vendredi 31 décembre 2010

Tic Tac. Twenty Eleven.


Peut être... un éboulement de nouveautés, un cataclysme d'émotion, une orgie de plaisirs, un melting-pot de corps surchauffés, un ouragan de sensations, un maelström un typhon une convulsion, de la transpiration, de la chaleur, de l'emportement et du dérèglement du dérapage et de l'ailleurs free free free, de secrets événements des pénombres étonnantes, dévoilantes, expressives et sonores, une avalanche de hasard extra pas ordinaires une dégringolade une rigolade de la poilade une cascade ébouriffante, des déclarations des aveux des déballages, une nuée d'imprévus d'inattendus, oh la oh la ooooh la, du truculent ! du picaresque, du sauvage, du farouche - ne soit pas ne soit pas - hardi ! haut ! gogogo, ca va être spécial, ca va être sensas, ca va être époustouflant étourdissant saisissant gigantesque et pourquoi pas et pourquoi, attends de voir, peut être aussi l'inédit va t-il tenter l'inexpérience, à voir, à voir.

2011.... qui sait la surprise ?

Et défaire les mots.


Faire les mots, comme en amour, comme un sursaut, baba rempli d'art et de manières, chacun son style, chacun son type, chacun son rythme. Inventer, tourner autour, et embarquer, balancer,  au débotté, puis se donner, des ailes des audaces des imprévus, tenter, le coté l'arrière le devant et les points cardinaux, oser le jeu, des mots des ambiances des sons, de lenteurs, salaces sagaces, emmêlés détournés habités déshabillés, enfin prendre, le temps, nu, qui coule qui colle qui fuit, mais voilà la nuit où l'on se rétablit, pantois, mettre en attente, reprendre, les frissons en >> après une pause, un extra, puis une idée, une liberté une licence ou le charme ludique d'un raté, et, la luxure glissante, l'ambiance aimante, le climat aidant, proposer disposer adapter accorder désynchroniser initier et inciter,  laisser aller, laisser aller, en roue libre, comme un avion, comme un avion, mais ce n'est qu'un mot, ce n'est qu'un gros mot qu'on avale qu'on déguste, tout cru, et, aux sourires d'aises les mollesses des langueurs étendues, reprendre, répandre, de fines élégances, d'autres  ambivalences, caresses voilées allusives et persuasives, des mots masqués, cachés, des mots enjolivés, brillants et exacerbées, voilà voici la nerveuse poésie des vulgarités enjouées, ces tendres coulisses à pensées de mots libres et débraillés.

Puis, défaire, doucement, tranquillement, joyeusement les mots révélés. Comme une drogue, un ailleurs, une surprise. Par plaisir. Au levé d'une délicieuse malice.

Le rayon du X.



Le X est définitivement à l'honneur depuis la découverte en 1895. De Tintin* aux fellations (avec analyse*) des 9 Muses* sans saveur érotique de trop d'impudeur de Wim Delvoye*, de la pub aux créations plastiques* pin-up* artistiques* ou geek art* en passant par des calendriers*  des cadeaux* des Mini Cooper* des comparaisons* des blagues de potache* des fleurs* des sexes* encore, oh ben, des expositions (les mains* de marionnettistes de Marc Ferrante*) des terroristes bien foutue*, de la médecine quand même* et de la pédagogie* ou de l'anthropologie* aussi, pour arriver, finalement, depuis la première* radiographie, jusqu'aux Scan Toys.

Et le monde intérieur enfin bascule à l'extérieur. 

La beauté des réalités détaillées, décryptées et la poésie d'un coup d'un seul qui décolle, incompréhensible transformation du point de vue. La vérité en décolleté.



jeudi 30 décembre 2010

Come on, come on... le lux interior.

 
ou comment transformer un blues en ode au stupre (et comment bien avaler le micro)... 
alors, ca ce clique papillon demoiselle, bah oui.
mais, au fait, What's inside a girl ?* *
oh ben...*

Photos de nuit.



Elles ont un goût particulier les photos de nuit. Des vols de lumière, dans la pénombre,  qui éclaire, à peine. Reliefs contrariés et traits de lanternes, mutinerie des apparats, la rétine mutine. 
Voir ce qui n'est pas, ce qui n'est plus, caresser ce qui subsiste ce qui résiste, le moment des nuits closes, maisons d'étranges aux allures sans frontières. Le temps de l'argot des Lunes aussi. 
C'est là, dans ce temps dans ce lieu, dans la face cachée des clairs et des obscures, parmi les cachoteries peut être, qu'existe un jeu des dissimulés. Une parade, une élégance, singulière, un bel air, un trouble, et une manière.
C'est une ode, un charme, un inégalé caractère, quelque chose d'émouvant, comme palpitant, secrètement, discrètement, la dégaine, la tournure, poignante, saillante, et l'expression du banal émerveillé par l'irrégularité et l'illégalité. Le noir polar et la lumière de contrebande. 
Un paysage d'amants, des Lunes aimantes.

Salut à toi le boucanier de lumière, le supplicié à la bougie.  Comme Le Caravage, comme De La Tour, en leur temps*, en leur amourette. Une allée et venue des obscurs et des révélés, un gout pour le mystère et ses sensualités, les bijoux de Baudelaire, aussi. Le corps amphigourique.
Au milieu des noirs et des effacés pose une beauté, crue et délaissée, légèrement vêtue, avec délicatesse et un peu de tristesse. Sur ce corps brisé d'ombres et de lumière, miroite le reflet d'un secret, la douce et équivoque volupté d'un instant volé.

Juste une fleur...

Nobuyoshi Araki, et, et...*

Terre et Ciel.



Et l'irrésolu entre les deux. Paradis suspendu et marelle des envies. Donnez vous rendez vous partout pourrait pourtant être la devise de ces coins d'Eden de ces coins d'Enfer, et des entre-deux, et entre eux deux. What's going on ? Bah bah bah.
Jouer à se balader d'ici à là-bas, grand huit des lubies, ca tangue ca chahute ca bouscule ca lutine, et se dodeliner en chantant Ooh, now let's get down tonight, Baby, I'm hot just like an oven*, a capella et nu d'arrangements, why not, why not.

Tout ce qui flotte, tout ce qui vol, tout ce qui se goûte. Pour une fois, pour une nuit, pour une vie pour les décennies, qu'importe si au paradis des envies vogue un parfum de fantaisie. Le présent comme toujours et le temps n'est plus à l'affaire.
Visiter les alcôves d'esprits et les galantes cachettes sans se soucier, sans déchiffrer, juste pour le plaisir de voir, pour la Lune au paradis tatoué, pour les sens sans dessus sans dessous, pour taquiner le destin et les courbes arrondies, pour donner à penser ou à panteler ou à rêver.

Billet boaf*. Bof.

mercredi 29 décembre 2010

Le geste son. Et le fantome sonore.

 oui oui oui ca ce clique du bout de la souris....


Le son d'un geste, le geste d'un son et le ballet du corps sonore. Le Thérémine ou l'invention d'une danse par Léon*, Géo Trouvetou au service d'une musique hors norme. Celle des créations de Messiaen (avec les ondes Martenot*), celle de l'électroacoustique projetée au premier rang des orchestres de chambre et de l'histoire des lutheries contemporaines, mais aussi surtout ah oh, celle des trains fantômes et autre ectoplasmes volants. Enfin une révolution*, terrifiante.


 trembles, cliques et écouuuuute le thérémine....  



trembles, cliques et écouuuuuuuute 6'42 de
l'extraordinaire session studio de "The day the earth stood still"* (51) par Bernard Hermann.

SOMETHING IS HAPPENING !*


Le Thérémine* donc (1917) ou la musique sans les mains*. Une caresse de l'air ambiant et hop le tour est joué. Les glissandi sans fins, les sonorités inouïes, les attaques souples et la musique qui se faufile, sensuelle et  enveloppante, troublant le classique des notes et déformant l'oreille confortablement endormie.

L'un des premiers instrument électronique pour ravir et Varése* (Ecuatorial* en 1934), et Messiaen (L'eau, à son maximun de hauteur* en 1937 ) et tous les autres*, tous ces farfelus inventeurs d'une nouvelle ère musicale.
L'arrivée du son et de son incroyable plasticité comme un boulet pirate dans un jeu de quille bien ordonné. Tataaaa.
Le Thérémine - ou Aetherophone ou antenne chantante - vibre sans les mains, sans les mains. Le plaisir physique des musiques impalpables. Nager dans le son, provoquer l'émotion, sans les mains, sans les mains, et, sans technique. A soi de trouver le chemin, les gestes et les conséquences pour emballer, embobiner, séduire et faire trembler. Une démocratisation avant l'heure, la musique pour tous et tout est musique.

Le retour des constellations. Mais ce n'est pas tout !

 Pierre Radisic

Farfouiller les corps déliés, les corps exposés, transformer la réalité et la faire monter, exprimer une autre vérité, un temps détaché,  pourquoi pas, par les correspondances, les étrangetés et les invraisemblances, ouvrir les imaginations, remplir de tentations - et toujours sans explications, et se noyer dans le ciel des inventions.

Chercher à composer, à décaler, un pays une mélodie un quotidien, mettre à nu les secrets et les extravagances rutilantes, reluisantes, c'est une manière de regarder, de plonger et de faire vibrer. La constellation d'un corps dénudé, une idée - un sacré tour de manège.

Revoici les corps imparfaits impatients source de curiosité. Pierre Radisic* et ses "Corps célestes"* donc (vidéo 1 2 3 sur ces photographies toutefois trop esthétisantes). 
Mouais, mais pas que, pas que. Le sexe la science et les corps mélangés (cf les rayons X X les "9 muses" - dont pipe 2 et blow, du fameux Wim Delvoye*) au cœur des arts, aussi* (Le mateur d'art les recense tous, de l'année 1200 à l'année 2008*).
Qu'importe les solutions alors lorsque le prétexte devient une proposition. Le soucis d'explorer, de tenter, de mettre en lumière une relation un équilibre un intérêt. Un désir déplié pour la différence, l'élégance des accidents, le corps abimé, traversé, restructuré, réinventé et... enchanté. 
Ce phénomène d'un corps visité, détaillé, mis en mouvement, luisant d'originalités regardées, est hors age, hors temps (Le projet "Corps morcelés"* de Delphine Bardot vient aussi un peu de là). Le carburant en question et les réponses en comburant.
Redessiner le monde au travers d'une anomalie, d'une singularité. Proposer l'unique, l'éphémère et le propre à chacun. Puis l'Odyssée.

Mais cette histoire de constellation* et de grains de beauté colle décidément et terriblement à l'esprit. Carte du corps maté et de vallons mouvants arpentés, il reste la lecture d'une individualité,  d'un sentier particulier.
Un paysage ondulant, rempli de séductions papillonnantes. Un piège au temps qui passe, une lumière qui s'échappe le long des interrogations.


vitraux "Urania" de Wim Delvoye*

mardi 28 décembre 2010

Intérieur/extérieur. Eloge des jolies différences.



Aucune idée posée sur l'intérieur ou sur l'extérieur. Question de point de vue. Car, Ornicar, on pourrait bien lire l'intérieur de l'extérieur, en creux, comme autant de marques, d'empreintes et de souvenirs du temps épuisé. Les expériences laissent des traces et la vie passe ; un événement se retire, un indice reste.
Il y à un ravissement à décrypter la poésie des périples corporels  des uns et des autres. Blessures ou joies, entailles et cicatrices, bosse et cabosses, une mappemonde dessinant et les corps et les âmes terrestres.

Visages et corps marqués. Des sillons, des passages, des cartes épiques, grandes ou petites  épopées, toujours singulières, incroyables, inattendues, uniques, un recueil d'extravagances anatomiques et de surprises charmeuses, clins d'œil d'antérieurs.

Au milieu des grains de beauté, piercings souvenir sur une séduisante peau lactée, entre les gorges et les vallons, les plis et les monts, les forêts et les ruisseaux même, réside de petits fossiles d'épreuves ou de rencontres, tout un parcours, tout une histoire à découvrir à explorer à savourer à lire. Plaisir des différences, curiosités de ces témoignages qui sont autant de signatures de passage. 
Le cachet de la vie faisant foi, c'est bien là et ici que l'on trouve les perles d'une existence. Si particulière. Ce livre inachevé des petits bonheurs et des (in)fortunes est une paléontologie offerte aux amours fouineurs ; perdre alors haleine dans ces trésors aux allures conjuguées d'imparfaits, dans ses petits bijoux de circonstances et cette inégalée collection de hasards imprimés ne peut être qu'un plaisir aux heures exquises.
Les corps et leurs imparfaits sont de merveilleux pays à visiter. Des anatomies aux élégances d'un château du facteur Cheval*, un Palais Idéal. Une fenêtre ouverte sur la valse des aventures et des imprévus. La preuve de vie.

L'amour des corps, encore, ou comment se sentir Ulysse sous Terre.


what ? ah. art is art ! ok.

Rien à voir, rien à voir. Variété, variété.

pour sur, tout ce clique....*

tout...

everything... etc


all together... and co

...





Take it ! Now ! Impossible.



L'art de l'erreur et de l'aléatoire, l'art du colorant qui dégouline, qui déborde qui en fait trop, l'art à soi, non industriel, subversif et décadent, l'art dans le vent mais rétro, l'art à modifier détourner révéler, l'art sans s'y connaitre pour rire pour déconner, l'art sans rire, l'art sexe et l'art élégant, l'art historique de Wahrol à Polaroid, l'art de suite là par terre, l'art qui ne suit pas les règles à contre courant pas correct, l'art à donner à partager, l'art à laisser tomber et à secouer pour développer, l'art de la surprise et des imprévus, l'art tout court grand et petit du coin ou incompréhensible, l'art en famille, en bande, entres potes entres voisins voisines, l'art de chambre à coucher, discret, l'art érotique sur l'instant un peu passé légèrement ivre, l'art pour le plaisir forcément sinon à quoi cela servirait-il, l'art qui ne se raconte pas l'art à vivre, l'art de courir de poursuivre et d'essayer, de tenter et de rater, l'art pour toi, l'art d'aimer, les choses, les gens, le monde ridicule, l'art des fleurs et des cercueils, l'art du nu et des allures, l'art des décapotables, cheveux au vent, l'air frais qui file, l'art analogique, qui se répare, qui se déplace qui s'abime, l'art anti-âge, l'art du doigté et des yeux doux, l'art qui se voile, l'art qui s'abandonne se laisse aller se laisse aimer, l'art pour soi, l'art pour tous ou chacun, l'art art, l'art de ne plus s'en faire, l'art de mettre les doigts dans la confiture, l'art d'une caresse ou d'un parfum, l'art des vieilleries, l'art des manivelles d'antan, l'art sans vitrine pour la gloire sans gloire, le glory hole gloriole des anonymes, l'art bien vu bien vécu, l'art quoi, quoi l'art !




C'est possible avec les Autrichiens IMPOSSIBLE depuis 2008, ceux qui donnent dans le nouveau Polaroid (qui eux ne font plus de films), tout un retour des vielles photos, rigolotes et bien trempées. Un site, une émission* sur Polaroid et l'Impossible Project (rediffusion Arte+7), des photos*, des collectors, des passionnés fous de ça, des photos gigantesques*, des expos (>16 aussi, bah oui*), des tableaux-photos*, etc, etc.... le goût du réel.


oui, on peut cliquer et oui, ca dirige vers le site Impossible

lundi 27 décembre 2010

Une fenêtre sur un jardin.



Le jardin des délices, une pause à supplices, l'enfer volé, voilà les fantaisies qui s'échauffent et des yeux qui brillent. Un jardin de délices, un saut dans le vide, alcools entêtants et ça tangue ça tangue, on dirait même, étrange vertu, qu'une éternité est née. Délices du jardin, une plongée moirée, et le souffle coupé d'une apnée exaltée, ça tremble, ça tremble, réveil luisant et, l'immortalité évaporée.

dimanche 26 décembre 2010

Les mots silence.

 Hum ! Faudrait-il n'être que Steve Austin*  pour emballer Wonderwoman* ; question de styles adéquates alors, les corps en faux-semblant et les nudités en étalon. Correspondances trop grossière, l'évidence des élégances en miettes, ce serait trop simple. Les mots sont Rois au domaine des ivresses sensuels, tels surgit du panache. Ding Dong.



Mais les mots peuvent ils, séduire au delà d'un silence ? Traverser les mers, outrepasser les terres, puis survoler l'étrange brouillard, iodé. Venir à bout, venir au bout, d'une étendue silencieuse, d'un champs de chuts, dodelinants se balançant - indifférents tourne-dos à la parole, d'un bouquet de boucan de rien et de ce trop long moment qui ne retient. 

Passer outre, et tenter le temps, contre le vent.

Mais les mots peuvent ils, caresser au delà d'un silence ? Transparence des apparences, subtils révélations et secrètes expériences, ils se donneraient une chance. Un déploiement de pensées pour jeter les sens, de l'autre côté, en liberté. L'esprit de l'ombre, des douze minutes vingt huit, qui s'envole, ces mots qui montent et qui passent les murailles et les distances, et les altitudes, et des certitudes qui éclatent, des absolus qui s'effacent, des réalités qui s'éloignent, et l'horizon qui s'ouvre, un si aimable paysage, qu'il est élancé le vol des mots qui font surface. La voilà la voici la caresse, au loin, sans rien, juste au son de menus écrits.

Laisser aller les brises, cueillir et porter le touché d'un baiser.

Mais les mots peuvent ils, se souvenir au delà d'un silence ? S'enfoncer au coin des senteurs de précédents échanges, ces doux charmes de l'oral ondulant et d'une bouche invisible et séduisante, un entrefilet, une fine bise, les mots comme une galoche, l'histoire d'un conte osé, comme avant, comme dans l'ancien temps.

samedi 25 décembre 2010

Pornomusique.

 cliques, cliques, appuie sur le petit bouton..... Pancakes.


One sunday morning, she woke up in my bed / Her feets like pillows / Her hair moves from side to side / She's so very special / She moves with a certain grace / .... et la lente lente lente montée du plaisir. Pfuuu.

So very special. Comme les pancakes - nacrés de sirop d'érable, chauds et sucrés, alanguis, empilés, délicieusement tendres à l'intérieur.
Marvin Pontiac* ou/et* John Lurie* entre les extra Loung Lizard* (gang des altos) et les films de Jarmusch**.

Sunday morning.

Et pendant ce temps, sur Mars....

oui oui oui ca ce clique.... bah.


Le petit rover Opportunity 12345678910 de la NASA* continu son bonhomme de chemin. Prévu pour 3 mois, le voici en route pour sa septième année. Comme quoi, le pire n'est jamais certain. Encore quelques sol (le jour martien de 24h et 39 minutes - quelle chance la bas de gagner 39 minutes), et l'exploit deviendra lassant. L'inéluctable décrépitude des habitudes.



Allo ! Allo ! Allo la Muse...



Allo la Muse, allo la Lune, ici la Terre, ici la basse terre, la petite terre tu sais celle des banals et des quotidiens, et oui que cela rien que cela, et aussi celle des vaines quêtes et des utopies à construire. Allo, allo, la Lune, allo la Muse, allo la chaleureuse escapade, la frasque virevoltante, allo la Lune, bel ailleurs, la douce envie, rêvassé prélassé, allo la désirée, l'envolée la fée la face cachée et l'unique poésie d'une inspiration amante d'une vision aimante.

Allo, allo. L'attente.

Et une grande inspiration...

C'est le temps des Lunes masquées, un jeu qui va et qui vient, une aspiration une disparition. C'est pourtant le moment d'explorer l'autre côté, l'envers et les coulisses, mais c'est l'échappée, l'insaisie et le silence de la fuite, la dérobade la glissade. Aussi. Ne vous déplaise*.

Elle est où la Lune, la Muse ?
Et personne ne répond.



Noël = une fleur.


jeudi 23 décembre 2010

Vue d'ailleurs... tout, peu de chose mais cela.

 1990. La terre vue de Voyager 1*, parti en 1977* et à 17 milliards de km*


Et dans la soute de la sonde le message dans la bouteille. Sur un disque de cuivre, épistole sonore recouverte d'or, ca commence par des claquettes (et oui et oui), on y a mis 55 "Bonjours" concepts* en 55 langues (en français : "Booonjouuur tout l'monde !") sous forme d'invitations à grignoter ("Ami de l'espace, comment allez vous ? Avez vous mangés ? Venez nous visiter si vous en avez le temps", c'est en Amoy, dialecte chinois, et ca sonne ainsi), ou juste d'un salut ("Salut à nos amis des étoiles. On espère vous rencontrer un de ces jours" en Arabe*), on y a mis aussi des chants de baleines, des captations sonores (type Nature & Découverte avec des chiens des chats et autres*, un F-111 (!*), des bus des tracteurs, des volcans, des bateaux des chevaux, le coq, des coins-coins et le coup du singe - en mémoire à 2001 L'Odyssée de l'espace sans doute ?), la voix d'un enfant* Américain, 90 minutes de musique "world" (un peu de ci un peu de ça, du Jazz mais pas musique contemporaine, tiens, tiens !*),  le tout-venant urbain (et encore le train* comme pour le premier film ou le premier enregistrement de musique concrète), 116 photos* (de choses et d'autres dont un choux-fleur), un hello de Jimmy Carter, un premier problème de droit d'auteur interstellaire* survenu le 23 décembre 2010 (bon, YouTube n'existait pas en 77), etc, etc, et le tout accompagné du kit pour E.T. à savoir, une aiguille pour le lire et un mode d'emploi... "The sounds of Earth"*.





Le son de la Terre, le son dans l'espace, parti pour un long long trajet à 17 km/s (Voyager 1 et 2* en route pour la sortie du système solaire* - ce qui est arrivé depuis peu pour le n°2**). Voilà le 33T collector absolu (existe aussi en porte-clefs*), le "golden record" (tout en vrac ici), l'enregistrement comme message extraordinaire et banal (collé sur le flanc* des deux vaisseau pour le cas où une rencontre extra aurait lieu), pour faire entendre un bout de Terre et donner à comprendre, peut être, comment tout cela fonctionne dans le coin.
Et voir la nature humaine dans sa complexité prévisible puisque l'un des messages enregistrés dit : "Salut tout le monde. On est content ici et vous êtes content chez vous"*. Et à côté de ce chacun chez soi nationaliste exporté à des milliards de kilomètre... le son d'un baiser*

Ah, les Hommes...


le tour du Monde en 7:16 - le golden record !


Everybody needs love, la lala la.

oui, oui, Mademoiselle, ca se clique, faut pas hésiter....

mercredi 22 décembre 2010

Ah c'est fin !



 ben oui.... ca ce clique. plutôt deux fois qu'une.


Ah c'est fin, ah c'est léger, c'est comme Jacques Tati dit et quand même bien comme Pierre Etaix (tout est là tout est là*). Ca tombe bien, c'est lui, "et c'est pas tout, vous allez voir !" avec ses mégajolies secrétaires* (qui valent bien les ultrabombes maitresses d'un jeune public), son humour de rêveur et ses blagues de gamin qu'il appuie pas trop, le voilà Roi du slapstick - ca fait sérieux - et presque un marionnettiste, King du gag version muet aussi* et l'utilisation du son, ce hors-champs spectaculaire qui déréalise tout et met le quotidien au rang des pochettes surprise - et la passion du clown*, toujours, bien sur, le cirque et ses fantasmagories, les merveilles. Ah c'est fin, ah c'est léger. Un grand curieux sévèrement rigolo.

Ben voilà, c'est ça Pierre Etaix* , c'est ça (dés 5:00, et ca commence par le coup du foulard, sacré Pierre, sacré farceur, sacré clown forever)**.


mardi 21 décembre 2010

"Pour le reste on ne peut rien dire".

ca ce clique, bah oui.... 3:38.


Mais alors ce qui reste devient d'un coup plus important que ce sur quoi l'on peut dire. La recherche de la fin/début du Monde, la frontière du connu, les planeta incognita (forcément, forcément), l'Eldorado bourré d'ors et de diamants (ce n'est qu'une allégorie joyeuse), les espaces où peut être, mais surement, la vie existe, autre, différente, singulière, tout ceci, tout cela va nous mener à l'Odyssée et l'envers du décor (Homère Simpson, explorateur, tu nous tiens !*), à la découverte des découvertes, aux révolutions à vivre... bon ok. Mais.

Mais tout de même, après le coup de "Nostalgie de la lumière"*, on peut comprendre que tout étant passé, que rien n'étant présent si ce n'est cette infime parcelle de temps qui fait la fuite en avant, il va falloir s'accrocher à ses baskets pour chercher le point d'origine.
Reste alors l'imagination, les hypothèses et les spéculations. Et la poésie. Car il y a dans cette quête à la Sisyphe, cette certitude de ne comprendre que ce qui n'est déjà plus, dans ce besoin d'aller au loin, cette attitude désespéré et enthousiasmante, il y à là une poésie d'une intensité renversante. Un vertige un gouffre et une raison de vivre. Paradoxe des fuites. Oxymore des envies.

Et revoici la carte à construire, le chemin à établir et l'endroit où l'on ne sait où l'on ne sait. Retourner en arrière (le big bang12 comme singularité hypothétique car cela se discute et que cette discussion sera elle aussi discutée*) en allant de l'avant, en créant et inventant les coups de génie, ruses et astuces intellectuelles pour décrypter et construire le château de carte des explications actuelles.

Au delà de cette stupeur, ce saisissement devant le plongeon des Danaïdes, il reste la possibilité de faire entendre un échantillon* de l'inconnu par la poésie de l'existence.

A celle.

*
Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais

A celle qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre
Et qui, preste, s'évanouit
Mais dont la svelte silhouette
Est si gracieuse et fluette
Qu'on en demeure épanoui

A la compagne de voyage
Dont les yeux, charmant paysage
Font paraître court le chemin
Qu'on est seul, peut-être, à comprendre
Et qu'on laisse pourtant descendre
Sans avoir effleuré sa main

A la fine et souple valseuse
Qui vous sembla triste et nerveuse
Par une nuit de carnaval
Qui voulut rester inconnue
Et qui n'est jamais revenue
Tournoyer dans un autre bal

A celles qui sont déjà prises
Et qui, vivant des heures grises
Près d'un être trop différent
Vous ont, inutile folie,
Laissé voir la mélancolie
D'un avenir désespérant

A ces timides amoureuses
Qui restèrent silencieuses
Et portent encor votre deuil
A celles qui s'en sont allées
Loin de vous, tristes esseulées
Victimes d'un stupide orgueil.

Chères images aperçues
Espérances d'un jour déçues
Vous serez dans l'oubli demain
Pour peu que le bonheur survienne
Il est rare qu'on se souvienne
Des épisodes du chemin

Mais si l'on a manqué sa vie
On songe avec un peu d'envie
A tous ces bonheurs entrevus
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre
Aux cœurs qui doivent vous attendre
Aux yeux qu'on n'a jamais revus

Alors, aux soirs de lassitude
Tout en peuplant sa solitude
Des fantômes du souvenir
On pleure les lèvres absentes
De toutes ces belles passantes
Que l'on n'a pas su retenir

Antoine Pol

Vol de nuit.



Prendre l'air, décoller et filer à l'Anglaise, amorcer la poudre d'escampette aérienne et empoigner le choix de planer. Et voilà et voici le plaisir des dimensions étranges, flotter libre comme un esprit qui file, lancer les corps et balancer d'aise, on air ! on air ! on air ! se donner au vol rêvé et à tout ce qui s'ensuit et à tout ce qui peut s'inventer. Se délester, airborn ! airborn  ! airborn ! s'envoler, s'ouvrir au vent frais, à l'ivresse de l'altitude, l'a-pesanteur comme moteur et le temps pour survoler, affleurer, caresser, se lover, dans l'air de rien, dans la pensée sans fenêtres et l'éparpillement des sens. C'est une sensation c'est une expérience, une hauteur éclairée un joli dessein.
Penser passer la nuit comme on s'envoie en l'air. Écouter Electromania* pourquoi pas pourquoi  pas puis traverser soudain le temps et les paliers, mettre les bouts, trouver la comète ou quoique ce soit ou quoique ce soit, s'emporter corps et âme et léger léger léger, Lucy in the sky, le paddock délaissé et les Lunes embrassées, lubies et fantaisies, dadas des envies, idées filantes et violon d'Ingres comme étoiles frémissantes de voutes sans fins.

Prendre l'air, se donner l'évasion comme on se donne une bénédiction, toucher le corps des Sirènes (Σειρήν mi-femmes mi-oiseaux et leur silence* Kafkaïen*, Cagien avant l'heure), chanter au dessus des mers, et ce silence comme bel air, l'allure enlacée dans les courants invisibles et le vol plané et le vol plané.

"C'est dans le silence qui suit qu'on sent qu'on entend. Vibrations. L'air maintenant silencieux". James Joyce



L'expérience acoustique.

 à cliquer Madame, à cliquer.....

L'enquête et l'art de la promenade. Sans savoirs, juste à l'écoute, avec beaucoup de gourmandise et de naïveté. François Bayle et "La preuve par le sens"* et d'autres et d'autres. 
Tout est là tout est là, le pourquoi le comment, la curiosité et l'aventure sonore, le peu d'embarras pour la connaissance en conserve et la simple envie d'essayer, de voir et d'entendre, de tenter le coup ; et des personnalités, des êtres gorgés d'expériences singulières, de plaisir enfantins à jouer avec la fée électricité. 
Ce que dit François Bayle au début devrait rassembler les foules et abolir les distances entre les savoirs et les pré-carrés. Finalement pour écouter tout cela il faut ce laisser aller, ouvrir les écoutilles sans retenue et ne rien attendre.

La musique est pour tous, la musique est pour chacun*, à faire, à entendre. C'en est l'essence, c'en est l'immense charme. Partager les explorations acoustiques, la montagne Russe des découvertes techniques, des idées ou des concepts, l'ouverture aux nouveaux mondes électroacoustiques* et le plaisir de jouer. La musique est une politique de la liberté et un appel à la singularité. La balade acoustique comme expérience sonore, rien de plus charnel rien de plus populaire. L'émotion et la sensation, une amourette à ressentir et le frisson de l'inouïe. On ne vient pas ici chercher ce que l'on connait mais bien se laisser saisir par le son des autres. Le sens de l'autre.

Rendre à chacun sa part de création, d'invention, d'histoire à révéler, mettre dans l'air le son que l'on veut que l'on veut. Et filer au 7ème ciel. Fissa.




lundi 20 décembre 2010

Vive la ceinture (de volupté).

Objet du désir, à cliquer, du bout de sa souris, forcément, forcément....


Le coup de la ceinture et le coup du strip-tease* ça remue ça déboulonne ça overboost ça éperonne ça renverse ça chauffe l'érectile ça fait sauter les boulons (s'il en reste à ce stade).
68 ! Juste avant le 69, plus rien à défaire, et autant garder les habits de grand luxe, c'est très bien comme cela. Surtout surtout sur peau satiné - Les Bijoux... remember*
Bleue, en cuir, noire, à anneau métallique, brillante, à paillettes, scintillante, excessivement minuscule, recouverte de strass et autre sky, simili ou simple cordon, non, vraiment, garder la ceinture évite les accidents. Question de prudence, question d'élégance. 

Et Tex Avery dans tout cela ? Le coup du Loup alors, l'envie d'en croquer, certainement,  m'enfin, les sens en ébullition et tout le reste en sursis. 
C'est l'INA, c'est prude, okokok, mais I'm huuungry ! donne le ton (version American way of life) des conséquences d'une beauté bien ficelée. 
C'est ça le truc ma cocotte, c'est ça le délicieux piège Coco. On attise, on allume, on light the/my fire*, et yahuuu, eau et gaz à tous les étages, c'est Byzance le Nirvana et voilà le commerce de la ceinture qui appel au commerce des corps, (regardez moi) dans les yeux, et sans toucher, en y pensant très fort, l'esprit qui déraille et la finesse d'une torture à grands frissons. 
Le coup du strip-tease ou le coup du désir, les hommes sont à la peine, définitivement "sous" contrôle, car devant, sans dessus sans dessous, le chamboulement des consciences à commencé.

Strip et Tease sont dans un bateau (ivres de joie - et remonte mec si tu es tombé de ta chaise, frêle esquif !), on ne fait que jouer car Strip sans Tease, et vice et versa, ca n'a pas de sens et ca ne ferait même pas lever le petit doigt. Strip pour le temps déployé et Tease pour le temps révélé, Tease pour l'existence à nue et Strip pour le nu de l'existant.
Alors, oui, voilà bien une alliance en forme de pâtisserie savante - la réserve des Amateurs, la retenue comme gourmandise, la tenue sans tenue.
On dirait bien que ce soit une science, se déshabiller comme on fait bouillir - rien à voir rien à voir juste pour la métaphore, un calendrier de l'Avent* - rien à voir rien à voir le seul truc trouvé sur Google, l'art de la patience, l'art du temps, l'art du dévoilement, des surprises de dernière minute et du style et parfois c'est vrai c'est extra*, tout doucement, tout doucement*... et seulement du regard. Encore cette histoire de coup d'œil, le fabriquer et le cultiver, un sens à rincer, une aubade à développer.

Élégance et double jeu de dupes heureux, béats de chaloupes qui chaloupent, emballés du déballement, et puis s'en vont.


Oh no !

Méduse - Le Caravage - 1595


Violence et passion ou passion de la violence ou violence de la passion et le bouclier Le Caravage comme prison, comme victoire possible, comme enjeu. Car qui regarde Méduse, la Reine des trois Gorgones, est changé en pierre. Il faut s'en approcher à reculons (bouclier poli en miroir, pour rétroviseur), sans un regard, en finot, en loucedé, mine de rien, lalala - H.Potter à vraiment tout chipé. 
Une fois tué, cette multiprisedetête se retrouva figé sur le bouclier de Jupiter, ben tiens, ben voyons. C'est l'histoire, c'est la légende, on y peut rien, c'est Grecque.

Médusé. Sans possibilité de réagir, pris au dépourvu par l'énormité de la situation, le chamboulement des cœurs et des esprits - wow ! ça dépote - voilà l'intelligence et l'action pétrifiés face à la vie ailleurs, face à la mort ici, tête et pieds cloués*.
Mais, voilà le peintre pourquoi pas et autre et autre qu'importe le flacon, voilà celui qui se propose de jeter un œil à ce qui fige le monde et qui donne la possibilité de regarder sans danger. L'art en puissance, l'idée de prendre en main ce pouvoir de fasciner et de saisir, l'art donné au courage et au sublime de mater l'irregardable, l'insaisissable. Face à la mort, le choix du face à face et la solitude comme offrande.

D'une certaine manière cette tête de Méduse donne de l'allégorie multifacette, une boule à pensées. 
A chacun son idée. La douleur des solitaires quêtes artistiques,  à chercher, outrepasser,  à croquer le fruit interdit, la puissance d'une confiscation de la fuite du temps, la faculté de jeter un regard à la mort - faucheuse sans raisons, l'altitude et le vol plané au dessus des contingences létales, des embourbements d'esprits, des quotidiens pesants, défaire le lien qui retient, décoller, prendre le large, se détacher de la réalité, pesanteur des pensées, en souffrir comme bourreaux comme victime je suis la plaie et le couteau, passer outre les confusions les inconcevable les interdits et tenter l'impossible, ne croire qu'en ce qui n'est pas encore dit, oser le diable ou quoique ce soit - du moment que ça chauffe.

La Méduse en métaphore de l'ailleurs défendu, inconnu, le bouclier en séduction thaumaturge, l'art à la pointe des licences. Car la tentation est grande et l'envie est follement exaltante palpitante galvanisante impérative envahissante de passer outre les frontières des retenues. 
De l'autre côté du mystère, qui sait qui sait ce qui y réside, une vérité, un autre paradis. Et peut être une compréhension du temps qui file.



 

L'héautontimorouménos

Je te frapperai sans colère
Et sans haine, comme un boucher,
Comme Moïse le rocher !
Et je ferai de ta paupière,

Pour abreuver mon Saharah,
Jaillir les eaux de la souffrance.
Mon désir gonflé d'espérance
Sur tes pleurs salés nagera

Comme un vaisseau qui prend le large,
Et dans mon coeur qu'ils soûleront
Tes chers sanglots retentiront
Comme un tambour qui bat la charge !

Ne suis-je pas un faux accord
Dans la divine symphonie,
Grâce à la vorace Ironie
Qui me secoue et qui me mord ?

Elle est dans ma voix, la criarde !
C'est tout mon sang, ce poison noir !
Je suis le sinistre miroir
Où la mégère se regarde.

Je suis la plaie et le couteau !
Je suis le soufflet et la joue !
Je suis les membres et la roue,
Et la victime et le bourreau !

Je suis de mon coeur le vampire,
- Un de ces grands abandonnés
Au rire éternel condamnés,
Et qui ne peuvent plus sourire !

Charles Baudelaire

dimanche 19 décembre 2010

Architecture des désirs. Voyeurs des nouveaux mondes.

André Kertesz - Martinique 1972


Question de point de vue question d'équilibre. Et d'un coup d'un seul le sol se dérobe, l'air de rien voilà la question du détail au centre des regards. 
L'esprit de la photographie ou l'art et la manière* de révéler l'immensité qui se cache derrière le banal. Sans soucis de ce qui compte, mettre à jour l'incroyable et l'extravagant vivant vivace qui se diffuse en permanence. Une idée du temps qui passe et qui reste, un balancement des corps et des esprits. Tout est là tout est là.

L'art à la photographie, l'instant déposé, le moment d'une beauté, et sans dessus dessous, sans prévisions, le coin de la lucarne qui s'ouvre aux grands horizons. Sténopé d'esprit.
Et il suffit de rien, là une surprise de coin de rue, ailleurs une idée d'architecture, une chimie nouvelle ou l'invention et sa bonne trouvaille, une bien belle idée - et ses difficultés agglutinées - ou un croche-regard, un guet-apens à sensation et le sentiment de voir ce qui n'est pas vu, de donner vie à ce qui se dit inerte et sans soupir  ; et le reste tout le reste.

La balade comme un long suspens.

L'invention de la photographie à fait naitre l'invention d'un regard. Un autre regard. Outre réel et nourri de ses propres contraintes et de ses propres histoires. Un tour du monde ré-enchanté refait remaquillé au voile levé par une personnalité. Un point de vue (pour le joli télescopage, la première photo de J.N. Niépce s'appelait "Point de vue du Gras"*...), une carte décalqué par le coup d'œil.

Kertesz* (portrait*) abeille d'images, redessine (le distord parfois*) l'à côté, ce que tout le monde voit et côtoie, le quotidien et le temps qui passe, le banal indifférent. 
Et voilà l'homme au balcon, en Martinique, un rien transfiguré, éclairé, à jamais installé. Le jeu des perspectives abstraites, l'ombre qui n'en est pas une et l'irréalité donné à une présence*. Voilà le simple objet décollé, propulsé hors temps hors exposé hors pensée. Une profondeur de champ ouverts aux déraisons, une perception de marcheur, un dérèglement des sens par le simple regard disposé, la contemplation, et la modernité de la poésie. La solitude du photographe (comme le peintre finalement), aussi.

«Ma photographie est vraiment un journal intime visuel [...]. C’est un outil, pour donner une expression à ma vie, pour décrire ma vie, tout comme des poètes ou des écrivains décrivent les expériences qu’ils ont vécues».


Quand au reste, c'est pour les filles nues, bien entendu.


Adam et Eve - Franck Eugène 1898*

Edward Weston 1918*