dimanche 23 octobre 2011

Les doigts dans la crème de la crème.




Tout doucement d'abord, délicatement et avec une retenue de fin gouteur, on y plonge un doigt, puis deux et le regard - pourquoi pas. C'est une audace, une sensation déjà bien palpitante mais juste un préliminaire à ce qui va suivre le tout premier geste. Elle est douce, cette émotion, qui mêle la découverte à des senteurs épanouies, un laisser aller qui sied aux yeux fermés, comme une danse, comme une ivresse.
Lentement, graduellement, le corps frémit et devine ce que le doigt va emporter, peu et beaucoup de la divine, un transport indistinctement agrippé, à l'avenir, à ce qui va bientôt advenir.

Autour, tout reste calme, cloué d'une respiration. Un voile de passé s'est posé et contraste l'unique présent qui se joue. Devant ce monde, tout est si vivant - un frisson parcours ce qu'il reste d'immobilité impatiente.

Puis, tournoyant, approfondissant, et enfin s'élevant, le parfum en bandoulière, comme un trophée, comme une apnée en l'air, l'index qui montre emporte un peu de cet incroyable fruit conservé - et à ce point venu d'ailleurs.

Il est presque l'heure. Nuit et jour se poursuivent, le temps fait mine de ne plus compter ce qui défile et s'enfuit, et soudain, comme une surprise attendue, voilà le bouquet qui explose, simplement, et s'épanche au bord du soupir d'une bouche.

C'est une grande magie, un événement, une entourloupe à n'y plus rien comprendre. Tant et tant de bontés accumulées et enfin délivrées, d'un coup.

Tout venait d'un adorable cadeau, et c'est une vaste et sereine joie qui s'ouvre.


"Mais de quoi parle t-on, mais de quoi parle t-on ?" demanda le chœur.
"Absolument pas de ce que vous croyez, chenapans, mais... vous ne saurez jamais !" répondit le farceur trop heureux, d'y avoir gouté à l'instant.


Aucun commentaire: