Une mémoire physique envolée, et.
Erase. Black-out. Tabula rasa. Supprimé. Effacé. Eject. No data. Éclipse totale.
Oublié ? Peut être pas. Simplement rendu à son statut de souvenir secret. Presque un rêve. Sans doute déjà une chimère. Sans preuves.
Sans valeur ? Peut être pas. Et justement. La valeur d'une mémoire à soi. Un temps vécu que l'on reconstruit en y songeant, avec ses erreurs, ses phantasmes, ses souhaits, ses frustrations. La disparition d'un support de mémoire peut paraitre une catastrophe, et parfois un doux présage. Tout recommencer ou tout s'imaginer. Faire vivre l'instant avec ce que l'on croit. Pour voir. Que reste t-il.
Dans la vraie vie tout va disparaitre. Suffit d'un temps. Pour mémoire les fresques du "Roma" de Fellini qui mis à l'air libre par des archéologues disparaissent sous leurs yeux.
Mais alors ? Il restera soi. Il restera ce que l'on veut bien faire ressentir et transmettre. Un reste de mémoire mélangée, transformée qui à déjà produit un autre présent. Une mémoire à conséquence. Une mémoire à effet. C'est comme cela, on y peut rien. Ou si. Accepter de recréer. Tenter d'inventer, de nouveau, du nouveau, en s'appuyant sur un vieux souvenir de carte postale. Une pensée surannée sans autre importance que celle d'avoir été vécue. Avec cette joie d'être aussi devenue.
Et puis demain. Encore demain. Tous nos demains.
Viva !
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