mercredi 19 octobre 2011

La voix pleine d'été embarqué.




Il y en a des légères et des remplies de miels, des belles et des artificielles, comme une mirabelle ou une lumière - ou un éclair. Il en existe des sans fard ou bien au contraire subtilement masquées et enrobées de secret, des crues ou des pudiques, qui vous font aimer les corps et leurs jolis dessous, Il en est des bien déshabillées alors, mais aussi de celles qui vous mènent par le bout du nez. Des voix d'ici ou d'ailleurs, d'une autre univers parfois tellement elles sont singulières et individuelles - transparentes et flottantes à l'allure effilés. Il en est des travaillées, des traficotées ou même des bricolées qui se la jouent ou minaudent ou font la bouche en cœur, comme si de rien n'était, comme si le reste n'était. 
Mais ce n'est rien, mais c'est si peu, et d'un certain côté, ce ne sont que des voix passagères sans passagers sans fièvre ni impétuosité. Des voix certes particulières mais si journalières qu'elles ne peuvent vous enlever, qu'elles ne peuvent vous élever ou vous étonner ou vous faire décoller. Ce ne sont pas de celles qui vous font danser, à peine sourciller - peut être un peu patienter.
C'est étrange car on ne peut entièrement l'expliquer, mais les saveurs de ces intimités dissimulées ne se dévoilent pas seulement dans ce qui se se décrit ou s'écrit, plutôt dans ce qui se ressent au travers de cette couleur qui se retient, si sensible. 
Une odeur de blé et de soleil, le son d'un été et la chaleur des beautés de champs halés et un peu survolés. Et là, un coquelicot, et là, un bleuet, qui éclatent et éclaboussent de spontanéité et font chanter.
Un mystère et quelques questions qui ne cherchent leur repos que dans l'unique sensation. La voix est un drôle de dialecte.

Et puis soudain, au coin du hasard, un jour ou un soir, l'ambrée, la griffée la parfumée qui vous baguenaude et vous fait toujours rêver.



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