jeudi 30 décembre 2010

Photos de nuit.



Elles ont un goût particulier les photos de nuit. Des vols de lumière, dans la pénombre,  qui éclaire, à peine. Reliefs contrariés et traits de lanternes, mutinerie des apparats, la rétine mutine. 
Voir ce qui n'est pas, ce qui n'est plus, caresser ce qui subsiste ce qui résiste, le moment des nuits closes, maisons d'étranges aux allures sans frontières. Le temps de l'argot des Lunes aussi. 
C'est là, dans ce temps dans ce lieu, dans la face cachée des clairs et des obscures, parmi les cachoteries peut être, qu'existe un jeu des dissimulés. Une parade, une élégance, singulière, un bel air, un trouble, et une manière.
C'est une ode, un charme, un inégalé caractère, quelque chose d'émouvant, comme palpitant, secrètement, discrètement, la dégaine, la tournure, poignante, saillante, et l'expression du banal émerveillé par l'irrégularité et l'illégalité. Le noir polar et la lumière de contrebande. 
Un paysage d'amants, des Lunes aimantes.

Salut à toi le boucanier de lumière, le supplicié à la bougie.  Comme Le Caravage, comme De La Tour, en leur temps*, en leur amourette. Une allée et venue des obscurs et des révélés, un gout pour le mystère et ses sensualités, les bijoux de Baudelaire, aussi. Le corps amphigourique.
Au milieu des noirs et des effacés pose une beauté, crue et délaissée, légèrement vêtue, avec délicatesse et un peu de tristesse. Sur ce corps brisé d'ombres et de lumière, miroite le reflet d'un secret, la douce et équivoque volupté d'un instant volé.

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