Spectacle manuel.

Le bruissement d'un début de spectacle à quelque chose d'unique. Une émotion née de ce qui va arriver, une vibration d'un futur moment, la douceur d'un possible, d'un préliminaire au plaisir, le sentiment que cela va se passer, là. 

Le doux BlaAaM ! Possible.

Pince de Crabe à vécu sa fausse première (l'officielle aura lieu ce soir, mercredi 15 décembre à 19h30*) devant un public qui entre, qui attends qui patiente et qui donne déjà. Un don de l'attention, un pari sur les bienfaits à venir, et qu'importe le futur. 

C'est en soi déjà un événement ce spectacle du spectateur qui s'offre à fondre avec délectation (s'offrir restera toujours une belle merveille). Profiter de ce perceptible croisement de deux parallèles de temps, celui d'un spectacle à venir, et celui de vies encore en cours de fabrication. 

Une manière de lier des éléments frémissants et de profiter de cette attention curieuse et affectueuse d'un instant qui va basculer ; le partage d'amateurs des "juste avant", la dégustation de connaisseurs, des bec-fins, des fines gueules et d'aimants amants de chauds et bienveillants commencements. On the rocks !

Or PDC vit déjà pendant l'entrée des spectateurs sacrés gourmands (le musicien caché par un tulle  - qui lui permet en malfaiteur de voir sans être vu - s'infiltre dans les froissements et les restes de discussions qui s'effilochent ; et oui et oui, le truc, l'astuce, l'artifice, ben voyons, ben tiens). 

Le spectacle dans le spectacle alors. Un méta-démarrage de l'heure qu'il reste à épuiser  ensembles jusque plus soif.

Le moment se déshabille, le temps se dévêtit, on dirait que ça se désape aussi au fond de la salle, c'est léger léger léger et rempli de sucreries, l'attente pourrait durer, faut en profiter, qui sait ce que ça va donner, et voilà les lumières qui vacillent, tout va s'oser et la partie ne fait que commencer.

Ces charmes sont inépuisables - et cruellement et délicieusement éphémères. Paradoxe d'une nouveauté à chaque fois revécue, de cet instant unique et précieux qui n'appartient qu'aux mondes des amoureux et du spectacle vivant.

le badge dbdbdb, collector !