samedi 23 octobre 2010

L'escarpolette et ses plaisirs.


Et comment la old school savait y faire avec les plaisirs fins. Il fallait du temps à Fragonard pour peindre son "Les hasards heureux de l'escarpolette"* (plus que d'aller fouiner sur le net). Alors ce petit plaisir a déjà, par le temps envolé, l'allure d'un grand. Et toute l'histoire des hommes séduits par la vie s'agrippe désespérément ici. Un rien et s'envole, à peine esquissé que seul le désir survit. L'escarpolette ou l'art du va et vient subtil, un échange de regards et de frénésie en stand-by. Rien n'est encore joué et tout l'intérêt est mis en branle dans une scène anodine. Balancement des jambes, l'escarpin déjà volant, sourire au coin des lèvres et montée de fièvre. Un dévoilement pudique, et nous voici aussi voyeur du voyeur avec les angelots suspendus à la scène (faut bien une chandelle). Le pouvoir à la mutine, facile, facile, mais également un double jeu de connivences, chacun sait bien, chacun pour la friandise. Et ça balance, et ça balance ; en d'autres temps l'infirmière et le docteur ou vive-versa, en d'autres lieux le rockeur et la groupie et vice et versa, qu'importe, qu'importe, c'est bien éternel.
A ce bienheureux jouvenceau le puzzle des divulgations progressives, des frustrations jouissives, les vertiges de l'envie et les tremblements des petits commencements. Un certain charme du vide.

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