Les corps morcelés en quête d'un squelette, d'une matière à faire danser. La Soupe Cie* poursuit donc au CCAM* l'exploration des fragmentations, des distorsions, des faux semblants, des mirages, des corps éclatés, des projections illusionnistes mais aussi d'une paradoxale recomposition.
Et cette tentative de trouver le moyen de faire circuler les esprits du flamenco dans un environnement parcellaire, divisé et aux rythmes démantibulés, éparpillés. Le prolongement finalement d'un regard cognitif, composé complexe d'une sédimentation des petites inventions quotidiennes.
Il n'y à pas de flamenco ici mais il est partout. Il n'y à pas de marionnette ici mais tout est marionnette (prothèses, images, son, mannequins, objets). Il n'y a pas de musique mais l'art des bruits et un jeu de plans fabriqués à partir de restes de mémoires et de souvenirs. Du "post-fabriqué" alors. Pourquoi pas.
Toujours difficile de décrire un projet en cours, embryonnaire, en train de se faire. Des axes, des pistes, tout un ensemble d'essais et de tâtonnements pour attraper au vol le juste point, l'endroit d'équilibre, de Lagrange*, le truc, là où ca tient, là où ça marche, tout seul.
Les mots ne peuvent pas toujours suffire pour croquer ce processus, cet événement qu'est le dessin d'une idée, et pourtant, cela mérite de temps en temps le coup d'œil. Simplement pour la curiosité que cela anime. Et parfois l'inouï.
C'est une expédition, pas à pas, aux conséquences parfois de minuscules mais précieuses tectoniques. La découverte des choses qui ouvrent l'esprit à la poésie, à l'étonnement, impose le fil rouge d'un petit monde vivant, spectaculaire et posé sur une scène. Et ce souhait accroché au revers des envies, qu'il est agréable de le partager.
Suite au prochain épisode. Suite en 2012 !
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