dimanche 6 novembre 2011

Le temps de courir.




Comme une mécanique de la pensée. Au delà des endorphines et d'un corps à l'effort, il y à cette pensée dopée qui s'installe et se met en activité. Étrangement, les musiciens connaissent aussi cet effet quand ils pratiquent les techniques rabâchées de l'instrument. 
Peut être comme Steve Lacy lorsqu'il tenait une note pendant des heures, histoire d'y aller, de voir ce qu'il se passe dans ce monde sonore, cette immensité des sensations et des environs. 
C'est un plaisir issu d'une nécessité, un plaisir collatéral, sans dommages. Juste cette échappée de l'esprit provoqué par la répétition des gestes et des sonorités. Une auto-hypnose qu'aurait affectionné ce sacré Coué*.

Et c'est là, à ce moment, que les envies se dessinent, que les créations et que les avenirs surgissent, en toute simplicité. Un espace de pensée s'ouvre et offre une libération des volontés. Comme le marathonien, le musicien de cave, le chercheur de son ou le bucheur de notes, s'envole soudain en dehors des efforts. Un service rendu par le corps à l'esprit, un tremplin à demains.

Ohé ohé, tout redevient léger léger léger, les fantômes de journée dansent légers légers légers, il y à comme un sourire de fête dans l'air qui imagine. Courir ou souffler promettent d'appareiller pour survoler les possibles colorés, affabulation de réalité, et bel émotion. Souffler ou courir, c'est un peu s'échapper, transpirer ce qui n'est plus nécessaire, s'emballer le cœur et l'instant du moment qui défile. La bas, au loin, on dirait bien que tout à déjà décollé.


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