "Rue Libre"* samedi 30 octobre à St Marie aux Mines* pour la journée internationale des Arts de la rue*. Hop.

Plus de questions, plus de solutions.



Le siècle du vote. On parlait de l'affiche PDC¨* mais on avait pas vu arriver l'affiche Klaxoons*, et la pochette du CD de Thomas Milanese* (production Lilibellule* toujours, toujours). Ça se bouscule au portillon (et Désidéria*, Entrailles* et Filia Souffles et Rhodes* sont en stand-by).

Tout arrive en même temps, comme un ballet bien organisé, et pourtant et pourtant. Chacun son rythme. Le temps des créations et leurs aléas guident le temps des événements. 
L'idée (bing),  le scénario (le livre, la nouvelle), la composition (la solitude), la production (les rendez-vous des subventionneurs et des coproductions), les répétitions (ailleurs et loin souvent), la création (incontournablement juste, juste, tout juste prêts), la tournée (les contraintes techniques des salles, le retour public et le couperet professionnel), la diffusion (faire voir puisque pas vu, pas pris), la reprise (les modifications de rythme, les adaptations, les remaniements de scène), les dernières dates (cela se sent, cela s'épuise) et le changement de chapitre (bing. L'autre idée). 

C'est toujours un peu le même schéma. Avec cette différence notable entre "musique"et "théâtre" (ou danse) que la musique se monte dans un coin de cave en quelques répétitions, sans argent en tirant la langue pour récupérer 6 concerts, pendant que le théâtre se prépare deux ans à l'avance, répète deux mois d'affilé, fait 40 dates en coproduction, que tout est payé (dans le meilleur des cas) et que l'on ne fait que cela. 
Ce ne sont pas les mêmes fonctionnements. Chacun son style. Et chacun l'économie que l'histoire des pratiques à établi. Il est rare de parler de résidence en musique lorsque c'est pratiquement le seul vade-mecum d'un spectacle théâtral, il est presque impossible de parler de coproduction (et de subventionnement) en musique quand c'est pratiquement l'unique moyen de créer en théâtre. 
Mais la musique est né dans les caves et les garages, vit ses inventions comme une romantique balade et se fabrique dans plusieurs groupes à la fois (et encore ! quelle différences entre le rock à la bière, le jazz des animations,  la musique improvisée dans tellement peu de lieux ou le contemporain à la rose). Bon.
Peu de musiciens sont dans une seule formation quand le phénomène de "compagnie" est omniprésent ailleurs. C'est ainsi. Les vestiges d'une histoire, d'une manière d'art. Sans parler des à coté, à coup de pensées-hache. décors en camion ou tout dans le coffre, singles des uns et dortoirs des autres, échauffement bien avant ou directement sur scène, rapport au public, horaires souples ou horaires stricts, salle pleine d'abonnés ou salle vide de méconnus, affiches et stickers ou programme à l'année, chargée de diffusion accompagnatrice ou groupe autogéré, les prix du billet, les salaires, la connaissance de la loi gérant la structure juridique... que de différences.
Rien de général, bien sur, bien sur, mais une tendance. Et des types d'organisations du spectacle vivant qui représentent pourtant pour chacun un idéal, une jolie manière de fabriquer des émotions ou une idée de la belle vie.



Non-stop donuts.

Les Flying Donuts* au Soap Box*. Des amis dans un rade à connaitre. Les FD* c'est 13 ans de groupe au même line-up démarrant punk-rock et ramenant le hard-rock et les mélodies émo-core au fil du temps. L'art du riff. 
Mais ce qui touche toujours c'est de suivre, au long cours des skeud et autres splits qui sortent, toute une évolution des goûts, des expériences et des âges. La décennie passée, que reste t-il des vies de chacun, où en est-on des musiques transpercées d'influences, qu'est ce qui anime encore par dessus les quotidiens ? Du coup, le plaisir de voir ce son perpétuellement vivace et le bel âge forever sur scène, de 15 à 89, pourquoi pas. 
C'est une constante dans les variables. La scène boulonne la jeunesse (il suffit d'écouter Martial Solal) comme une extra-territorialité des vieillesses. Sur ce petit coin de monde, c'est un royaume pour hors-d'âges, une densité d'enthousiasme du présent qui aboli le temps un instant. La scène aux allures de jouvence, la scène en antidote. Forever young !

jeudi 28 octobre 2010

Close to Now.

chacun son puzzle inassouvi...
un bout de l'affiche n°1 de PDC
suspens...

Le choix définitif se rapproche, tout doucement, inexorablement.... l'affiche de PDC (Pince de Crabe) le nouveau "jeune public" des Fruits du hasard*. Les votes sont en cours, et le teasing se met en route. Teasing* et lobbying, puisque comme des sous-marins les influences pour la 1 ou la 2 ou la 3 ou la 4 se mettent en branle. 
Chacun y va de son mail, sms, mms, coup de fil anonyme vers 3h34 du matin, vidéo virale, dénonciations,  calomnies, jambes cassés par gros bras, enfouissement dans le béton et autre disparitions sans explications.

L'affiche d'un spectacle c'est tout une histoire. Et la démocratie participative s'en mêle quand la Cie qui le met en route en fait sa chouette règle du jeu. Ce n'est pas anodin et c'est joliment osé. Une affiche rassemble comme elle peut ouvrir. Une clef de spectacle ou son reflet. Une bouée à laquelle se raccrocher et le futur minuscule bikini du teasing à venir. 
Le teasing ? Celui des débuts (ah... Myriam* - et les premières versions 1981)... encore toute une histoire. Une entourloupe des sens bien sympathique, à cette époque, pour faire monter la pression, enflammer le thermomètre, exploser le mercure, faire sauter le bouchon et transformer le placide en loup de Tex Avry*.
Teasing, ou buzz. Mais le buzz est viral* (de bouche à bouche, sans maitrise - petit joueur) quand le teasing est organisé, rationalisé (avec ses loupés - petit joueur). 
Le teasing, mon bonhomme, petit cocodès, c'est un strip tease, une affaire de pro, c'est là pour plaire, quand le buzz est une contamination, une diffusion souterraine et imprévisible. Le teasing, ce déshabillage (mercantile) et le buzz, cette rumeur (mercantile). 

Encore que. Pas sûr. Car ouf, les choses de l'attraction, bien qu'universelles, restent un grand mystère. Comment contrôler une envie de (sa)voir, un désir de mettre les curiosités au rayon du X, comment gaffer les mots, ne pas tomber dans le panneau  - instantanément, forcément, forcément, et laisser venir, dénicher le faramineux, en laissant filer pour mieux rapprocher, l'anguille aux grands secrets, et Σειρήν, fantôme et féerie des grands fonds, profonds.
Aguicher n'est pas joué. Teaser ou Buzzer, mêmes bien malins, ne sont que le coup d'un moment. Sur la durée, rien n'est emporté.  Un strip tease marchand ne transporte pas de souvenir au delà d'un tremblement, banal. Une machine à artifice au service d'un artifice. 

Car il manque ce doux feu qui donne à penser, qui pousse à rêver. Le strip (US made, tout est déballé - et on rigole de voir que l'escarpin participe au pas tout à fait nu chez Wikipédia*) ne remplacera jamais l'élégance d'un sentiment  tout simplement dévêtu. L'effeuillage (si  lunaire) des pensées, osées, des belles endormies, aux discrètes suggestions, des absences, délicatement iodées par la distance et les reflets des veilles, des kiffs, de caressants planqués, resteront pour longtemps encore une petite mort aux souvenirs empreints. Un discret charme des clandestinités. L'air frais et le bel horizon.

Donc cela (le teasing), on le voit (!) n'a finalement rien à voir avec l'image d'un souvenir  grisant et  de la belle  (ou du beau) que l'on emmène en mémoire. On ne sait même pas pourquoi, on  se demande pourquoi, mais pourquoi donc on en parle. 
Voilà. L'affiche de PDC ne sera pas teasée, buzzée, mais trônera comme une red light* en fronton de théâtre. C'est déjà pas mal...

ps : dés que le vote sur l'affiche du Studio Lilibellule* est clos, on divulgue ici tout le bazar. Keep in touch....

C'est ça, c'est ça, on vous croit....

Erreurs d'aiguillage.



L'erreur, source de bel émoi. Wolé (comme un grand huit) ! Un télescopage imprévu et voilà les sens qui se dérèglent, la machine qui s'enraye et le ronron qui bat de l'aile. Ça fait un choc (le tamponnage qui se métamorphose en bigbang local crée quoiqu'on en pense un léger désordre). Et on en rigole, on en rigole. Histoire de jolie complicité.
Un  faux pas, le coup de la banane de B.Keaton dans le Cameraman, un lapsus (ceci n'est, bien entendu, pas une pipe, m'enfin !*) ou un short message service qui s'engouffre avec fracas ailleurs et voici les mondes parallèles au rang de réalité. Un peu de fantastique dans le quotidien et la terre redevient plate et le ciel rouge et l'herbe bleue et les enfants rois et le goût de la poésie au milieu de la fantasmagorie, surement oui !

Tempête joviale des running gag* ; le pépin, la tuile, l'impair, le tête-à-queue, la gaffe, la bévue, l'embardée, le capotage, la bourde comme source inépuisable des bienfaisances. C'est un constat, c'est un fait, l'accident l'incident est beaucoup plus gorgé d'allégresses que la planification. Ben tiens. La gaffe colle à la peau et rien n'est plus pareil. Bingo. D'un coup d'un seul voici tous les invraisemblables qui rappliquent. On n'est vraiment plus sûr de rien, mais quelle va être la prochaine surprise,  on veut rire, les lendemains s'impatientent, le monde sans tête, le monde à l'envers (oui on veut le verso !) ça vous requinque.

Bis repetita placent ! Le ooops ! (stupéfiant) comme réalité augmenté c'est un coup pour rire, c'est un coup de détente, un coup certain, un coup de théâtre, un coup à la hauteur des extravagances joyeuses. Et un coup pour agréablement dormir....

Haec decies repetita placebit !

mercredi 27 octobre 2010

Exit ?

Arman

Time is on our side. Yes it is !

Arman

Essayons de ne pas en faire des plombes. Rien à dire ne veut pas forcément vouloir rien dire. Le silence n'existe pas ok, okay, O.K. mais en tant que tel essayer d'installer le silence c'est beaucoup en dire. Finalement que de minuscules miracles envahissent le monde et naissent du monde. Alors, l'exploration jour après jour avec pertes et loupés, avec improvisation, c'est bien provoquer leur apparition. Initier un contexte d'erreurs fécondes. Le processus en soi est l'objectif et le développement des hasards bienheureux, ceux qui révèlent la beauté d'une nouveauté, d'un inattendu, le sens d'une permanente et neuve Odyssée. 
La chance ne sourit pas aux veinards (crâneurs assis)  mais aux gourmands de hasards, attentifs et encore rieurs comme des enfants. Ce regard qui considère chaque chose comme la possible suite de toute une vie. Et Pourquoi pas ?*. On peut le voir comme une flibuste, cette histoire de construire des chemins fait de hasards et d'incalculables futurs, mais aussi comme l'envie des monte-en-l'air, des pickpockets de trésors qui fleurissent. 

Forcément, les trésors fleurissent.


Alors ces mots qui s'inscrivent comme ils se pensent, sans relâche, et juste pour voir, ne mentent pas sur l'inutilité de ce qu'ils tracent mais jettent un espace à la tentation du hasard. On ne sait jamais. Pas de gloire. Ce n'est ni le sujet ni le fuel de ce désir. La simple idée de saisir un aléa, un accident de parcours, un mot qui trébuche, une idée déformée, catapultée par un geste, un son, une lueur. Jouer au chat et à la souris, aussi. Une séduction.
Ah. Et. Derrière ceci, ces chaloupes de rythmes balancés, ou derrière cela, ces pensées parfumées expirées, réside pourtant ce mystère qui, se déshabillant, ne cesse fièrement de s'épaissir. Le dévoilement ouvre des horizons d'ignorances, on dirait. Mais tout dans cet élan, droit devant, droit devant (!), c'est bien à la proue fuyante que cela se passe.

Un appeau aux merveilles imprévisibles, hurlantes ou furtives, et à la superbe de charmes sorties de nulle part. 

Et le reste qui va avec puisqu'au delà des gamahuchages d'écrits, au delà des baudouinages de phonèmes (petite unité discrète et distinctive cependant), après tout, bien au delà encore, il existe ce sentiment des attirances et les pas à pas du déséquilibre. L'erreur et le déséquilibre comme mécanique des illuminations à venir ? Intéressant.
Le sentiment des attirances. Aller vers. Tenter tous les types de raccordements avec une réalité  qui peut ne pas se laisser braconner. Saisir le hasard planqué ; c'est  une idée, ce peut être qu'un point de vue, mais, les yeux grand ouvert, une partie du coin n'est déjà plus le même. 
Une rencontre de grande im-por-tance. Big bang, minuscule point de tout. Perception. Duchamp fait d'un objet l'art tout entier ; aux flâneurs de regarder et aux amoureux les fleurs du hasard.

"Because of Ghosts", pose une chanson ... ainsi les fantômes flottants qui dansent, un spectacle à nos yeux épatés. Cool.


mardi 26 octobre 2010

Who.


Qui se cache derrière ces belles façades à l'allure de château ? Un prince déchu  une belle qui dort ? Parfois toute une histoire dans une photo de coin de rue. Le 43, et la trivialité du sens interdit de stationner, une grille et le reste camouflé. Paris donne l'impression de s'être construit autour de cette cour, enserrant les légendes de la battisse qui n'attrape plus que la lumière des hauteurs. Mais le ciel, si loin, si perché lui appartient, encore. La réalité doit malheureusement exister. Un bourgeois plein et sans rêves, un esprit endormi et sans vies. Peut être, peut être.... peut être pas. On préfère ce que l'on imagine collé aux cruautés des jours trop éclairés. Une ambivalence de monde occupé, par les uns et par les autres.

Les mots-gaffe


Gaffe. A 10 euros le rouleau, et plus au kilo, c'est le gaffe que l'on retrouve partout. Et le gaffe Opéra, le meilleur, celui des théâtres qui veulent en montrer aux Cie de passage.

Mais gaffe le gaffe, car Ornicar ce n'est pas que. Le gaffe cachottier, gaffe à quoi, gaffe à qui, celui qui colle à l'esprit comme au corps du délit. Un sparadrap Haddockien, un bout de noir qui s'agrippe, à l'esprit et au bout des seins. Le gaffe comme simple merveille, le gaffe qui dévoile beaucoup plus en montrant tellement moins.
Mais il en reste il en reste, ce n'est pas encore le bout du rouleau !

... il zèbre le blanc et les grains aux mélanges de parfums, comme un chemin ...

Billet sibyllin ? Billet de rien. C'est souvent le cas des mots-gaffe, ces mots pour scotcher les pensées.
Ca colle à la peau, on n'y peut rien, on n'y peut rien.
Gaffe aux sens quand même. Hein ? Se faire emballer, se faire coller, comme on colle une nuit ou pourquoi pas sa vie.

Le gaffe, petit bout de rien, l'idée n'est pas folichonne, juste le sentiment de devoir sauver ce qui peut toujours s'envoler. Gaffe-mot puisque rien n'est jamais certain, et l'avenir et les lendemains. Hiers oh oui, mais on peut vite oublier. Gaffe comme anti-envol alors, gaffe comme anti-décolle dès lors, gaffe pour ne pas laisser les séparés, gaffe de coin à coin, gaffe de veille, de main à main, et mieux danser et mieux rêver.

Mais on y comprends plus rien. On part du rouleau et on finit pas le boulot. Gaffe au gaffe ! Il faut foncer et laisser définitivement ce noir inquiet là où il est.

L'objet objet.

 



lundi 25 octobre 2010



Charles Baudelaire

Bonne nuit.



Parfois, bonne nuit comme on pense à partager la nuit. C'est une passe de pensée, un jeu de complicité et une balade entre les clairs et les obscurs d'une douceur moirée. Ce n'est qu'un laisser aller, peut être un baiser, un écart d'éveil et le seul sentiment encore sur ces pieds. Ça n'a l'air de rien, mais qui sait, un cauchemar, une banale insomnie et voilà la bienfaisante qui va s'oublier.

On souhaite, bonne nuit pour le plaisir de le dire et peut être aussi le désir, d'un lendemain nourri. Les beaux jours se fabriquent souvent sur les nuits sans réveil, ces nuits de plomb transformé en or ondé, celles d'abandon ou de simple sommeil ; voilà une bonne nuit qui se transforme en jour de bonne nuit. Au réveil matin. Dés potron minet, ou, bien après, s'étire la grâce journée qui pêche ses idées dans cette nuit déjà foulé.

Des fois, bonne nuit comme on espère une pensée de nuit. Une de ces larmes à moitié effacée, comme un vieux souvenir qui perle par hasard sur le bord de la conscience de cette journée. On ne peut pas toujours l'attraper car c'est très souvent à moitié envolé, mais parfois, la trace au gout sucré.
Un filament nacré de cette bonne nuit transportée, louve maternelle de belles pensées lumineuses et enjôleuses. Une lune le jour.

Cela va rester. Un temps. Suffisamment, pour traverser le guet, et retourner se coucher.






dimanche 24 octobre 2010

Rock en marche. Simple.


On a vu Duracell* (André*), voici Clara, Clara* comme on pourrait aussi entendre Don Vito*, Melt Banana* (on dirait même un peu de PJ Harvey ici), Zeni Geva*, sans parler des Lightning Bolds*, Oxes* Bellini ou Zu** (avec Baryton frappé) et de tant d'autres, tant d'autres...

C'est direct et efficace. Gros son, rythmique lourde, mélodie simplistes de prime abord, riffs et enchainements de motifs. Mais pas que. On entends les histoires initiées par le Math Rock (Don Caballero*, Chevreuil*), les complexités des mesures asymétriques souvent, les tempi différents de séquence en séquence, les samples en forme de collages brut, les matières électroniques détournées ou lo-fi ou au premier degré,  les temps pris pour que la tension existe (Shellac* de Steve Albini*, Liars*) et surtout cette conception du son, au gros grain, à la saturation, à l'excès ou un effet sonore en soi est déjà tout un morceau. Tout ce passe partout mais aussi au Grrrrnd Zero*, à Lyon, sorte de Roulette* Française du rock'n roll. Un CBGB* du coin.
Mais tout se croise, Chevreuil au CCAM*, mais aussi Cheval de Frise* ou Battles*. Et les esthétiques commencent à se contaminer. Musique improvisée,  les platines de Christian Marclay* ou de Otomo Yoshihide*, free jazz, traditionnel... ce que The Ex* ou les Ruins* vivent depuis 30 ans par ailleurs. Le rock souterrain change et perdure. Il est vivant d'essais franco de port. Il est encore magmatique et inventif, mélangeant intégrité et liberté. Et ce son, énorme souvent, rappelant le corps à la musique, libérant la transe et la vibration et l'immersion tellurique.

Euréka.



La surprise des jours extravagants, c'est la surprise des rencontres. De tous types. Au coin d'une rue ou d'un hiver, au delà d'un trottoir, banal, ou d'un extraordinaire coin de pelouse existe une rencontre qui peut changer le regard. Il suffit d'ouvrir les yeux et d'écarquiller l'esprit, de se rendre disponible à l'ébahissement du rien.
En un clin d'œil, la situation peut se renverser, un objet qui ne doit pas être là, un décalage, une facétie de position, un drôle de manège, une entourloupe de perspective. La lumière change et les voici tous bouche bée. Plus rien ne se reconnait, un léger flou mélange les pensées, la raison vacille, de peu elle trébuche sous le coup de cet inattendu. On part de là mais on ne sait plus ou l'on va, un train d'enfer, un manège enchanté, une ivresse d'esprit.



Mais il existe aussi et surtout la rencontre du troisième type. Celle que l'on à pas vu venir. Sans même la chercher voici le croche-pied de cette drôle d'apparition. Ce peut être une banalité entrevue ou un simple télescopage des sens. Mais le plaisir de la découverte traverse d'un coup et l'esprit et le corps. Une photo, une photo, une photo comme unique témoignage et l'espoir de garder vivant ce qui fait bouger. Butiner la rencontre du troisième type fait passer la vitesse supérieur. C'est la poésie des extravagances, aucun moyen d'y échapper.
Et tout d'un coup, une grâce, une élégance, un bel équilibre ou au contraire un chaos, un phénomène, une impossible réalité. La belle extravagance est là, elle vibre, elle palpite elle frisonne elle frémit et sans même le savoir elle peut vous emporter, vous donner cœur et saveur, miel et frayeurs.
Une photo de ceci, une photo de cela, mais comment la capturer ("la faire tomber dans le panneau" diraient les fieffés chasseurs*), comment la garder ainsi, comme une fantastique curiosité du réel, un attrait rêvé, une insondable histoire à démêler ?
Ce n'est pourtant rien. Enfin ce n'est pas la fin du monde, ni le début, juste un bel élément, un trompe-l'œil parfois ou une simple invraisemblance. Quoi. Ce n'est pas la première fois que l'on voit, au hasard des balades, un dérèglement des ordonnancements. Mais. Rien ne peut à ce point duper qu'il ne soit plus possible de fermer les yeux. Allons. Suffit, et passer le chemin, ne pas croire ne pas boire à la source de ces splendides émois.

Et voilà, et pourtant il faut s'en convaincre. Face aux banalités des yeux assoiffés, une excentricité du quotidien flirt avec les regards ouverts.



La rencontre du troisième type est là. Elle flotte impatiente et impertinente. L'indolente ! Sûr de sa lubie et de sa fantaisie. Les frasques du réel accrochés comme des loques, la beauté de son exotisme comme un étendard désinvolte. On dirait un serpent qui danse...

Une photo, une photo !

samedi 23 octobre 2010

Le drôle d'X.



C'est une lettre à part, non ? Le sulfureux X et ses classements, ses films ou ses histoires cachées. Le X érotique des uns, pornographique des autres et bien banal pour le reste - ce n'est que l'alphabet somme toute - au choix, au choix, question de point de vue sans aucun doute.

Jackpot partagé ou bien... dommage.

Mais pas que ! L'xxx des américains (quels candides romantiques) pour dire "je t'embrasse" (et oh yeah) en fin de lettre est bien loin des imaginations exaltées  - cela remonte au temps où le x représentait la croix chrétienne et  un symbole de foi, on parle bien de "X-mas", c'est le X rangé des ballons alors, dompté et sans perspectives.  Bof, bof, bof.
Mais les X-Men alors pourquoi pas, et le vol plané, les super héros - et les héroïnes (et CatWoman en cuir, comme sous X, signe des ecstasy, rêve de pré-post-ado forever) ou l'X des inconnus, celui des origines ou des personnes à dévoiler, à déshabiller.

L'X, une sensation de fraicheur (le simple, l'inconnu et le stupre réuni) et la conversation périphrasé. Pour sur.



L'X, féminin d'un coup, tiens tiens, comme grande inconnue d'une équation (|x²-2x-3|+x²-5x+6 = 0, bon ben alors), ce qui peut valoir aussi des maux de tête ou des torticolis intellectuels ; l'X matheux,  la variable, comme l'inconstante, la furtive, celle des grands esprits mais parfois des corps oubliés. L'X. Quelle drôle de lettre tout de même, multifacette comme une big boule disco, rayonnant les symboles torrides comme les plus froides intelligences. X des extrêmes réunis, X des plaisirs réunis, poésie et corps sont dans un bateau, l'X des merveilles. X Métaphysique.
L'X simple, lettre au carré parfois, ou au cube, ou à n ou à la puissance 10, x, qu'importe (!), le monde c'est ouvert d'un coup sur la suite, sur les horizons à défricher. L'X appel à la découverte, à la transgression des ailleurs. C'est un tag pour Géo Trouvetou d'underground, un fléchage pour grands curieux - et les mondes parallèles.

L'X, tout de même, et ces starlettes (lampadaire lambda face aux vraies étoiles), et la sexualité des Raéliens* (si si !) et la planète X (perdue depuis, y à quelqu'un ?) et le Xe siècle, celui d'Erik Le Rouge, et l'école polytechnique et l'X des chromosomes, le client X, Monsieur X,  Madame X, untel, et  l'X sur la tangente (1 + tan(x/2)*tan(x))*cos(x)) et on se perd et on se perd, et la plainte contre truc ou bidule, et le début de "xyste" (c'est dans le dictionnaire, facile, facile), et le X con-sonne (pas malin), le X qui se camoufle en "ks" parfois (mais pas qu'en ks'a, tsss tsss), le X de la censure (Larry revient ! Tu n'es point bad) qui barre les films de romances un peu trop réelles ; le X sent le créatif et la liberté à plein nez et à tout point de vue. Une Assurancetourix.




L'X ce connu inconnu. Il mérite de le rester. Caché et secret. Au chaud et bouillonnant d'envies. Prêt à bondir, on le préfère ainsi. Au rayon X des raisons il est le bienheureux à sentir, ce désir vivant gorgé de phantasmes inventifs. Un X de partage, un X de complicité, X4U and U4 me.

Relax don't do it*
When you want to to go to it
Relax don't do it
When you want to come
Relax don't do it
When you want to suck to it
Relax don't do it
When you want to come
Come-oh oh oh


Bien que l'X ne soit pas une fin, juste un passage, une balade dans l'alphabet qui se met la tête à l'envers, il reste malgré tout l'alpha et l'oméga des péripéties. Et voir ces X qui se pavanent, le diable au corps, la vie au cœur et le présent chevillé.

X ! Ici ! Reviens ici ! Allez hop ! Tu te crois où là ?

Son quantique, et chant à soi.



Le silence absolu n'existe pas, l'immobile absolue non plus, le vide absolu itou, OK, mais voilà que le son peut aller partout même dans le vide. What ? Watt ? Les merveilles et les mystérieux effets de la mécanique quantique pardi*. La question peut éberluer quand on sait que le son*, phénomène ondulatoire d'une vibration mécanique ne pouvait prétendre à l'existence dans le vide, et a fortiori sans air (adieu les explosions pétaradantes de Star Wars) : le son, physique, n'est qu'une variation de pression dans un support. Alors ? 
Par effet tunnel quantique. Bon. Le monde quantique, celui qui donne les règles du jeu dans l'infiniment petit, bac à sable des atomes, ne respecte pas les règles de la physique du monde  à notre échelle. C'est ainsi. Une autre manière de fonctionner et d'interagir, d'où les surprises et les difficultés à les représenter avec les images et concepts de nos quotidiens. 
Et dans ce monde donc, existe l'effet tunnel quantique, un drôle de comportement. Voir de suite le coup de la cuvette*. Il existe aussi des phonons acoustiques, quasi-particules de sons qui peuvent transporter de la chaleur. Pour le reste.... Les physiciens observaient la surface d’une plaque d’or avec un microscope à effet tunnel lorsqu’ils ont découvert qu'une molécule de CO à la pointe de l’aiguille en alliage d’iridium et de platine du microscope était le lieu d’un incroyable transfert de chaleur.
La plaque et l’aiguille étaient séparées par 0,3 nanomètre et les mesures se faisaient sous vide. Alors que l’aiguille était à température ambiante, la plaque d’or était refroidie à des températures assez basses : 90, 150 ou 210 kelvins. Les calculs ont alors montré que si ce transfert de chaleur était sous forme de rayonnement, il aurait dû être plus de 1010 fois plus faible.
Le seul autre mode de transfert de chaleur possible, celui par conduction, semblait de prime abord impossible puisque des phonons acoustiques ne devaient pas pouvoir se propager dans la vide. Mais c'est là qu’intervient précisément l’effet tunnel, qui explique finalement cet étonnant paradoxe : le transfert d’énergie sonique à travers le vide !
Pour les chercheurs, ce nouveau phénomène pourrait avoir d’intéressantes applications pour des dispositifs thermoélectriques équipant des futurs circuits électroniques de tailles nanométriques.

Et voilà. Même sans rien comprendre on peut se dire que le monde bouge sous nos pieds....

Le plaisir de fondre par la banane (ce n'est qu'une traduction)

L'escarpolette et ses plaisirs.


Et comment la old school savait y faire avec les plaisirs fins. Il fallait du temps à Fragonard pour peindre son "Les hasards heureux de l'escarpolette"* (plus que d'aller fouiner sur le net). Alors ce petit plaisir a déjà, par le temps envolé, l'allure d'un grand. Et toute l'histoire des hommes séduits par la vie s'agrippe désespérément ici. Un rien et s'envole, à peine esquissé que seul le désir survit. L'escarpolette ou l'art du va et vient subtil, un échange de regards et de frénésie en stand-by. Rien n'est encore joué et tout l'intérêt est mis en branle dans une scène anodine. Balancement des jambes, l'escarpin déjà volant, sourire au coin des lèvres et montée de fièvre. Un dévoilement pudique, et nous voici aussi voyeur du voyeur avec les angelots suspendus à la scène (faut bien une chandelle). Le pouvoir à la mutine, facile, facile, mais également un double jeu de connivences, chacun sait bien, chacun pour la friandise. Et ça balance, et ça balance ; en d'autres temps l'infirmière et le docteur ou vive-versa, en d'autres lieux le rockeur et la groupie et vice et versa, qu'importe, qu'importe, c'est bien éternel.
A ce bienheureux jouvenceau le puzzle des divulgations progressives, des frustrations jouissives, les vertiges de l'envie et les tremblements des petits commencements. Un certain charme du vide.

vendredi 22 octobre 2010

Plus c'est jeune plus c'est vieux. Ou vice-versa.



600 millions d'années c'est vieux. Mais 600 millions sur 13,7 milliard d'années* c'est jeune. Hubble* voit tout (ou presque). Les 600 comme les 13,7. L'œil de lynx devient voyage dans le temps et machine à remonter aux origines, car les années défilent mais... on peut aller plus vite. Hubble et la NASA*, okay, mais le VLT* (pour Very Large Telescope, évidemment) et l'un de ses instrument, le SINFONI*, aussi. C'est une synergie entre ce que déniche Hubble - et les scientifiques qui l'exploitent et les observatoires au sol qui ne s'en laissent pas compter. A coup de gros miroirs ou de matériel extraordinaire et ultra-spécialisé, le sol révèle les choses parfois plus vite que ce qui flotte en l'air.
Et tous ces exploits remontent le temps pour arriver à cette limite des 600 millions d'années d'existence de galaxies que l'on observe sur une photo. 600 millions, d'un coup c'est rien. Une pouponnière.
Nous voici quand même dans l'ultra deep field, au plus profond de l'univers et paradoxalement à la naissance - ou presque (ça sent l'asymptote pour le reste). Il y a de la poésie et de la métaphysique dans ces analyses purement techniques. On imagine le plombier de l'appareil. Le sait-il ?

Et cette question. Si la vue remonte le temps, alors, en toute proportion, la vue d'à côté, du voisin - ou de sa voisine - c'est une vue sur une époque déjà différente. Minime. Mais différente.

a-pesanteur.



Ce sont deux lucioles qui dansent, à cour et à jardin, l'impression de pas y toucher sur un air de pleins et sur un délié. Ce sont deux feux follets qui s'envolent dans les airs, qui s'envoient en l'air, hors la pesanteur, et les courbes et les lignes. Ce sont deux étoiles de beauté qui se donnent de sacrés airs et qui filent comme un vent frais au milieu des courants d'air, sur un vallon, une vallée, puis un mont, une gorge, un canyon, puis une croupe, une combe et un renflement, et coincés entre deux replis ou entre deux ondulations, puis se balançant sur le bout d'une drôle d'idée, assis comme deux rond de flan(c), courant dans la prairie et sur les bords et sur les ourlets, sur les secrets puis enfin... ces grands horizons.

Ce sont deux flèches d'argents, l'une en feu l'autre en rouge, ce sont deux belles indications de direction, se croisant et s'emmêlant, perdus d'un coup sur leurs trajets, sans illusions finalement et juste présentes.

Ce sont ces deux superpositions, qui du dessus qui du dessous, un fer croisé, une croix de St André, un contact transparent,  au rayon X, une soudure instantanée... et déjà filée.

Puis tout devient vert par ici, et les pleins et leurs déliés. Tout redevient si vert, maintenant, comme un espoir un lendemain... où elles vont se recroiser.

Le rock et son avantage.

cliques si tu oses....


C'est qu'il peut être simple et direct. Et ça marche. Par le volume, la liberté d'inventer quoique ce soit, sans soucis de style, juste pour éssayer, juste pour le défi et le son et le grain et l'énergie et à fond les gamelles. On l'aime pour cela*. La musique est là, aussi*.

Echos.

Pourquoi Aimé Césaire ? 
Une manière élégante, intelligente et volontaire de ne pas laisser passer la bêtise*, la honte et la haine. Et oui.... et pour la beauté d'une lutte, la fougueuse poésie et l'éternité des hommes qui bataillent contre l'injustice par l'humanité. 
Et puis  pourquoi pas ?


le crystal automatique

 
allo allo encore une nuit pas la peine de chercher c'est moi l'homme des cavernes il y a les cigales qui étour- dissent leur vie comme leur mort il y a aussi l'eau verte des lagunes même noyé je n'aurai jamais cette couleur- là pour penser à toi j'ai déposé tous mes mots au monts de-piété un fleuve de traineaux de baigneuses dans le courant de la journée blonde comme le pain et l'alcool de tes seins


allo allo je voudrais etre à l'envers clair de la terre le bout de tes seins à la couleur et le gout de cette terre-la


allo allo encore une nuit il y a la pluie et ses doigts de fossoyeur il y a la pluie qui met ses pieds dans le plat sur les toits la pluie a mangé le soleil avec des baguettes de chinois


allo allo l'accroissement du cristal c'est toi...c'est toi ô absente dans le vent et baigneuse de lombric quand viendra l'aube c'est toi qui poindras tes yeux de rivière sur l'émail bougé des îles et dans ma tête c'est toi le maguey éblouissant d'un ressac d'aigles sous le banian


Aimé Césaire

jeudi 21 octobre 2010

Blog érectile (chouette).



Ben ? Que s'est t-il passé hier ? Qu'à t-il été dit ici pour faire monter les flèches des visites vers le 7ème et au delà ? 55 visites. Ah ça. Une erreur d''aiguillage, un mot un peu osé, une entourloupe informatique, une fausse manip', un buzz ? Pourtant pas de sexe ici (pas trop, et juste artistique, juré), pas de poilade (pas trop, le boulevard c'est pas facile) et pas de balance people (ou juste local). Mais alors. Quid de l'emballement...


Bon. Évidemment, après ça plonge. Logique. La vraie vie. Mais les bouffées de fièvres, ça fait plaisir. Beaucoup. 




En tout les cas, voici les surfeurs d'argent et de toile suivis à la trace. On peut s'en approcher assez prés (jusqu'au nœud de raccordement dans une ville) et voir assez loin (la planète en fait - on attends la galaxie et notamment Gliese 581g....), du moins avec l'outil fourni par Google Analytics. 
L'angoisse pointe. La vie privée ne sera plus jamais la même, ce n'est déjà plus la même, ça n'a jamais été la même, mais, jusqu'où cela pourrait-il aller ? La vie privée* est une idée moderne (et 1970 : le fameux art. 9 c.civ. *, "chacun à droit au respect de sa vie privée") mais on voit bien que cela évolue à vitesse V. Et pas seulement par le biais d'une volonté liberticide d'institutions ou de politiques publiques, mais aussi par l'attitude et la conception de sa sphère privée par de nombreux citoyens - jeunes. Après tout les réseaux sociaux, les blogs, l'exhibition virtuelle sont tout autant les signes d'une grande liberté que de la réduction (consentie, mais peut être pas si informé que cela) de l'espace protégé de sa vie privée.
C'est une dialectique dynamique et surtout un mouvement de société (à une époque les rois et les futurs reines vivaient la nuit de noce en public / à notre époque le film amateur est un grand classique et une banalité sur le net). Les conceptions et les mœurs s'imposent aussi par la masse en évolution. Ce n'est ni un bien ni un mal (qui sait ?) mais il semble important de s'y pencher, de tenter les prospectives et la détermination des conséquences pour que le choix d'une transcription d'un fait de société en conception de société soit le plus équilibré et respectueux possible dans le temps. Et revoici l'intelligence et la pensée qui reviennent en force. L'ignorance sera le poison, carburant des effondrements, bien plus que les "morales" bafouées. Savoir et liberté, une belle valse d'humanité éclairée.

Faire les mots.




Prendre au vol un mot ou deux, une expression pourquoi pas et jouer avec, la découvrir, la dévoiler, la modeler en extraire le son et les balancements, les contractions et les plaisirs, tourner autour, les faire languir, le faire venir et doucement l'ouvrir au sens et à l'histoire, à la surprise et à la trouvaille. Jouer les mots, jouet de mots, c'est peut être une manière d'amourette un truc pour déshabiller les sens et les saveurs cachées, le grain et les beautés, les courbes et les découpes. Jouer les mots et se balader.
Total lubrifiant. Haut dans l'air comme une provocation, un appel à lever le nez des pavés, à quitter le sol des pieds. S'élever et aller chercher ce qui fait flotter les doubles sens, les interdits de pensée ou la simple banalité. Pas de règle juste un agrandissement de réalité. Les mots comme lubrifiants de l'esprit et des imaginations décalées, Mustang de prairies. Les mots comme échappée et belle ivresse d'apnée. Les mots et leurs sensuelles profondeurs, attrape cœur et tourne-tête. Une danse ?

Et ça restait là. En l'air. Pour une autre affaire c'est bien certain, mais aussi comme un phare ou une boite à idées. Tomber dans le panneau comme on traverse la tête en l'air, candides passagers des merveilles quotidiennes et des incongruités de chaque journée. C'est ainsi. Au coin de rien, que se révèle une beauté simple, fraiche et corsée. A qui sait voir à qui sait lever le nez en l'air.


ouuuh aaaah fantômaaas.

ok ok on peut cliquer.....

Fantômas/Mike Patton*. Et le ventilateur à batterie. Rien à voir ? Et bien, et bien, l'air frais est-il indispensable à la bonne musique ? Aucune idée, mais l'air de rien ne peut faire de mal sinon du bien, bah.
Fantômas*. Et pas Fantomas*. On peut aimer les deux, il n'y à pas d'exclusive, mais l'un est plus poétique semble t-il.
En tout les cas c'est le ^ qui emporte le tout, la princesse, ses diams, ses dim up et ... bref, celui qui porte le chapeau est forcément le plus voyou, mais va savoir, va savoir. ^^

"Simply Beautiful"*. Réverb' à toc, collages d'ultra-violences sonores, chants religieux ou/et malsains, free noise des guitares, riffs de métal ou grooves méga-sexuels, déchainements apocalyptiques, hurlements stridents d'arracheur de dents, melting-pot des genres musicaux, virtuosité qui décoiffe, kitsch des mélodies, un excès de sulfateuse à sons, grosses caisses et quadruples pédales, bah, bah, Scream au placard... le train fantôme  de la fête d'à côté à trouvé son maitre. Il y à Tomahawk* également mais il faut en laisser pour le siècle prochain. Leur premier skeud était avec les Melt-Banana* (fantastique scène japanoise* et yako, et yako). Pas de mystères ici bas, ça se passe ailleurs.


Fantômas* donc et Mike Patton (en léger solo parfois*), le trublion de Mr Bungle* et Faith no More* avec la guitare des Melvins et Trevor Dunn. L'à part des musiques actuels réunissant les fans d'expériences comme les fans de rock solide. Un alliage entre mélodie et matière sonore, rythmique lourde de moissonneuse batteuse et longues plages éthérées et psychédéliques.

On fait vite, on fait vite, billet rapide pour dire, juste pour dire. Et pfuit.

mercredi 20 octobre 2010

Y à quelqu'un ? Y à quelqu'un ?



Prendre ses jambes à son cou, c'est un peu donner du mou, c'est un peu lâcher ce qui détient. Mais ça n'a rien à voir avec une fuite finalement, ou bien alors une belle fuite, d'innovations, et plutôt se mettre en mouvement, tenter le virage élégant ou le saut dans le vide, comme une courbe, le suspens et les vols planés d'archanges. Question de point de vue, chacun le sien, chacun le sien.
Prendre les jambes à son cou c'est déjà une histoire de profane gourmand, d'intuition de savoir ou même, pourquoi pas, de subtilité de petit malin. Pas besoin de comprendre pour comprendre le besoin, une course contre le temps, une course contre les montres, piliers de nos errements. Prendre ses jambes, et les mettre sur le côté, et les apprivoiser et batailler, équerre de guerre et paix des rondeurs, prendre ses jambes à son cou, ouvrir des nuits séduisantes, ébouriffantes et des jours heureux, ensoleillés. Secret de plaisirs si peu dangereux.
Il court il court, il grandit il grandit l'homme qui pend à son cou, à cette ivresse qui fait avancer et tenter le diable et les ciels et qu'importe, et qu'importe.
Prendre les jambes à son cou c'est aller voir ce qu'il se passe, et si l'herbe est fraiche et si l'eau y est claire. Passer de l'autre côté, sauvage enjambée, une Odyssée, un raid, un rallye un va et un vient fleuri.
Car de l'autre côté, pas si loin, et sans rien abandonner, juste en traversant, il existe surement une douce prairie, un coin non exploré, une jolie source de bienfaits.


Sinon prendre le taureau par les cornes, ca marche aussi...




Cogne et brasse.

ça se clique, clique, clique....

Toute la tournée de The Ex et du Brass Unbound est là*. La question des "cuivres" dans le rock et le punk et le noise et le gros grain des sons se posait pour le projet Filiamotsa, et voici une proposition qui enthousiasme aussi.
The Ex* on connait bien, mais cette ouverture aux expériences les plus étonnantes ne cesse de surprendre. C'est une marque de fabrique. Inviter, mêler, risquer, ne pas s'asseoir sur une musique qui fonctionne et qui peut ne plus continuer à se construire.
Le son est une dynamique, c'est un monde à remplir, une vie à faire s'élever. Un veritable priapisme artistique. Saxophoniste Éthiopien*, chanteurs, improvisateurs*, Tom Cora*, rencontres sur le tas, télescopages impromptus, folle envie de jouer, de jouer, de jouer. The Ex c'est 30 ans d'envies et de rencontres, un son entre tous, une idée pour bien être là.