par Anatole
Le gâteau était énorme. Oui. Et il était là. Narquois. Au milieu d'un palais de glaces et de montagnes confites qui se battaient pour se faire une place. Mais encore fallait-il accoster ce rivage et partir à l'assaut du pays au mille confiseries.
Les yeux plus gros que le ventre, çà c'est bien le problème. Comment mais comment tout avaler ? Comment mais comment tout chiper, dévorer, déguster, terminer ? Et par où donc commencer ?
Les conquérants de l'inutile sont des gourmands. Besoin de croire que tout est là, besoin de voir que tout est en soi, dans ce geste, dans cette allure, ou dans le défi du pas gagné.
Et finalement qu'importe la réussite, c'est le besoin la soif l'appétit qui ne compte pas pour du beurre qui ne compte pas pour rien.
Alors, au fond du fond, tout se passe là. Vouloir, désirer, vivre le lendemain dans le présent - et illuminer les envies par l'émotion de ce qui se réalise.
Le beau geste.
L'élégance d'une réalité entière et présente. L'attitude d'altitude, ou vice-versa même, et retrouver ce qui fait en chaque être, le genre singulier.
La recherche de l'idéal résiste dans le micro détail, la poursuite de cette justesse qui ne se sacrifie pas au matériel mais trouve sa raison d'être au milieu du bel équilibre, suspension véritable - et l’impression de voler.
C'est aussi cela qui se niche dans le son d'une note, parfois. C'est bien cela, un bout de tout et l'onde du reste.
Au bout du bout du bout du Monde, l'éclat de ce qui fait aimer, la raison de vivre, aussi. Et lorsque l'on ne sait plus ou l'en en est, il reste ce minuscule point de vérité, indestructible, qui emporte les inutilités dans la merveille d'une larme rempli d'espoirs. Il est là il est là, le plaisir d'exister.
Mais le gâteau, énorme, était toujours là. Par quel face diable devait-on l'attaquer ?
Les yeux plus gros que le ventre, çà c'est bien le problème. Comment mais comment tout avaler ? Comment mais comment tout chiper, dévorer, déguster, terminer ? Et par où donc commencer ?
Les conquérants de l'inutile sont des gourmands. Besoin de croire que tout est là, besoin de voir que tout est en soi, dans ce geste, dans cette allure, ou dans le défi du pas gagné.
Et finalement qu'importe la réussite, c'est le besoin la soif l'appétit qui ne compte pas pour du beurre qui ne compte pas pour rien.
Alors, au fond du fond, tout se passe là. Vouloir, désirer, vivre le lendemain dans le présent - et illuminer les envies par l'émotion de ce qui se réalise.
Le beau geste.
L'élégance d'une réalité entière et présente. L'attitude d'altitude, ou vice-versa même, et retrouver ce qui fait en chaque être, le genre singulier.
La recherche de l'idéal résiste dans le micro détail, la poursuite de cette justesse qui ne se sacrifie pas au matériel mais trouve sa raison d'être au milieu du bel équilibre, suspension véritable - et l’impression de voler.
C'est aussi cela qui se niche dans le son d'une note, parfois. C'est bien cela, un bout de tout et l'onde du reste.
Au bout du bout du bout du Monde, l'éclat de ce qui fait aimer, la raison de vivre, aussi. Et lorsque l'on ne sait plus ou l'en en est, il reste ce minuscule point de vérité, indestructible, qui emporte les inutilités dans la merveille d'une larme rempli d'espoirs. Il est là il est là, le plaisir d'exister.
Mais le gâteau, énorme, était toujours là. Par quel face diable devait-on l'attaquer ?
"Seuls les esprits vulgaires oseront prétendre que "le travail" de
l’acrobate de cirque, dont chaque geste est monnayé, a plus de valeur
que l’effort du gymnaste qui, au risque de compromettre son avenir, sa
santé et même sa vie, consacre gratuitement le meilleur de lui-même à la recherche de l’idéal d’incroyable mérite qu’il s’est forgé.
Ma vie n’a été qu’une longue et délicate partie d’équilibre entre l’action gratuite, par laquelle je poursuivais l’idéal de ma jeunesse, et une sorte de prostitution honorable assurant mon pain quotidien.
Quel est l’esprit vulgaire qui osera prétendre que la prostitution utile valait mieux que les exploits gratuits ?
En ce siècle où l’on a cent fois démontré que l’organisation rationnelle permet de réduire dans d’immenses proportions le nombre d’hommes nécessaires à chaque tâche, combien peuvent assurer être l’un des rouages vraiment utiles à la grande machine du monde ?"
Ma vie n’a été qu’une longue et délicate partie d’équilibre entre l’action gratuite, par laquelle je poursuivais l’idéal de ma jeunesse, et une sorte de prostitution honorable assurant mon pain quotidien.
Quel est l’esprit vulgaire qui osera prétendre que la prostitution utile valait mieux que les exploits gratuits ?
En ce siècle où l’on a cent fois démontré que l’organisation rationnelle permet de réduire dans d’immenses proportions le nombre d’hommes nécessaires à chaque tâche, combien peuvent assurer être l’un des rouages vraiment utiles à la grande machine du monde ?"
Les Conquérants de l'inutile - de Lionel Terray*
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire