samedi 16 octobre 2010

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24/24 sans pause sans répit et la visite des autoroutes des routes et des détours continue sans relâche et sans trêve. C'est le sort des vies de passage, des errements de transition, cette suspension. Artiste ou pas, le chemin en lui même devient un grand domicile. Autogrill et aire de retrouvailles pour les uns, station service et gaufres/café pour d'autre, une déambulation de boulot à boulot mais surtout un coin d'histoire bien à part. Et cette faune se reconnait. Entre routiers et musiciens, VRP et serveur(euse)s de bar A32 ou de resto N4, une complicité de circonstance. Personne ne se colle mais la même traversée à partager. Un grand domicile. Et on s'y love finalement comme on s'y croise, une sympathie de contexte puisque c'est la nuit et cette pause et cette intuition d'un même pays. 7/7.

Il y a ainsi tout un coin de planète fait de kilomètres, de panneaux indicateurs, de Formule 1, Étape Hotel ou B&B, de bande de roulement, d'hommes en habits fluos, de signaux rouges ou de signaux clignotants, de chantiers et de rétrécissements, de 4 voies, de vitesse et d'œuvres d'art bizarroïdes,  qui propose une nationalité non répertoriée et pourtant très partagée. Celle de ce mouvement hors temps hors lieu. +∞/-∞

De A à B le chemin le plus court prend l'allure d'une belle contrée de pensées. Car on y cultive aussi et surtout les lendemains imaginés, dans ce pays. Lendemains espérés, projets futurs, oui, oui... mais, et, la question des existences, le pourquoi des existants et une forme de tristesse des désirs à demain demain reportés. 365/365.

La route est une muse pour qui sait en profiter. Se laisser happer par ses atours hypnotiques et ses ivresses chaloupées. Une muse qui embrasse comme si de rien n'était, par le simple ronron de bercer ; la muse d'asphalte, cette muse électrique qui joue de ses aires de ne pas y toucher, de ses stations et de ses lumières directrices. La muse à l'armure de métal et aux décorations d'Apache, la muse couchée, offerte à la caresse du passage ("La très-chère était nue...."*), la muse du temps qui défile, des paysages entrevus et des imaginations laissées pour compte, la muse de jour et la muse de nuit, différentes, l'une d'airain et l'autre de miel, la muse qui semble vous emmener au fond des fonds, au loin des loins, sans fins sans fin. 0/1

Une muse... quelle drôle d'idée pour la route. Mais quelle belle idée qui déroute. Ce n'est pas pour déplaire. Libre comme l'air mais dans ces bras de pénétrante enlacé. 1/1.



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