mardi 21 décembre 2010

Vol de nuit.



Prendre l'air, décoller et filer à l'Anglaise, amorcer la poudre d'escampette aérienne et empoigner le choix de planer. Et voilà et voici le plaisir des dimensions étranges, flotter libre comme un esprit qui file, lancer les corps et balancer d'aise, on air ! on air ! on air ! se donner au vol rêvé et à tout ce qui s'ensuit et à tout ce qui peut s'inventer. Se délester, airborn ! airborn  ! airborn ! s'envoler, s'ouvrir au vent frais, à l'ivresse de l'altitude, l'a-pesanteur comme moteur et le temps pour survoler, affleurer, caresser, se lover, dans l'air de rien, dans la pensée sans fenêtres et l'éparpillement des sens. C'est une sensation c'est une expérience, une hauteur éclairée un joli dessein.
Penser passer la nuit comme on s'envoie en l'air. Écouter Electromania* pourquoi pas pourquoi  pas puis traverser soudain le temps et les paliers, mettre les bouts, trouver la comète ou quoique ce soit ou quoique ce soit, s'emporter corps et âme et léger léger léger, Lucy in the sky, le paddock délaissé et les Lunes embrassées, lubies et fantaisies, dadas des envies, idées filantes et violon d'Ingres comme étoiles frémissantes de voutes sans fins.

Prendre l'air, se donner l'évasion comme on se donne une bénédiction, toucher le corps des Sirènes (Σειρήν mi-femmes mi-oiseaux et leur silence* Kafkaïen*, Cagien avant l'heure), chanter au dessus des mers, et ce silence comme bel air, l'allure enlacée dans les courants invisibles et le vol plané et le vol plané.

"C'est dans le silence qui suit qu'on sent qu'on entend. Vibrations. L'air maintenant silencieux". James Joyce



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