jeudi 23 septembre 2010

Le petit train des événements intimes.


Démarrer un projet de recherche artistique libéré de la finalité d'un spectacle pousse très souvent les émotions à vif. Le point de bascule. Ce ne sont pas forcément des bouleversements visibles dont il est ici question et pourtant. Voilà l'intime minuscule emporté au vent des directions inconnus, nouvelles, fébriles, vives. Cela se joue à peu de choses. Un déplacement de perspectives, un angle d'attaque étranger, une conscience éveillée différemment et c'est tout un panier de savoirs-faire qui se trouve mis de coté. Reste alors ce territoire vague, cette immensité immense, ce profond inexploré.
"Les corps morcelés", projet de Delphine Bardot (La Soupe Cie) se retrouve au centre des tectoniques du sensible. Un travail mise en œuvre par Marie Cambois* et qui pousse à de nouvelles approches, à une perception autre des corps et des justesses, à un regard délicatement mais surement déplacé/dépecé. Une tentative osant établir une nouvelle donne de l'écoute entre le geste et le son, entre la manipulatrice et l'objet (pas encore/déjà marionnettique), entre l'intime frémissant et le tremblement de sensations inattendues.



Le lien. La frontière. Le flou de regards voilés d'idées dissimulés. Point de projection d'image ou d'histoire ici, mais bien l'attention à la densité, aux liaisons établies. Où est-elle ? Ou est-elle cette dynamique, l'événement attrapé au vol des hasards, l'étonnant inouï ? Toucher le corps de cette émotion, ce rapport de chair à l'autre, à l'espace, à l'instant fort et présent, au volume, à l'épaisseur, à la construction commune, à la danse poreuse, remplie de tout, de l'entour et de l'autre....

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