Est un art délicat de la retenue et du gout de la cerise.
L'expérience du silence, pour se fondre dans les émotions emmagasinées, pour sentir le souffle des pensées parfumées qui se transforment au gré des réminiscences et des éclosions de ces présents agrafés, pour toucher de mémoire ce qui à été déshabillé de jour et qui s'élève petit à petit comme une sculpture vivante vibrante de souvenirs imprimés.
Il y à quelque chose de l'ordre du sténopé à sensation. D'une capture lente et profonde de milliers de détails inaperçus et de beautés camouflées, se révèle au moment du silence, au moment de ce développement du sensible embrassé, dans ce cubicule privilégié, un paysage encore frissonnant, déjà saturé de sensations mêlées entre la vérité des réalités et le regard posé aux grands yeux ouverts, emballés.
C'est une expérience du bonheur, passager embarqué peut être, mais certainement aussi celle d'être au temps au monde avec finesse et délicatesse, entièrement et maintenant. Paradoxe...
Des instants vivants, grandissants, remplis d'art en soi se faufilant dans les interstices ouverts par ce temps laissé au temps. Le silence, ce silence, est une dimension du plaisir et du savoir-être, comburant des impressions, le voilà révélateur de présents encore animés des cadeaux d'avant et d'après.
Au loin, les vents zélés se promènent par ondées dans les champs courtisés. Des coquelicots flânent en bande, roulant de leurs chapeaux rouges au milieu des dorures du pré, c'est un moment qui passe, un instant qui perdure et donne à croire au temps qui reste, autant à exister. L'atmosphère se donne tiède et légère ...
En vérité il n'existe pas de "silence" (John Cage* et ce paradoxe lumineux "the sound experience wich i prefer to all others is the experience of silence") mais celui ci, notre silence, s'impose et se pose comme des existences transportées par les minutes qui passent et par les fleurs d'esprit qui lentement s'épanouissent.
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