jeudi 30 septembre 2010

L'art est-il soluble dans la fatigue ?



Et non. Ah non. Et c'est souvent à ce moment précis que les "choses" apparaissent. D'autres gestes de danse, d'autres écoutes de musique, d'autres réflexes et la perte des habitudes par l'abandon du sens clairvoyant, de la maitrise entière, du contrôle du simple corps. Une lente défaite constructive, un édifice surgit de l'effondrement. 
L'état de fatigue est un état de lutte, de volonté de trouver des chemins différents ; garder l'équilibre de l'action, tenir l'émotion qui subsiste. Jusqu'au bout. Jouer, danser ou  bien penser peut se vivre comme un dernier instant. Fatigue et état second. Où l'essoufflement investit la danse, où la douleur marque de son sceau le musicien, où chaque geste compte. D'une certaine manière, qu'importe le corps, où va le corps, vivre de volonté, avec ce qui résiste.



La scène reste un espace de grande surprise. Un endroit ou le dépassement est facile. Il existe ici une sorte d'immunité aux règles de la vie commune. Un drôle de coin qui se joue de ce qui l'entoure. Le temps y est différent, les perceptions en euphorie, l'empathie en griserie et le reste du monde peut bien bruler. C'est ce moment et ce théâtre qui met en scène la fatigue comme un jeu de dévoilement. Corps à nus. Esprit libre. Et l'invention entre en scène....

Et pendant ce temps, la résidence Pince de Crabe* suit son court, tard dans la nuit, tard dans la nuit.

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