jeudi 6 octobre 2011

La belle impré-vue..





Elle ne le savait pas, elle ne s'en doutait pas, mais. Elle était surveillée. Elle était jolie, c'est sans aucun doute pour cela. La sécurité l'avait repéré - la conférencière qui ne se voyait pas observée par d'autres, que la salle ? Vue et vue mais ce n'est pas pareil. A visage découvert, les mateurs ne sont pas des voyeurs, peut être simplement des admirateurs, et certainement des amateurs. De beaux mots, d'idées et de pensées. 
Derrière la caméra on devait s'en donner à cœur joie, l'air de rien sans que cela ne puisse se voir. Ah les saligauds ! Pendant ce temps, l'histoire universitaire du XVIIème ou du XVIème on ne sait plus trop se déroulait comme si de rien n'était ; alors que tout se tramait ! 
Au fond de la salle en fauteuils rouges, les cancres rigolaient sans pudeurs. De loin ils avaient l’impression d'être comme à la télé. Eux, ils se voyaient plus comme des spectateurs, de cirque. Ou de cinéma. C'est ça, on aurait pu croire être au cinéma. 
Pour les penseurs du premiers rang, l'idée d'une société du spectacle affleura. Tout ce bazar pour ça ? Oui, penser était important, c'était même passionnant, mais. Mais, pourquoi ? On le sait bien maintenant, la beauté comme le malheur ne sont que des aléas de circonstance, alors pourquoi y mettre une compréhension logique. Du moins à l'origine ? Pour le reste, oui on pouvait bien continuer à inventer un monde à soi. Debord et la Société du spectacle se disaient-ils.


Au coin d'un siège, une personne pourtant s’émerveilla de ce moment. Personne ne saura pourquoi mais à cet instant, c'est sa vie qui changea. Pas à cause du savoir, ni de la beauté de la conférencière, non, mais parce qu’une coccinelle se baladait tranquillement, et que pendant quelques instant, il se dit que le monde était bien joli, suspendu là, sur le bout de sa chaussure.


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