mercredi 7 décembre 2011

Au fond pas si loin.



Petite lune là bas, au fond au loin qui se détache comme elle peut comme elle veut dans les environnements fissurés. Un brin de beauté hors catégorie, qui file le long des bleus le long des yeux. C'est l'immarcescible fragilité, curieux oxymore qui se pavane sans trop en faire. Spectaculaire recoin et mémoire indélébile qui marque de sa présence les pensées vagabondes.

Elle est ronde elle est simple elle est belle et à ce minois d’espièglerie accroché aux prunelles de l'observateur admiratif - songeur. La lune, jolie. Sourit. 
On la voit on la suit, mais que fait-elle réellement là bas dans ce loin si proche qui danse au milieu des fantasmes, fantômes d'hier qui remplissent le présent de lendemains ?

Il fait nuit - mais pas tant. 
C'est un des ses autres signes que de briller le soir, tard, quand le temps n'est plus le même et quand peut être la vie n'est plus tout à fait pareil. 

Elle plaisait tellement à Cyrano (lui qui voulait y aller) ! 


A l'heure où l'onde par la Lune est attirée,
Je me mis sur le sable après un bain de mer
Et la tête partant la première, mon cher,
Car les cheveux, surtout, gardent l'eau dans leur frange !
Je m'enlevais dans l'air, droit, tout droit, comme un ange.
Je montais, je montais doucement, sans efforts,
Quand je sentis un choc ! ... Alors ...
Alors ?
Alors ...

Cyrano de Bergerac 


Ouioui, la lune et ses acolytes, cohorte de regards aimantés comme si de Saint Guy. Voilà bien un des effets visible, mais il reste, aussi, encore, en secret, au fond du cœur, abrité des mauvaises fortunes et des vents de l'oubli, comme un trésor, comme une lueur qui vacille mais tient bon et donne à cette mémoire l'apparence de n'être pas si loin. 
C'est une belle et drôle de magie que cette permanence sans présence sans chaleur. La conséquence de ce lointain qui se donne si complice. Et qui ne pourra s’effacer.


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