C'est si émouvant, un truc de spécialistes, les amoureux de ce qui se passe sous les draps du visible. Bien sur on ne saura pas d'où vient ce qui fait danser les idées, mais on dirait un appel à toucher - et à partager le quotidien des sorciers.
Charlie qui fait des gammes, "when you are up there you go down...", dit truc, "no, no no no", répond l'oiseau, et voilà*.
On y cherche la raison présente ou la folie futur de ce que l'on déniche émerveillé dans le reste, l'improvisation, le moment M l'instant I le temps T, dans le truc le choc d'une recette de cuisine musicale qui bouleverse et qui, l'air de rien dans l'air, se révèle plus grande que tout ce qui s'imagine.
Et on convoque les esprits, les totems, les gri-gri les histoires, l'avenir et tout le bataclan et l'arrière ban pour enfin dévoiler la méthode, le modus vivendi, le procédé, la ficelle, la science qui fait que, qui fait ça, qui fait voler.
Mais ce ne sont que des gammes, mais ce ne sont que des notes, qui s'empilent et qui ne vivent pas encore, et qui attendent l'immensité de la magie. L'invisible est invincible.
Il ne reste plus qu'à bruler tout cela sur les planches, dans la vie, et là où la mélodie des inventions tenaces pourra se faufiler. Partout. Surtout !
Il y à l'harmonie, oui, le son, aussi, cet espace singulier et hors du commun, oui, détaché des réalités ouioui, et il y à au fond du fond ce désir sans fins et sans raisons de faire vibrer la nouveauté, l'envie et la joie d'être ici.
Tous les succédanés de Charlie Parker n'y pourront rien. Ceci n'est pas qu'un style, ceci n'est pas qu'un son un arpège ou on-ne-sait-quoi, ceci c'est tout un être, entier, en feu, sans limite et tout en jeu, qui décolle et qui illumine.
Feu follet des journées remplies d'utopies joyeuses, malgré le désespoir, malgré le savoir, malgré l'ivresse*, malgré tout.
What is this thing called love, tu sais, toi, Billy ?*
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