Voici le temps des réflexions fumeuses et le lointain de l'île au paradis.
Charlie Parker as played by his creator, le "new sound in modern music" ! Et c'est vrai, cette révolution vendue était bien une révolution vécue. Le feu altiste fait parti des souvenirs inoubliables - que l'on à oublié et rien de grave - mais que l'on peut rappeler, au claquement du moindre désir. C'est inestimable.
La modernité des temps anciens - si tant est que l'on la (laa la laa) regarde ainsi suinte des mêmes subversions joyeuses que le moderne happening de nos jours ébahis. Si tant est, car se pencher sur l'ancien ce n'est pas se pencher sur le moins ou le huitième dessous. Se lover avec les anciens comme l'on monte sur une table pour danser, avec la bonne humeur de partager un moment en pleine mutation, un Jazz* qui se consume et se consomme telle une drogue. Une soirée stupéfiante dirait-on, Salt Peanuts ! Salt Peanuts !
La modernité dès 1945 comme celles des musiques contemporaines en train de se réaliser, au même instant, comme le cinématographe de 1895 qui pointe son rayon de lumière juste après que Varése baigna les imaginations de son rayon de son, ou comme celle de 1896 pour le sexe animé enfin sur grand écran, en 1913 pour l'Art des bruits de Luigi Russolo, l'art aujourd'hui 23 novembre 2010 encore "inaudible" testé et pratiqué pourtant depuis déjà 100 années, et tant d'autres et tant d'autres.
Les vieilles révolutions restent jeunes. C'est une indéboulonnable veine. Replonger dans ce qui à fait le passé du futur nourri non pas ce passé mais l'idée qu'au fil du temps, hier comme avant-hier, existait des modernes, des contestataires, des communards, des agitateurs, des incendiaires et des passionnés, des amoureux, jeunes premiers, des mordus qui ne sont pas vieux, qui ne sont pas d'avant, qui ne sont jamais vieux.
Ce n'est que cette idée en marche, en permanence allumée et hors temps, cette idée d'inventer et de tenter, de ne pas se laisser endormir au sein (sur, on peut) de ce qui ne peut plus bouger. Regarder le mouvement et y mettre les deux pieds dedans. Vite.
Il faut cependant cette oreille hors histoire. Une oreille extralucide qui traverse le noir et le blanc, le grain des "vieilleries", un saphir spécial pourrait-on dire, une vue au delà, un sens de tous les présents et de ce qui brule.
Regarder ce qui à été, en percevoir toute la modernité et la même modernité, ce n'est pas rappeler le passé. Il ne s'agit ni d'age d'or ni du plus audible ou du plus acceptable - quel affront, quelle insulte pour les novateurs ! - mais bien de sentir et se laisser emporter encore par l'enthousiasme des premières fois et le bonheur d'y perdre sa vie.
Toute la finesse est là. Entendre le passé comme on vit le présent, ne pas le penser comme le temps l'a inévitablement policé (le temps ? les doctes et sourdes oreilles). Voilà bien un paradoxe et un malentendu né d'un simple et minuscule et léger et subtil et imperceptible décalage qui emporte toutes les intelligences. Le passé moderne n'est pas plus audible que le présent moderne. Il recèle en lui la même énergie sans autorisations de faire, le même soucis de rester en équilibre, de ne pas tomber au fond du canapé des assis.
Voilà pourquoi de Varèse à Parker, de Russolo à Henri ou Ferneyhoug il n'y qu'une seule et même communion de pensée. Le temps ne fait rien à l'affaire, mais l'oreille culturelle, idéologique, manipulée le peut. Il faut prendre garde aux rabats joie, les détracteurs de bouleversements qui n'y voient qu'une mutinerie sans avenir.
Le présent en marche brille comme le présent d'avant, qui marchait. Pas de hiérarchie des idées simplement une apparence des temps anciens, un peu de noir et de blanc, ce grain qui fait disparaitre les êtres et le son des merveilles enfouies sous le sable du temps qui passe.
Charlie Parker as played by his creator, le "new sound in modern music" ! Et c'est vrai, cette révolution vendue était bien une révolution vécue. Le feu altiste fait parti des souvenirs inoubliables - que l'on à oublié et rien de grave - mais que l'on peut rappeler, au claquement du moindre désir. C'est inestimable.
La modernité des temps anciens - si tant est que l'on la (laa la laa) regarde ainsi suinte des mêmes subversions joyeuses que le moderne happening de nos jours ébahis. Si tant est, car se pencher sur l'ancien ce n'est pas se pencher sur le moins ou le huitième dessous. Se lover avec les anciens comme l'on monte sur une table pour danser, avec la bonne humeur de partager un moment en pleine mutation, un Jazz* qui se consume et se consomme telle une drogue. Une soirée stupéfiante dirait-on, Salt Peanuts ! Salt Peanuts !
La modernité dès 1945 comme celles des musiques contemporaines en train de se réaliser, au même instant, comme le cinématographe de 1895 qui pointe son rayon de lumière juste après que Varése baigna les imaginations de son rayon de son, ou comme celle de 1896 pour le sexe animé enfin sur grand écran, en 1913 pour l'Art des bruits de Luigi Russolo, l'art aujourd'hui 23 novembre 2010 encore "inaudible" testé et pratiqué pourtant depuis déjà 100 années, et tant d'autres et tant d'autres.
Les vieilles révolutions restent jeunes. C'est une indéboulonnable veine. Replonger dans ce qui à fait le passé du futur nourri non pas ce passé mais l'idée qu'au fil du temps, hier comme avant-hier, existait des modernes, des contestataires, des communards, des agitateurs, des incendiaires et des passionnés, des amoureux, jeunes premiers, des mordus qui ne sont pas vieux, qui ne sont pas d'avant, qui ne sont jamais vieux.
Ce n'est que cette idée en marche, en permanence allumée et hors temps, cette idée d'inventer et de tenter, de ne pas se laisser endormir au sein (sur, on peut) de ce qui ne peut plus bouger. Regarder le mouvement et y mettre les deux pieds dedans. Vite.
Il faut cependant cette oreille hors histoire. Une oreille extralucide qui traverse le noir et le blanc, le grain des "vieilleries", un saphir spécial pourrait-on dire, une vue au delà, un sens de tous les présents et de ce qui brule.
Regarder ce qui à été, en percevoir toute la modernité et la même modernité, ce n'est pas rappeler le passé. Il ne s'agit ni d'age d'or ni du plus audible ou du plus acceptable - quel affront, quelle insulte pour les novateurs ! - mais bien de sentir et se laisser emporter encore par l'enthousiasme des premières fois et le bonheur d'y perdre sa vie.
Toute la finesse est là. Entendre le passé comme on vit le présent, ne pas le penser comme le temps l'a inévitablement policé (le temps ? les doctes et sourdes oreilles). Voilà bien un paradoxe et un malentendu né d'un simple et minuscule et léger et subtil et imperceptible décalage qui emporte toutes les intelligences. Le passé moderne n'est pas plus audible que le présent moderne. Il recèle en lui la même énergie sans autorisations de faire, le même soucis de rester en équilibre, de ne pas tomber au fond du canapé des assis.
Voilà pourquoi de Varèse à Parker, de Russolo à Henri ou Ferneyhoug il n'y qu'une seule et même communion de pensée. Le temps ne fait rien à l'affaire, mais l'oreille culturelle, idéologique, manipulée le peut. Il faut prendre garde aux rabats joie, les détracteurs de bouleversements qui n'y voient qu'une mutinerie sans avenir.
Le présent en marche brille comme le présent d'avant, qui marchait. Pas de hiérarchie des idées simplement une apparence des temps anciens, un peu de noir et de blanc, ce grain qui fait disparaitre les êtres et le son des merveilles enfouies sous le sable du temps qui passe.
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