dimanche 18 décembre 2011

Rien et si tout.






Ou l'expérience de la lenteur et l'art du détail de Myriam Gourfink*. Une confrontation sensorielle qui somme très violemment et le danseur et le spectateur et se présente sans compromis pour faire apparaitre cette incroyable sensation d'immensité.
Ces immobilités sans cesse mobiles sont un pari. Un appel à oser, une manière de provoquer et de tester, d'explorer.

Et voilà les contradictions réunies, intimité et totalité, lenteur et événements sans fins, fascination et épreuve, entrainant une remise en cause des techniques et la création d'une attention unique sur les appuis, le souffle, la concentration et les limites qui restent à découvrir.

Au delà de l'exploit, apparait dans toute sa dimension la richesse infinie d'une tenue de l'infime. Ces audaces corporelles demandent une préparation à l'apnée et une conviction hors norme. Une connaissance des failles et des puissances d'un corps poussé dans son retranchement et ses incroyables possibilités.
La lenteur est un saisissement du temps, une occupation entière du flux de chaque instant, une redéfinition des espaces et des forces en présence. Dans ce domaine de mouvement et de micro-gestes tout change, comme changent les lois classiques de la physique dans les niveaux quantiques.

Si en tant que spectateur on ne peut entièrement éprouver la conscience d'un corps dans ces états d'équilibres tendus, on peut simplement et ébaubis participer à cette expérience unique et hors du commun pour en vivre la force et la profondeur.

« À mon sens, un danseur devrait plus se soucier du corps qu'il est que du corps qu'il a, car la danse est sans forme, elle est au-delà des contours du corps, elle est juste là, tendue, comme une ligne entre deux points ».

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