mardi 31 août 2010

Electrak et Bidule en Ré.


Réentendre Bernard Parmegiani c'est comme plonger dans l'enclos d'un volcan actif. L'électroacoustique comme jaillissement. Une électroacoustique organique, extrêmement dynamique et évolutive. "La création du Monde" (2), fantastique épopée de vulcanologie sonore, en est un exemple frappant mais il y en a tellement à dire sur ce terrible inventeur que l'on pourrait citer toute sa création musicale (en coffret d'ailleurs).

Bernard Parmegiani c'est une histoire de l'électroacoustique indépendante. Un Xenakis de l'électricité. Une forme d'immédiateté musicale. Une musique des yeux, tant l'émotion de ces sons revêtent une dimension physique, une dimension du mouvement.
Accélérations, angles, retournements de situations, ruptures, instabilité, tout ces éléments participent à une capture de l'oreille. Et ce grain. Parfois végétal, purement électronique, minéral, acoustique ou acousmatique. Autant d'événements inouïs qui attèlent l'imagination à l'expédition des sens.
Il faut l'écouter à fond* dans le noir, bien sur, se laisser brinqueballer, tourmenter, devenir chambre d'écho d'une musique de l'imminent, imprévisible, totalement enivrante. Une séduction impétueuse.
Il a un site, pourquoi pas, n'est pas si connu que cela, comme tant d'autres des révolutions sonores, un myspace, comme les jeunes, il parle* et ses traces reflètent une envie de transformer les perceptions et peut être tout le reste. Unique.

Big Boson !

comme d'habitude.... cliquable, et direct live.

C'est dorénavant une aventure discrète. Les Christophe Colomb de la matière la vivent sans trop de tintamarre. Bien moins qu'au démarrage. Mais alors ? Il est où ce boson (de Higgs)*?
On y comprends pas forcément tout, mais l'odyssée, elle, est bien là * (et là, c'est déjà plus clair), scientifique* et humaine.
Et humaine car le maelström de mutualisation des esprits que sont les laboratoires du CERN au LHC est un véritable défi de quasi auto-gestion (sans "chef" mais avec un "porte parole" ! On l'apprenait avec étonnement dans les dossiers du Monde "Au pays des physiciens").

Tout de même. Réunir à ce point la science fondamentale la plus pointue, l'expédition de toute une vie pour nombre de scientifiques (ils sont plus de 6000 dans le monde à travailler sur ce demain), une machine à images *, un engin à la poursuite des réponses les plus extraordinaires*... cela valait bien un Big Bang émotionnel.

Quoiqu'il en soit, l'exploration des nouvelles frontières du savoir reste un bien beau transport. Presque amoureux.

lundi 30 août 2010

Viva le web ubuesque.



Sur Ubuweb il y à toujours un ou deux truc qui retourne (parfois 234 trucs). C'est une banque à prodiges, hors champs, hors normes, hors marché. Rien que le coin des films à de quoi emballer. Duchamp (qui à déjà vu Duchamp ? et entendu dans les Mémorables ?), Man Ray, Burroughs, Gaudi, Beuys, Xenakis, Bausch... rendent heureux tous les électrisés d'une culture vivante, extraordinaire, exploratrice et révolutionnaire.

Le web aux trésors, le web des merveilles.

Face à cela on panique à l'idée que demain ce champs labouré puisse disparaitre (et si une major se mettait en tête de faire de l'argent avec ceci ?) ; face à cela on frisonne d'envie de tout connaitre, de tout revivre ; face à cet événement on se réjouit tellement de l'inventivité artistique que l'on frôle la dépression de ne pas le vivre à chaque instant.
C'est un territoire à passions. Si on avait encore quelques doutes sur l'utilité d'un web.... Quelle révolution tout de même que cette mise en réseau, en partage de la connaissance ! Qui embrassait tout cela ? Qui en avait une vision aussi croisée, rebondissante, roborative ? Le web comme ouverture des portes, comme alertes aux chamboulements. Un simple tuyau transformé en corne d'abondances réjouissantes.

Par où commencer ? Taper au hasard. Dans "recent additions" ou dans le coin de table de "sound" par exemple... là où Morton Feldmann nous dit : This recording should be played at very low volume - "so that you almost don't hear it". Tout un programme.

Lex.



Comment ! Quoi ! Mais donc ! Qui ne connait pas Maitre Eolas ?! Ah çà ! C'est bien passionnant pourtant. Et bien plus encore lorsque cet avocat se met à décrypter ce qui se passe avec les Roms en ce moment....
Alors évidemment il faut prendre un peu de son temps (à coté de celui que l'on donnera à Médiapart, certainement, pour s'étrangler devant les enregistrements clandestins mis en ligne - 9e/mois, c'est donné !).

Mais voilà... encore, encore et encore, tous ces médias, cette libre expression, cette réflexion fébrile, ce débat vivant, ces informations, ces opinions, ce savoir dynamique et au final cette intelligence en œuvre nous donneront le regard juste et ardent pour la maitrise de nos futurs. Ce n'est pas rien.

Et hop, tout change.


Un mot nouveau et l'esprit se modifie. Et c'est toute une perspective qui s'ouvre. Une pensée nouvelle, une idée différente, une possibilité imprévue. Un mot nouveau, comme on offre un bouquet de roses.
"Dystopie", "coquecigrue", "gamahuchage", que de mots à l'élégance fantasque. Et quand ils vous traversent l'esprit c'est pour toujours. Une efflorescence marquée au fer rouge. Chaque fois que ce mot - oublié parfois - reviendra, c'est accompagné de ce souvenir de première fois. La luxure d'une première fois partagée, d'une sensation heureuse de se donner du pouvoir de description, de se prêter un peu de son monde ; un dire à soi échangé. Et grandir. Car au final le vocabulaire nouveau est une manière plus juste de voir. Sans prétention, avec juste la gourmandise des saveurs, le charme des particularités. Un petit plaisir. Un petit changement. Mais qui sait ?

dimanche 29 août 2010

C'est quoi ce cirque ?

"Si je veux prendre une photo, je la prends, peu importe ce que c’est."



Nan Goldin.

Nan Goldin, ou la photographe sur vie. A vif et directement. Couleurs saturées, chaleurs moites, underground affectifs, lieux interlopes et un grand mystère de force de vivre qui transpire, qui irrigue, qui enveloppe. Comme un inaltérable sens du présent.

c'est cliquable, bien sur, bien sur....

C'est une photographe de tous les jours, du banal sublime. Une vision de la proximité, gros plans d'à cotés, de tous les recoins d'une humanité qui survie, sans outrages à la vérité. Une couleur rock aussi. Et l'histoire d'une ballade. Un reportage incandescent d'une normalité journalière ("The ballad of sexual dependency" qui mets sur diapositives 16 ans de vie).

c'est cliquable, forcément....

Nan Goldin*. Ces proches, ces amis, sa propre histoire. Sur des jaunes délavés, traces figées d'histoires intimes, comme un reste de photo ancienne. Nan Goldin et la musique (Velvet, Nick Cave, Björk) ; en toile de fond permanente le rock granuleux, échos au grain punk de ces photographies. Lieux marginaux, profondeur de sentiments abruptes, sexe et violence, passion certainement. L'expérience et l'expérimentation. L'empreinte des recherches, d'une compréhension, d'une appréhension direct de l'entourage et merveilleusement de l'universel. La joie de voir au delà.

c'est cliquable, ah çà....

Contre-poids

samedi 28 août 2010

Le temps du débriefing.


A l'Américaine ! Le "retour" in French. C'est ce qui se passe en fin de résidence.
Pour sur il existe des sous-retours à chaque scène close, à chaque proposition nouvelle, mais le Big One, le débriefing de fin de résidence à son importance. les "regards extérieurs" regardent (c'est leur rôle, certes) le spectacle avec perspective, projection et extrapolation. Mais dans sa globalité. Et avec le futur premier œil du spectateur lambda.


Rien n'est en place, les "tops" s'évaporent dans les contraintes techniques, tout est gras et sans finesse, mais l'idée de l'ensemble est là. Ce que tout ceci va donner. La cohérence du tout, l'histoire sous-jacente aux images, le rapport son, jeu et projections, les plans de narrations, les impressions ; le spectacle.


Malgré le provisoire de la construction, jaillit déjà l'embryon de féerie. "Pince de Crabe" aura certes droit encore à quinze jours de filages et autres améliorations (en tout 2 mois de travail sur plateau quand même) d'images ou de jeu ou de son, mais on voit déjà ce que sera ce spectacle pour jeune public. L'enjeu des choix esthétiques, la vérité des choix du metteur en scène, et surtout le potentiel, le cœur de l'affaire et tout ce qu'il reste à faire pour déployer l'émotion de cette architecture.


Au "retour" on se surprend soi-même. Qu'a t-on fait ? Ainsi c'est cela. Presque emporté par le résultat. Un détachement du réel. D'un coup d'un seul voici l'objet artistique, la réalisation, une forme de cristallisation qui prend son envol. Une autonomie. C'est toujours un grand mystère de s'apercevoir que le résultat d'un "travail", d'une solution souvent pragmatique, d'une simple mise en place, puisse à ce point devenir autre chose. Une transcendance non voulue. Quelque chose.

A suivre.

Les disparus de la mémoire physique.



Une mémoire physique envolée, et.
Erase. Black-out. Tabula rasa. Supprimé. Effacé. Eject. No data. Éclipse totale.

Oublié ? Peut être pas. Simplement rendu à son statut de souvenir secret. Presque un rêve. Sans doute déjà une chimère. Sans preuves.
Sans valeur ? Peut être pas. Et justement. La valeur d'une mémoire à soi. Un temps vécu que l'on reconstruit en y songeant, avec ses erreurs, ses phantasmes, ses souhaits, ses frustrations. La disparition d'un support de mémoire peut paraitre une catastrophe, et parfois un doux présage. Tout recommencer ou tout s'imaginer. Faire vivre l'instant avec ce que l'on croit. Pour voir. Que reste t-il.

Dans la vraie vie tout va disparaitre. Suffit d'un temps. Pour mémoire les fresques du "Roma" de Fellini qui mis à l'air libre par des archéologues disparaissent sous leurs yeux.

Mais alors ? Il restera soi. Il restera ce que l'on veut bien faire ressentir et transmettre. Un reste de mémoire mélangée, transformée qui à déjà produit un autre présent. Une mémoire à conséquence. Une mémoire à effet. C'est comme cela, on y peut rien. Ou si. Accepter de recréer. Tenter d'inventer, de nouveau, du nouveau, en s'appuyant sur un vieux souvenir de carte postale. Une pensée surannée sans autre importance que celle d'avoir été vécue. Avec cette joie d'être aussi devenue.

Et puis demain. Encore demain. Tous nos demains.
Viva !

1920-3128 L'empire is black.

vendredi 27 août 2010

BaDaBoUM comme qui dirait.



Ce n'est pas si rare mais ce n'est pas régulier non plus. Quand ça arrive, c'est un détournement du corps et de l'esprit. Il faut bien en profiter, on ne sait jamais. Pourtant l'esprit ne dicte rien, juste un regard sur l'événement qui emporte. Alors, se voir savourer plutôt.

Et puis le plaisir spontanée, la combustion des sens, focale électrique sur les joies du temps, tout ceci/cela reste une perle exquise. C'eut pu être un premier baiser, mais ça ne l'est pas. C'eut pût être, pourquoi pas, le pompier d'un feu sans retenue, mais ça ne l'est pas non plus. Le torrent torride d'un abandon, et non.
En vérité ce n'est pas grand chose. Finalement, on peut très bien vivre sans. Et même, la vie quotidienne n'en est pas à ce point bouleversée.

Non. C'est vrai, mais.

Un solo. Quatre minute vingt six de solo. Et un priapisme. En conséquence.
Une noyade des sens. Un transport émotionnel. Mais oui. Le solo de Mickael Brecker, saxophoniste de son état, dans "The Purple Lagoon/Approximate" (Zappa in New York) de Franck Zappa.

De suite les voix s'élève. Comment quoi mais, un pauvre solo de saxophone, sensiblement jazz rock, bien dans l'harmonie, ultra calé rythmiquement... comment est ce possible à l'heure des folles passions pour les matières sonores, les espaces acoustiques, les dissonances effroyablement belles, les paysage électroacoustiques, les immersions psycho-acoustiques, les révolutions théoriques ? Comment ? Et cela date de 1978. C'est dire. Qui plus est d'un musicien qui s'est parfois perdu dans une forme de variété (Dire Straits - Alchemy) ou de jazz funk* de gymnastique ou de jazz lissé (il reste l'icône des jazzmen des 80/90).

Et oui, mais voilà. Ce solo de saxophone.

Ce solo. C'est un uppercut. Un direct. C'est aussi une affaire perso. On pourra dire ce que l'on veut, tenter la démolition justifié ou idéologique, il reste cette apocalypse hormonale et physique. Ça n'a pas de sens. Ce n'est pas logique. Un flash. Un tsunami.

Parfois on le sait bien, il s'établit contre toute attente une connexion affective. Une élection de cœur et de corps. Une surprise humaine. Une bombe inattendue. Ce solo rassemble sans le savoir ce qu'il faut pour emballer. La séduction totale. L'emprise. Une question amoureuse.

Ça tombe bien car il en reste des traces. Un piratage. On aime, on aime pas, aucune importance. Ça s'écoute dans le noir à fond comme nous le propose Xenakis. Un bon conseil pour 4 minutes 26 d'amour physique de musique, non ?


14 secondes d'intro et c'est parti....


jeudi 26 août 2010

Le bout à bout.



Enfin voici le temps de l'ile aux merveilles. Le "bout à bout". Le truc magique qui fait déprimer tous les acteurs du monde spectaculaire. Ça se passe où ? Ça se passe ici. Mais oui, mais oui, voilà, le bout à bout. Yeah yeah yeah. Le fameux exercice de fin de résidence. Encore que. Il reste deux semaine à Pince de Crabe (au TGP de Frouard pour une une répétition public le 8 octobre) pour se finaliser et se détacher de la réalité de coulisse.

Le bout à bout. Un pseudo filage, un déroulé comme on peut, un ultime scan à problèmes. Car c'est ainsi. Cette chose douloureuse révèle tout ce qui va poser problème dans les enchainements. Difficulté de placement, encombrements, anticipations nécessaire pour certains gestes, sons ou samples, aperçu délicat des temps donnés pour faire naitre telle ou telle émotion, rythme globale du spectacle, cohérence des scripts, obligations de "mise" (la préparation avant le spectacle), quand s'habille t-on, quand se déshabille t-on, et oui, et oui, etc, etc. Un grand huit rempli de frayeurs (hésitation pour le classement : 1 2 3 4 5).

Adonc ce bout à bout revêt une importance capitale. C'est le point d'achoppement des décisions. On peut encore affiner, changer, bouleverser mais cela reste le dernier Saloon avant les deux semaines de filages (fin septembre et début octobre). Allumer les fusées et voir ce qu'il se passe...

On en reparlera.



On se voit demain, c'est ça ?

mercredi 25 août 2010

En route vers devant.



Il est temps d'aller vers l'avant. L'avenir en proue, hier en poupe. "Pince de Crabe" finit ses deux semaines d'exercices maritimes au CCAM - scène nationale de Vandoeuvre (photos, photos, plein, plein, ici). Reste 4 scènes 2 jours et un déroulé vendredi. État des lieux. Ou en est on ? Quelle va être le rythme de ce spectacle ?

Le moment des découvertes réapparait en fin de parcours (paradoxe, paradoxe). Une révélation qui emporte acteurs et penseurs. Il ne restera plus qu'à arrondir les angles, resserrer le tempo, affiner les idées, remodeler les temps. Une mise en place de ce qui reste. Le spectacle, son allure, son essence, son charme sera dessiné à cet instant. Bien après les explorations de matières et d'événements.

Plaisirs et angoisses. Plaisir de "sentir" le corps du spectacle (un peu d'émotion physique que diable !), angoisses des réarrangements à mener.

Mais c'est ainsi. Banal et merveilleux. Coulisses et scène. Une spéléologie du spectaculaire.

Problème de musique.


Ébauches, esquisses, tentatives, brouillons, jetés de notes, de sons, de samples, de bruits... la musique au théâtre, la musique en cours, est une affaire entièrement différente de ce que l'on pense. C'est une histoire de temporalité, de rythme de scène, de globalité, d'équilibre de plan, de système nourricier du jeu, de parallèles, de support de voix, d'échappée imaginaires, de mise en abstraction, de "tops", de temps donnée à une image émotionnelle, de mise en abime, de prolongement, d'extension, de place aux uns, aux autres, de tension, de dynamique, de séduction, de code, de corps, de physique, de tremblement aimant. En gros.

Plus... les problèmes. Forcément.





mardi 24 août 2010

Direct live au CCAM. Mardi 24 aout 2010 entre 9h30 am et 6h30 pm.



Previoulsly on Pince de Crabe : scène 7 et scène 8.

NOW ! Scène 9.





Que de flotte, que de flotte.



Au bout d'un certain temps n'importe quelle image change de sens. A force de détails détaillés, chaque pixel se mue en une tout autre valeur visuelle. Une abstractisation, si ce mot existe.

C'est tout le jeu des images contemporaines que l'on retrouve dans moult installations artistiques. L'expérience peut être poussé au point de ne rechercher qu'à transformer le plus banal.
Comment passer ainsi à coté des expériences de Nam June Paik*, Wharol* (extrait des 26 minutes) ou Man Ray* du coup ?


Mais au cinéma non-expérimental également. On se rappel les plans de "Battala en el cielo"* (non, non pas le pompier* - pas que) où des images "inopportunes" établissent une toute autre lecture, une lecture picturale ; pour exemple (car on pense aussi à Sokourov* - "Mère et fils "*- bien sur).

etc, etc.

En matière sonore, ce jeu peut aussi s'épanouir. On se retrouve soit avec la banalité quotidienne du hasard, soit avec la volonté d'une musique provoqué par l'aléatoire ... le tout mis en scène et transformé en or de poésie par la force du regard, par l'envie "de voir" du spectateur (... vouloir "voir", vouloir percer le secret du désir, décrypter cette sensation de nécessité élective, de faire vibrer, la pierre philosophales des voutes humaines).

oui, oui, c'est cliquable, bien sur, bien sur....


Le mystère de cette transmutation réside sans aucun doute dans la conviction de l'action, dans le temps donné aux choses et dans la ferme certitude qu'en chaque objet quel qu'il soit sommeil un pouvoir infinie d'émotion.



La mer de "Pince de Crabe", en fonctionnant 6h/jour, nous emmène dans un pays merveilleux fait de mouvements, de superpositions hypnotiques, de va et vient, d'ondulations, d'étranges correspondances, d'une certaine forme d'organisation émotionnelle soumettant au hasard une idée de beauté indéchiffrable.



Avec le temps que l'on donne aux choses apparaît une vérité. Qu'importe le médium (objet du quotidien, sons libres ou, pourquoi pas, représentation crue et pornographique des jours qui défilent), qu'importe pour qui, pour quoi, pour quand, si... on laisse du temps à l'infiniment invisible de nous montrer son monde.

lundi 23 août 2010

Quel fanfarnaum.


Bien sur que c'est important. L'air de rien, il s'agit ni plus ni moins que de revivre les premiers émois ensembles. Les harmonies municipales, les harmonies de villes et villages, les fanfares du coin, c'est encore là que ça se passe. Pour celui qui à commencé sa vie artistiques avec elles c'est un moment émouvant que de les retrouver. Rejouer en harmonie, se soucier de musique ensemble, se remplir de la joie d'un coin d'aventure... et replonger avec bonheur dans des accordages à trois tons ! Un souffle d'enthousiasme qui rend heureux.
Plusieurs programmes nationaux avaient eu pour objectif de dynamiser ces fanfares, fleurs aux balcons des villages. Mais souvent ce qui marche le plus ce sont les rencontres locales, inimaginables et non programmables.
Celle des Branks organisé par Mickael Monnin par exemple (projet "Fanfarnaum" ouvrant la porte à la musique improvisé, à la direction spontanée, au corps musical, au dévergondage des conventions).
Inimaginable car pariant sur le télescopage de deux pratiques musicales apparemment inconciliables (en apparence seulement car au final la fanfare d'harmonie se révèle sans le savoir un creuset du free 2010 ! Encore cette histoire d'accordage à trois tons ?). Non programmable car ce n'est que la volonté de quelques uns, bénévoles assoiffés et convaincus, qui assure la renaissance de ces objets artistiques non identifiés et uniques.
Et puis, contre toute attente, ces OANI (et uniques), trouve le terreau fertile dans le village. Un lieu sans trop de grilles de lectures esthétiques qui finalement se met à jouer le jeu de la curiosité, de l'incongruité et de l'inventivité.

Un renouveau tout simple donc. Mais sacrément inouï et irremplaçable.




impromptu vidéo clandestinement réalisé par Zongadude
de la fanfare de Montiers

dimanche 22 août 2010

La nouvelle direction des affaires marionnettiques.



Tout se passait bien. Jusqu'ici. La nouvelle directrice de la section "marionnettes, musique et nouvelles techniques théâtrales" venait de prendre fonction de la manière la plus souple possible. Il y avait certes eu une petite inquiétude lors de sa première apparition. Pas grand chose bien sur, mais tout de même, se tromper d'étage et atterrir incongrument à la section "marionnettes et animations grandes surfaces" n'avait vraiment pas fait rigoler tout le monde. C'est peu dire. Non pas qu'il y eu une guerre ouverte entre les sections "MMNTT" et "MAGS", mais voilà, chacun devait rester à sa place et la place "MMNTT" n'était pas une place "MAGS". Une tradition. Une frontière sociale qui permettait de ne pas s'emmêler les pinceaux au sein de cette belle entreprise qu'est "MARIO, MARIO Jr & Son".
"MM&S". Une radieuse entreprise, vraiment. 234 ans d'age et 34,56% du marché mondial de la marionnette de spectacle. Une entreprise familiale qui avait su en 2010 prendre le tournant de la révolution numérique en investissant le spectacle jeune public.
Les début de cette audace industrielle avaient été sacrément mouvementé. "MM&S" avait tenté la pénétration du créneau en subventionnant un jeune public ("Pince de Crabe", mais ce nom n'a pas beaucoup d'importance en soi) mélant marionnettes et images numériques. Cependant, cet investissement s'était avéré dés le début hasardeux sur le plan technologique. Sans doute, cela était il du au fait que la marionnette avec une animation numérique demandait un doigté particulier. Une manipulation entièrement novatrice et technique. A ce moment délicat, Georges Mario père pris donc une grande décision. Celle de créer une section à part entière. La fameuse "marionnette, musique et nouvelles techniques théâtrales". Et pour s'assurer une pleine et entière réussite de l'opération, il fut décidé dans le même élan de débaucher la sous-directrice de la section "marionnette et spectacle vivant" de chez BABO, BABO Jr & CHABAS". Un coup de tonnerre dans le monde plutôt calme de la marionnette. Une quasi déclaration de guerre.

La nouvelle directrice venait d'arriver. Ce matin, tout prédisposait à une belle journée. Un lundi créatif. Un lundi d'inventions. Un lundi 23 aout 2010.

... suite.

Le doux imperturbable.





Et avant de basculer....

... dans les entrelacs des tensions nerveuses, affectives, créatives, sexuelles, fantasmatiques, culinaires, acoustiques, visuelles, psychédéliques, subliminales, organisationnelles et extra-ordinaires de la résidence Pince de Crabe, et bien, why not, un peu de légèreté extrêmement pointue. L'oxymore ravissante. Sacré Spike Jones* !


comme d'habitude... l'image, cliquable, forcément cliquable. mais ici aussi.

Que de minuscules événements....


La Terre et la Lune, deux petits points lumineux photographiés le 6 mai 2010 par la sonde Messenger à 183 millions de kilomètres. Crédit Nasa/Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory/Carnegie Institution of Washington

samedi 21 août 2010

«Quand le monde est trop bruyant, le poète doit parler à voix basse.»



L'événement était cherché (cf billet précédent). Le voici ! Une interview de Mahmoud Darwich, ici. Outre le bonheur, cela donnera l'occasion de s'abonner à Mediapart. Mais un extrait, quand même. Belle journée...



"Lorsque je déclame un poème en public à l'étranger, en arabe, je me demande toujours si le poème est suffisamment musical et rythmé pour que l'auditoire vibre avec le poème même sans en comprendre le sens. »

«La poésie est partout. Pour moi, la poésie commence par le rythme – un thème ne fait pas un poème. Ce thème se transforme en image, en métaphore. Le rythme est la voix de cette image. Quand je trouve ce rythme, je sens que j'ai le droit de commencer à écrire. Parfois, il m'arrive de lire un texte et de me dire "ça, c'est de la poésie", parce qu'il m'a changé, même pour un instant. Mais comment et pourquoi, je suis incapable de le dire.»

Quid sex.


Le titre, ce n'est que pour attirer le chaland. Car au fond il n'est pas question de bagatelle. Ben non. Mais de quoi ? Mais de rien.
La tenu d'un blog c'est la tenu d'un quotidien. C'est se lever le matin, entre "Uncle Meat"* de Zappa qui tourne en fond, "Pince de Crabe" qui déambule dans les pensées et l'attente de l'événement qui fera chavirer. Ça peut arriver. Un événement qui vous chavire. Au coin de la journée.

C'est rare quand même.



Le rien avoir à dire ne veut pas dire ne rien dire. Il se passe toujours quelque chose. Il reste toujours dans le fond de l'esprit une vieille marotte ou un vieux soucis existentiel ou un petit désir. Le reste, finalement, c'est du jardinage d'imagination et un jeu de mots.

N'empêche. Que se passe t-il ici ? Alors cet événement !?



Un détail. Minuscule. Un sax free sur "Uncle Meat" qui apparait. 1969.
Un sax free. Et c'est la surprise 2010.
Bien sur le free* existait déjà en 1969, mais, en 2010 on s'interloque. Un sax type James Chance*, funk rock jazz détérioré, haché, déglingué. Un détail, epsilon, mais une lutte féroce et simple contre la dystopie.




00:00. C'est un jeu. Et un clin d'œil - c'est aussi agréable de laisser trainer des empreintes lascives dans ses élucubrations.

00:00 donc. Le temps de prendre son temps. Au fil de l'eau. Rien ne presse pendant une poignée d'heures. C'est insolite. Une poignée d'heures. Aucune idée de combien d'heures il s'agit. Un lustre*,encore, on le sait bien, mais une poignée d'heure...

Les jolies expressions françaises ("A boire ! Où je tue le chien !" n'est cependant pas mal non plus). Et voici encore une belle découverte au coin du rien. Les expressions française. On vous offre des fleurs en vous les servant.
Ca va de "se faire ramoner" à "à la tienne Etienne !" en passant par "avoir quelqu'un à ses trousses" "remballer les clarinettes" "c'est pas jojo" "avoir un coup de pompe" "avoir une trichine dans le jambonneau" ou encore "dévisser son billard" et "faire un soixante neuf " "ouvrir les ballasts" "pompeuse de missile" "pousser un avantage de vingt et quelques centimètres" (on se rapproche du titre de ce billet, non ?) "éponger l'intime" et, et, enfin, enfin... "poinçonner son ticket d'arc en ciel". Bien.

Il y a expression et expression*. La vie courante, le tout venant et bien sur Bérurier de San Antonio...


Ce qui nous met la tête à l'envers. On part bien de A mais on arrive on ne sait où. Les lois physiques d'un blog ne correspondent qu'aux libertés que l'on veut bien se donner. Ne répondre à rien et s'en donner à cœur joie. Un bric-à-brac. Comme un paradoxe de musée -- -- -- -- >




Un type de rencontre (absolument passionnante dés 10:00) aussi, et accepter l'imprévu. Mais ici, une manière singulière de se relier sans se gêner. Ce qui se donne se donne sans échos et ce qui se prend ne se manifeste pas autrement que par le temps que l'on y consacre.

Un blog qui s'écoule.

vendredi 20 août 2010

Les légumes contre attaquent !





Point de vue panoramique. Grand spectacle.






10:24
L'heure de l'heure. Mais la nuit le matin (AM). Fin de la scène 2 et enchainé de la scène 3. Problème au CCAM. Le lancer de légume. Et oui. Ah voilà. Le Grand Spectacle démarre de banalités fastidieuses. Et incongrues. Un légume jeté qui doit de retrouver synchro dans l'image. Et oui. Et oui, mais c'est cela, et rien que cela.
Le spectacle vivant se fabrique avec grande minutie. Forcément. Une attention à la justesse qui passe par la fluidité des gestes. Entre autre, hein ? Mais bref. Là, problème de légumes.

La... carotte ? Pas maitrisable. C'est vrai quoi. Bon. Le poireau ? Oh alors lui...
Le soucis de Pince de Crabe en cours de création chez les "Fruits du hasard" est soudain un soucis de maraicher ! Bon. Bon.

10:34
Légume ou pas, l'autruche, elle, doit courir en musique. Musique ? Ah, musique. Et hop ! Saxophones, samples, bricoles, bizarreries et... problèmes d'enchainement entre les saxophones, les samples, les bricoles, les bizarreries.... Okay, okay, okay. Pas de panique.

Un jeune public, une source inépuisable de questions. Mais pas encore métaphysiques. Juste physiques.

Et... comment... vous...
Bon. Les 4 ordinateurs contrôlant les vidéo-projecteurs viennent de tomber en rade...

See you tomorrow.

jeudi 19 août 2010

....


c'est cliquable naturellement ... histoire de ...

Travail de nuit...


35 jours sans voir la terre. Cargo des pensées, traversée des idées. Parfois, souvent, les créations avancent la nuit. Ambiance.
Pas pareil. Autre style. Et chacun le sien.




C'est une deuxième vie, un autre temps d'existence. Ce n'est pas que l'invention foisonne (ne soyons pas romantique !), mais l'esprit allégé gagne en audace. Il se pare de paradoxes grandioses et de doux possibles. La nuit. Ce n'est ni un songe d'été ni un rêve éveillé mais le contrôle des imaginations semble bien décalé.

On écrit, on projette, on innove. Et plus de sensualité dans l'art des mots et des trouvailles.... Hum ?

Un autre monde, la caresse d'un autre monde.



Mais pas seulement. La nuit des autres aussi... étrange, mais voilà. Sa propre nuit teinté de nuisettes - d'autres petites nuits. C'est un style enfin partagé. Le web n'a finalement rien inventé. La communion des esprits qui vivent un même instant. Histoire simple. Un lien. Une couleur. Un ici, un ailleurs.




Qui n'a pas été surpris par les dires de nuit ? Qui n'a pas connu la légèreté sans conséquences d'envies des circonstances ? Et qui n'a pas espéré ne pas sentir l'aube menaçante étouffer les libertés gagnées ?




Et cette nuit.

Pourquoi ne pas tout changer?

C'est souvent à ce moment que l'ampoule s'allume et que l'idée disparaît.