samedi 31 juillet 2010

L'évasion des belles.


C'est au sujet d'une évasion m'sieur l'agent. C'est dingue. Elles avaient l'air normales. Elles prenaient l'air, l'air de rien quoi. Des allures de sédentaires en qui on pouvait avoir confiance. Et puis voilà le résultat. Je ne sais pas moi. Ça a du se passer la nuit. Sûrement. Le choc ! Rendez vous compte. Ça retourne quand même, surtout lorsque cela arrive prés d'chez vous. Il faudrait une loi ! Une loi anti-nomades ; pour sur. Sinon je vois pas. Avouez le m'sieur l'agent. C'est pas possible qu'on puisse filer à la belle comme ca ! Vivre à l'air libre et puis quoi encore ! Si tout le monde faisait ça, les sédentaires, ils deviendraient quoi, hein, dite ? Mais je suis sur que vous m'comprenez. Vous voyez bien d'quoi j'parles. On va pas s'laisser faire, hein. On va bien trouver un moyen pour que les uns et les autres soient pas chez les uns et les autres. Question de moral séculaire. Bon, ok, c'est vrai, avant c'était pas comme ça. On s'baladait tout nu dans les champs, ok, ok. Mais quand même. Il y à longtemps ! Et puis si on est plus chez soi on est où ?

Bon allez, j'vous quitte m'sieur l'agent. Faut qu'j'ailles récupérer mes évadées. Mes fleurs qui se sont prises pour des Bohémiennes. Pfff. Franchement. Où va t'on...

l'air en couleur.


Juste comme cela. En passant. Pour savoir. Ah ! Tiens ! Et en attendant le BigBang Boum "Pince de Crabe" qui commence lundi. Il ne sera alors plus temps de réfléchir aux couleurs mais bien de les jeter tel un Pollock ! No limits.

Quinze jours à la Fabrique de Nancy, quinze jours à la Scène Nationale de Vandoeuvre-les-Nancy*, quinze jours au TGP de Frouard*. Plus les tournages à Ars Numérica* des effets de notre jolie "sirène" - et autre crabes étranges sortis des profondeurs de Kinorev, quelques filages de ci de là, beaucoup de nuits de frayeurs, énormément d'excitation, de plaisir vif, une dernière semaine de générales, premières et tutti, et.... nous voici le 15 décembre en présentation de ce nouveau spectacle jeune public parti pour 50 dates en France.

Ben voyons. Dit ainsi cela parait tout tracé, mais on sait bien que la route des créations ressemblent plus aux parcours Himalayens qu'aux promenades de santé. Ce n'est qu'une longue marche permanente d'inventions sur le tas, de solutions au dernier moment, d'adaptations ou de combustions instantanées de l'esprit. Une épopée - avant, peut être, d'atteindre le pays des merveilles.
Et d'ailleurs ! L'unique est là. Ce sentiment qui oscille entre perplexité, frousse et désir avide. La création d'un spectacle mêle toutes ces sensations. Comme une première fois. Encore.
Pince de crabe se monte donc. De brouillon en tête il va falloir qu'il devienne un temps magique pour enfants. Le papier s'envole que reste t'il ?
L'enjeu de ne pas servir une soupe confortable mais bien de tenter l'au delà du ludique. Atteindre cette terra incognita qui fait croire aux forces de l'esprit. Un spectacle pour enfant de haute technologie, utilisant toutes les ressources des arts sonores et bruitistes* (manifeste), un spectacle où le théâtre surf sur l'image animé - élément fébrile de notre époque - se joue des codes musicaux, appel Jules Verne, Tati et Mélies mais aussi John Butcher* The Ex* et Can* (...) et Robert Wyatt* why not, un mini Delarozière* en mécaniques scénographiques, un spectacle qui propose l'immersion, l'abandon des sens, le double jeu des images, la tromperie des bruits, l'histoire sans fin, une belle Sirène à patte de grenouille, un musicien machiniste, des saxophones de tous types avec des jeux de larsens de tous ordres, des comédiennes farceuses habillées comme des Vamps inter-galactiques, et voilà, et voilà.
L'esprit tombe à l'eau, que reste t'il ? Début de réponse lundi.



Humph


Au fait. C'est la fin des vacances. On vient gentiment de le signifier par la poste ....

vendredi 30 juillet 2010

On vous racontera.


Les Arts de la Rue de Floriane Gaber 1 2 3 . Avec des majuscules partout puisque de phénomène subversif et politique on est passé par une institutionnalisation et un ramassage touristique pour revenir (bientôt) à un Art politique, esthétique, novateur, ambitieux et créatif.
Sans encore les avoir lus on peut quand même par expérience et réflexion dire que les Arts de la Rue sont en pleine mutation artistique. Les musiques improvisées, la danse contemporaine, les installations plastiques, les inventions technologiques, l'art et la manière d'aujourd'hui investissent dorénavant la Rue. Le mouvement est lancé, pour sur.

Car occuper la Rue ne peut se résumer à un spectacle de rue. Las des fanfares de jazzmen - qui jouent d'ailleurs très bien - ou de funk, las du théâtre jeté sur le pavé, las des cracheurs de feu et autres fous du diabolo, las des innombrables transports de scène en plein air ou des galéjades d'amuseurs .
Non pas que ce soit en soi de mauvais spectacles - qui oserait généraliser et penser que cela concerne tout et tout le monde - mais il est temps que les Arts de la Rue s'inventent une réflexion contemporaine de son avenir. Tout est encore à inventer. Modifier la perception de la Rue c'est aussi se jeter dans l'analyse de ce qui fait les perspectives, l'aspect physique du son, le jeu des abstractions, des détournements. C'est grandir à corps perdu des avancées de la musique contemporaine, de la notion de geste, de la valeur des images non narratives, du numérique et des inventions scientifiques, des apports plastiques des créateurs contemporains. Il est plus que temps qu'une culture des recherches artistiques actuelles nourrisse cet art.


La tentation est grande de s'arque-bouter sur des facilités de circonstance. Être acteur de la Rue ce n'est plus être musicien, comédien ou danseur. Il s'agit de se poser les questions d'une révolution intellectuelle. Un revirement de situation.
On à connu "L'art des bruits" de Russolo (1913 !!), le "ready-made" de Duschamp, Xenakis, Grisey, Bausch, Wim Vandekeybus* et pourquoi pas le monde de l'improvisation* (qui n'a rien à voir avec l'improvisation théâtrale bien sur) depuis longtemps. Il est maintenant plus que nécessaire de plastiquer les Arts de la Rue traditionnels et de tenter, d'oser, d'inventer de nouveaux réflexes, de nouveaux horizons et des libertés moins confortables.
La prétention des envies ! Avancer passe parfois par une tabula rasa. Ou du moins un regard critique. Mais surtout ce désir de ne pas appliquer les codes, de se payer le luxe de répondre à l'appel de demains chantants. Pas contre mais pour. Et ce "pour" c'est le notre (à chaque génération son utopie). Celui qui se donne l'air d'une libération curieuse et inventive, responsable et métaphysique, assoiffée et sans limites.


Pas de panique ! L'époque change. Cela se perçoit déjà. Ca frémit. Les Arts de la Rue sont en pleine mutation. Petit à petit l'œil et l'oreille du spectateur appellera à la curiosité. C'est aussi lui qui poussera aux fabrications merveilleuses de demain.

jeudi 29 juillet 2010

Hum. Et si....et si....


La résidence "Pince de crabe" ne démarrant que le 2 aout à Nancy, que faire en attendant (billet technique) ?
Préparer sur table les différents chapitres (13) de ce jeune public dont la première aura lieu au TGP de Frouard le 15 décembre ? Bonne idée. On le fait.
Penser à la manière de déboulonner "Il était un petit navire" et "Maman les petits bateaux", citations bouffonnes. Et bien ok. Pensons y.
Serait ce une check-list ? Ah. Alors réfléchir au système de diffusion de la musique. Voilà un problème. Deux PS15 et un Sub* histoire d'être sur de retrouver ce grain et cette souplesse qui assure un son nerveux. Le problème des fiches techniques reste que l'annotation "ou équivalent" donne comme résultat uniquement l'équivalence. Du coup, s'assurer des Nexos.
Imaginer un "set" différent - électroacoustique et saxes - pour ne pas reproduire ce que l'on à déjà fait est une nécessitée, certainement. Le confort séduit et endort.
Okay dés lors, tentons l'abandon de l'éternel Zoom st-224* et osons le Kaos pad III*. Rc50* au lieu de deux Rc20* et Baryton en sax copilote de l'Alto. C'est le moment ou jamais.
Et pourquoi pas utiliser différemment l'art des larsens (cumulons les difficultés), et les improvisations "jouets" et les voix et les mégaphones en pagaille et les claviers vintages (SH101 et Bontempi) et un Thérémine si on à le temps ?

Cela n'y parait pas mais des changements de ce type relèvent autant des sueurs froides que des excitations innovantes.
Le temps de résidence, le temps de création, c'est aussi un moment idéal pour élargir la palette de ses savoirs. C'est aussi le temps des questions. Les réponses ne dépendent que d'elles. C'est par celles ci (et les contraintes associées) que l'on alimentera en trouvailles tout ce binz.
Le temps de résidence c'est à la fois une source de solutions et un panier de crabes questions. Un mois de réflexion et de tensions que l'on souhaite inventives.
On verra, on verra.....


Et sinon ? Et bien sinon, on peut toujours se laisser aller à revoir les sensationnelles émissions "Sur les volcans du monde" avec ce sacré passionné Guy de St Cyr, ou "Le prisonnier" tant bluffant, ou encore "Dirty diaries" pour la curiosité sans fin qui anime le désir ; ou bien, tiens, écouter - en hommage puisqu'il vient de mourir - ce fabuleux duo avec Willem Breuker, ou se payer le luxe d'adorer "Tournée" d'Amalric, ce film si proche, ou bien pourquoi pas se laisser trainer sur le blog aux magnifiques photos de Marine Drouard, de la Soupe Cie, qui traine, elle, aux US.

Mais tout ceci, c'est autre chose. L'emballage du temps qui file doux avant l'aventure Pince de Crabe !

mercredi 28 juillet 2010

Aie. Ouille. Argh. Blam. Reuuuh.


Un clin d'œil et tout est dit. Le temps qui file et rien à perdre, à moins que ce ne soit le temps qui file qui n'est plus à perdre, ou encore, ou alors, le temps à perdre c'est le temps qui file, ou, et, mais.... aie.


Tout est dit. La résidence "Pince de Crabe" démarre le 2 aout (à la Fabrique de Nancy - site Alsthom), mais la semaine de préparation aux sons et mélodies de demain est déjà en cours. Et le temps file.

Entre les planning des jours et des jours qui vont suivre, entre les intentions partagés entre le metteur en scène, les comédiennes et le musicien, le temps file toujours.
Ce n'est pas tant qu'il faille faire vite, mais c'est maintenant, c'est aujourd'hui que cela se passe.
Plonger dans la réalisation des idées donne souvent une petite frayeur. Se confronter aux réalités après tant de rêves sans limites n'est pas de toute tranquillité. Car, Ornicar, imaginer des rayons de sons, de subliminales sensations, des espaces subacoustiques, des immersion sonores, des extases phoniques (ce serait une sacrée trouvaille !), des imperceptibles sensibles, des illusions psycho-acoustiques, des confusions auditives, des vertiges tympaniques et autres diffusions multiples et spatiales.... ah, c'est facile.

...rêver de voler... et voler.


Mais voilà que dorénavant il faut passer des songes caressants aux réalités techniques. La banalité des coulisses. L'histoire de la vie. Un plan sur la comète pour un quotidien anodin.

PDC entre dans sa phase concrète. Du solide ma bonne dame. Alors, on va voir ce que l'on espère voir. Le temps de création c'est un temps de vérité et de réinvention. Tout est à refaire. On suit le plan mais rien n'est connu. On verra bien. Il faut savoir se délecter des inconnus, jouer des variables, se lancer à l'assaut des impossibilités.
Finalement, le grand frisson c'est aussi un grand plaisir sans garde-fou sinon le désir.

Et puis, on le sait, dans ces détails de tous les jours, dans ce kaléidoscope d'ordinaires, dans ces pensées de néons, réside un mystère. Il s'infiltre. Il est là pour se déployer dans les esprits ouverts. Il suffit juste de lui donner un peu de cœur à l'ouvrage. On le sait. Un spectacle c'est tout ce qui n'est pas montré.




Bluoups....

Parait que la Cie La Soupe "bulle"... ah ? Possible...


mardi 27 juillet 2010

BoUMbaDaBOum. PDC !



C'est reparti pour un tour de circuit. Ouch !
Pas de final cut aujourd'hui, pas encore, mais plutôt le début d'un grand huit : "Pince de Crabe", le jeune public des Fruits du hasard. Résidence tout aout pendant que d'autres profiterons de la plage, et semaine propédeutique en ce moment même pour écrire les thèmes et définir des pistes sonores possibles.


Excitante. Voilà bien une période de création excitante. Inventer, laisser libre court aux sons, trouver un style pour emballer, se laisser séduire par les idées. C'est maintenant. Tout est ouvert. Rien n'est limité, rien n'est impossible, rien n'est à ne pas faire. Le "plateau" plus tard décidera par les contraintes de temps et de volumes ce qui est fondé ou ce qui ne l'est pas. On verra si l'esprit touché du doigt ces quelques jours est dans la ligne de ce qui est dit et si cela sert le spectacle.

Pour l'instant, la musique est un objet autonome. Un brouillon miraculeux rempli d'impudence et de toupet. Avec cette idée que les oreilles non encore "culturelles" des enfants sont prêtes à tout accepter. Sur ! Ce seront les parents le problème.
En musique on se demande qui doit éduquer qui - qui est détenteur d'une réaction spontanée et sans a priori au son, et qui l'enferme dans une grille de lecture codifiée et historique.
La musique "pour enfants" (!) peut/doit être riche. Tout est permis.

Comme un ciel vert et un pommier bleu.


C'est une euphorie alors de laisser aller les inventions sonores là où elles le souhaitent en se donnant également le plaisir d'initier des plans acoustiques s'adressant en sous main, en loucedé, aux adultes récalcitrants. Ils entendront ce qu'il ne vont que rarement entendre. Double effet kiss cool....

Le son libre, le ciel orange, la mer verte et les crabes comme on veut.

Un bac à sable. Une nuit sous les draps à chasser les imaginaires.





Ouais ! Ouais !


Et voilà. Le mix est terminé. Ce qu'il en reste des deux jours de studio en juillet... c'est cela. Et uniquement cela. Vingt minutes de choix, d'envies, de compromis, d'esprit, de désir. Les réactions ne vont pas tarder à venir....

dimanche 11 juillet 2010

Stop-pause-wait-don't cross-arrêt d'urgence-haut les mains-freeze-don't move-ya basta!-tourner la page-no-no-adios-see you soon-with love-XXX-aa


Vacances. RDV le 25 juillet pour la suite ("Pince de Crabe"* en résidence, Branks l'été, "Le chemin de Hommes" en goguette, un peu de vol à voile, une rentrée bien corsée).

YEAH YEAH YEAH !


8:09

Oh Oh Oh.


Les Branks à "Hop Hop Hop"* à Metz. Un festival de Rue du tonnerre. Avec quelques inconvénients type déchirure musculaire. D'où l'heure du billet en come back des urgences. "Bah Bah Bah".
Les Branks hyperactifs, les Branks cascadeurs, les Branks démolisseurs, les Branks supersonique ! Tout comme Ulik*, tiens, qu'on a vu passer tel a rocketman. "Bref Bref Bref".






Mais l'homme qui tombe à pic c'est un peu les risques du métier (un métier ? ça ?). Un engagement, des tentatives, de périlleuses tentatives. Il faut bien nourrir les arènes de Rome. Le réacteur d'Ulik et les cascades des Branks.


En vérité, non. Simplement les Arts de la Rue ont cette dimension physique. C'est typique. Jouer dehors c'est appréhender une Rue qui n'est pas à soi, que l'on ne connait pas. Lorsque l'on reste dans les clous tout se passe à merveille mais lorsque ce sont les poubelles, les fenêtres, les barrières, les murs, les véhicules, les spectateurs, les commerces, les pavés, les égouts, les voitures de police, les terrasses, que l'on utilise, et bref, lorsque l'on prend la Rue, alors là tout devient plus incertain.
A la fois pour l'objectif esthétique (le rythme, le sens, la justesse, la dynamique, la tenue, l'inventivité, la musicalité, la fraicheur, la beauté de l'improvisation) et à la fois pour le corps. Corps qui se jette là où il ne faut pas, escalade, joue en courant et pour tout dire risque de perdre ses dents.


Mais voilà, il faut nourrir les arènes de Rome. C'est indéniable, malgré toutes les improvisations et autres curiosités palpitantes, le risque, le spectaculaire, la frayeur peut prendre à un moment donné le pas sur le fond du spectacle. Il faut donc jouer avec cette donnée (souvent ontologiquement lié à la Rue) qui peut vite vous emporter , sinon aux urgences comme ce soir - mais aussi comme à Esch il y à peu - tout du moins dans une sorte de démagogie facile et séduisante de l'exploit tonitruant. L'Art de la Rue c'est tout un Art. De l'Art et du temps. Temps de réflexion, de pratique et d'expérience.

Bon. Il reste un avantage. On passe parfois sur France Bleue, comme çà, au débotté....


Une ou deux captures de papillons.










vendredi 9 juillet 2010

La mesure du désordre.






L'entropie... la grandeur du désordre. Et dans ce chaos se faufile des forces, attractions ou répulsions ; et dans l'improvisation s'infiltre des actions ou forces de l'esprit et de l'imagination.
Pour en voir une géographie partielle et subjective, voici (dans Mouvement et de Patricia Kuypers, pleine d'intelligence) une sorte d'étude anthropologique de l'improvisation. Une parmi d'autre. Intime et singulière. Car l'improvisation est la révélation d'un bruit de fond. aussi. Une connaissance enfuie, intuitive et expérimentale, que l'écoute, la pratique et l'art des sons et du geste peut révéler un temps. «L’involontaire devient volontaire parce qu’on le laisse vivre» dit Barre Philipps ce bel inventeur. C'est aussi une somme, de rencontres, de confrontations, d'expérimentations et de réflexions. Il reste toujours ce saut à l'élastique dans les courants des inouïs. On en revient en ayant traversé un état, une forme d'être à part. Une vibration de soi en écho à tout.


Branks à Metz.


Les 10 et 11 juillet. Whop Hop Hop ! Normal. Festival "Hop Hop Hop". L'occasion d'aller faire le mariolle en Girafe. En vérité... des tas d'expériences improvisées (car ce groupe est un bazar tout improvisation), des paquets de Rue déformée, des tonnes de People locaux ré-enchantés, la rigolade à coup de musique élitiste, d'art des bruits, et de roulades acrobatique sur le bitume - notre bac à sable. Ça va fumer sévère dans les ciboulots et se gondoler grave lors des assauts du nimp' dans les rues de Metz.
Et après ? Et après ?


jeudi 8 juillet 2010

Ras-le-bol. Manifestons ! 15 juillet à Avignon.



MANIFESTATION D’AVIGNON


RENDEZ-VOUS PLACE DU PALAIS DES PAPES :
LE 15 JUILLET A 14h30 !

à l’appel de la CGT du Spectacle, de la CFE-CGC, du Syndicat National des Scènes Publiques, du Syndicat National des Entreprises Artistiques et Culturelles, de l’Union Fédérale d’Intervention des Structures Culturelles.




L'improviste se termine.

C'est un dommage, c'est dommage. Voilà. "A l'improviste", la formidable émission d'Anne Montaron se termine. Quelle mauvaise idée pour des musiques remplies de bonnes idées. C'est ce qui doit faire trembler qui fait peur.
Aller entendre ces espaces acoustiques c'est dépasser la simple écoute. Tenter un pari, une émotion vivante, fébrile, inattendue. Découvrir l'Amérique. Oser l'inouï et la simple poésie.
A l'improviste s'arrête et c'est bien triste.



Nous y fumes allés avec "La Banquise" il y à quelque temps. Un temps où cette musique libre pouvait se déployer sans se soucier. Grâce à quelques uns et quelques Huns. Finalement, la "musique de sauvages" est de retour. Cela insupporte les bonnes oreilles, les oreilles carrées.
Mais un jour, il faudra rendre des comptes de tout ce saccage.





Tataaa.




Et voilà. L'enregistrement du "Loris Binot 5tet" est terminé. Et comme souvent, et comme prévu, et comme d'habitude ca ne s'est pas passé comme comme.



Deux jours. Quelques heures pendant lesquels il faut essayer de capturer un esprit flottant. C'est une partie de chasse au fantôme, celui d'une musique qui doit s'élever, porter le son d'un groupe. Ou est il ? Impossible de le décrire d'un mot, d'un trait, impossible de le reproduire à coup sur par une recette de jeu ou de style.


C'est tout le problème. C'est un état, un partage, un alliage entre des individus. Un supplément qui n'est pas la somme des musiciens. Le temps de studio est un temps qui n'a rien a voir avec le temps musical. Un jet, 11 minutes d'un morceau et beaucoup de pensées, pas mal de tension, de concentration, un temps diffracté, étiré. Ça se bouscule sous le capot ! Intention, précision, écoute, quête des autres, imagination, tout un paquet de questions qui ne se posent qu'en session d'enregistrement.


Le concert est un raout. Le concert c'est une fiesta musicale, un grand partage de musique. C'est une émotion vivante, directe, enlevée. L'enregistrement c'est un bunker silencieux d'où doit cependant jaillir un dé compacte de sensation. A un instant, c'est là. Ça doit être là. De suite et parfaitement. A l'entente du "ca tourne" tout doit se révéler. Pas le choix. On en a déjà parlé, c'est déjà tout réfléchi. Malgré l'attente. Malgré les loupés précédents. Malgré tout.


Alors bien sur, ce n'est que cela. Mais dans la vie d'un groupe c'est surtout cela. Enregistrer c'est la promesse de concerts, la certitude de "retours" sur la bonne ou moins bonne musique, c'est aussi pour ce même groupe le sentiment d'avancer, de construire une histoire commune et éclairée. Une dynamique. Un déploiement.


S'enfoncer dans une session d'enregistrement fait découvrir à tous ceux qui vivent sur le plateau ce qu'il a dans le ventre, ce groupe. Tient-il la route ? Où va t-il ? Et si on appuyait sur le champignon.
Parce que monter ce genre d'aventure, se jeter dans ce type d'épopée partagée, c'est piloter à vue un immense désir.
100 mètres carré où cela doit avoir lieu. C'est tout comme un Premier Rendez-vous. Un trac de futurs émotions. C'est ici, dans ce minuscule espace que la musique doit se faire. Et c'est donc là que l'on va entendre le fond de l'affaire, le noyau dur de cette formation, de ce rassemblement.


La vie quotidienne, tout de même, réserve bien des surprises. En l'emportant à bras le corps, la voici concentré de tout une vie. Enregistrer c'est pointer du doigt le reste à venir.


Bah. Dorénavant c'est fini. Hier ce fut. On s'en souviendra.
Et maintenant, et maintenant ? Reste à décrypter, analyser, voir si la musique est là (elle est là). Mixer bien sur, bien sur. Peaufiner ce qui à été et tenter d'en révéler l'essence.

Toutes ces étapes sont aussi importantes mais la découverte de l'Amérique c'était hier. Avec Michel Deltruc (batterie, objest), Loris Binot (fender, piano, électronique), Josephe Ramacci (trompettes, objets), Christophe Castel (ténor) et aa (alto). Et l'enregistrement est de Thomas Milanese.