vendredi 4 février 2011

C'était à Dublin.

oui, The Ex se cliques...



"C'était à Dublin, en 2010 je crois, on venait d'arriver dans cette ville un peu grise un peu absente, ou était ce simplement parce que la nuit accostait ? Au coin du carrefour, sorte de Picadelly Circus complétement déserté, il y avait un café, un pub, un trocson que sais-je qui brillait. Pas de pleins feux, on sentait juste que l'intérieur vibrait, ca gonflait, ca respirait. Rien n'empêchait de s'arrêter et puis le gout des curiosités, une bière pourquoi pas.
A peine approché, le silence des alentours semblait comme éraillé déchiré par le "Button Factory" dont les lumières donnaient maintenant une couleur orangé aux trottoirs et à la nuit effondrée. La porte s'ouvrit sans grande difficulté, coulissant presque d'un appel à enlacer. Un vent chaleureux, zef de temps joyeux accumulés, balaya les visages et tout ce qui restait, dehors. On y était. Le bruit était d'un paradis infernal, le temps de s'habituer, à la buée des lunettes, au gens qui dansaient, à la lumière tamisé, à la scène à peine visible qui occupait le centre des pensées. Ça chahutait. Ça discutait. Ça buvait. C'était une fête comme jamais, un incroyable brouhaha mêlé de plaisirs instantanés et partagés.
A force d'avancer, un peu bloqué, un peu entrainé, aspiré, on arrivait sur le devant de ce cirque endiablé, les gens applaudissaient comme des damnés, bon sang ce que cela chauffait, ca remuait aussi, ca tanguait, ca balançait, on se serait dit ivre ou dans une révolution qui se fomentait. La fanfare*, c'était quoi, un groupe, un orchestre, une bande de punks cuivrés, hurlait des sons étourdissants. Ça jaillissait. Un mec à coté jappait entre les décibels qu'ils avaient déjà fait London* et même Bristol*, c'est sur ca ne devait pas être rien. Mais la musique faisait son effet. Elle était même terrible. Une joie de vivre qui ballotait fébrile entre des riffs punks et des vents à tout berzingue. Deuxième chanson*. Mais d'où venaient-ils ? Des Hollandais ?
A la sixième bière, ou la septième ou la huitième allez savoir, les idées se mêlaient aux acoustiques érotiques, la foule s'enthousiasmait les cœurs et les corps, la nuit pouvait bien passer car ce qui arrivait là ce qui déboulait ici était du présent éthylique épileptique. Véridique. Une jolie brune bien roulée bien carrossée gigotait pas loin, le pull moulant rouge et beige enlevé, son t-shirt blanc bombé trempé, odeur ambré, pas loin non plus un gros baraqué lançait des cris les bras en l'air, tatoués, des aficionados - ca se voyait dès le premier coup d'œil - n'en pouvaient plus de ce qui se passait, et les serveurs agités et agiles, rigolards pressés, se faufilaient, tentaient l'appontage pour ré-alimenter, on se serait cru dans une arène exalté, et gai.
A la batterie la nana se déchainait, chantant des airs de pays des airs qui rendaient immédiatement amoureux, et ces cloches sonnaient, et ces futs s'envolaient. Les guitares en doublon mobile, comme des électrons électriques, noyaient le devant de scène d'un déluge de séductions galvanisées. Et les cuivres bandés, la scène qui décollait. On ne reconnaissait maintenant plus rien de ce bouge où tout le monde s'aimait. Un immense champ de blé aux vents attentionnés. Il faisait soleil. Je m'en rappel. Il faisait soleil !

Le temps passait je ne sais plus, je ne sais pas, c'était pas évident de se rendre compte du reste du monde, d'ici, de ce tripot enflammé, la vie avait déjà tellement changé."

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