jeudi 7 avril 2011

Les mots aéronefs.




Envoyés dans les airs et  libre comme un pollen, ils dodelinent entre les masses d'air et les courants d'air, à peine frôlés. Qui doit les attraper qui doit les décrypter ces mots remplis de chaleur et d'aérien temporaire leur donnera la rondeur d'une montgolfière pour la stratosphère. Les sensations de l'esprit ne se donnent pas, seulement, il faut aussi les embrasser et s'en emparer, s'y prélasser. Finalement de l'acteur ou du lecteur aucun ne peut à lui seul faire exister les mondes légers et aimés. Écrire et lire les mots ressemble à un ballet, un pas de deux, une ode en été, un truc une chose sans autre avenir que le présent réveillé et décidé à rester gravé après l'avoir refermé.

Et le souffle chaud d'un cerveau échancré qui d'un coup d'œil écureuil va tout faire s'envoler.

Les  écrits volants montent paisiblement vers les ciels entrebâillés et tentent d'essaimer le sentiment de cette pensée affleurée. Là haut, perchés au delà des sommets, plane des bouts de monde rêvés, prisés, pendant qu'au sol, barbotent encore, dernières tristesses, d'incessantes et las réalités. Mais les uns et les autres ne pourraient se passer des unes et des autres, et pendant un court moment, comme une grâce trouvée, flottent dans l'air figé,  entre Terre et Ciel enchainés, des aéronefs enluminés remplis d'espoirs et de complicités.


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