Voler. Ou simplement prendre l'air, s'élever, justement se rapprocher. Le blanc velouté au fil d'un bleu, et la souplesse d'une traversée, transport transparent, le feeling d'un invisible. Tout ce passe dans ce rien rempli qui fuit devant les yeux, en dessous des nuages cotonneux et par dessus des terres chauffées et exaltées, une incompréhensible matière de masses mouvantes qu'il faut saisir, embrasser, du bout de ses ailes.
Planer c'est choisir de ressentir, sans fuel et sans mazout, de se poser au milieu des courants d'air et de tenter d'y rester, s'y épingler. Manière de légèreté et de laisser aller, élégance et courbes entremêlées, comme un silencieux et délicieux corps à corps.
Le bruit d'un planeur au sol est étrangement prosaïque, entre câbles d'aciers et toile plastique, variomètre muet et badin à zéro, radio désactivée et le reste vautré. Une petite mort qui attend d'être programmée comme une banalité.
Car le véritable jeu des aérodynes, bien sur on le sait, est dans les airs. Là où le souffle chante et rempli les veines. Une glissade, le sens des sens et des ailes, l'esprit affuté par cet immense domaine qui se donne à qui veut le prendre (et même vers le Mont Blanc côté Chamonix pourquoi pas* - dommage que la musique dans cette vidéo y soit si nulle, comme quoi, même dans un si bel exercice de finesse* les gouts ne s'y trouvent pas complétement emportés).
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