jeudi 9 février 2012

Push push (sur le champignon). L'art de la bande son à pneu.







On avait déjà fait le coup ici sur ce blog paumé et sauvé par deux ou trois lecteurs matutinaux, mais comment ne pas y revenir quand musique, suspense, image, belles bagnoles, beaux gosses, sacrée San Francisco, black Dodge Charger et green Ford Mustang en piste sur les dos d’ânes de la mort et le long des doubles lignes jaunes d'un asphalte si US, quand tous ces éléments donc se télescopent et s’entre-chocs pour proposer un tel événement... acoustique.

Il faut écouter la bande son sans les images, aussi ! Une composition de pneus qui crissent qu'aurait adoré Pierre Henri, lui l'amoureux des portes et des soupirs.

Non mais sans rire, il faut entendre ces ronflements de carburateurs dopés, ces passages de vitesses qui donnent le rythme comme un sample des années 2000, toute cette post-production de son, hurlements de klaxons et petits crissements, et ces chocs de tôles et ces chocs de tôles, mais que se passe t-il mais que se passe t-il ?
Cette poursuite mythique ne vit que par le son et se termine en explosion. En l'écoutant dans le noir c'est un tout autre film, dramatique, tendu, fascinant. L'art de la bande son n'est pas qu'une illustration figurative, c'est aussi un mixage, une densité, des transitions, des recolorations, des inventions qui donnent une épaisseur mais aussi une histoire à part, parallele, autonome.

L'art de la bande son à pneu c'est l'art des musiciens qui reconnaissent dans le quotidien toutes les merveilles sonores qui font aussi le monde perceptible.

Dans Bullit c'est une  métaphore révolutionnaire de la musique. De l'orchestre au bruit. D'un coup de champignon, table rase des belles harmonies et voilà tout le pataquès des mécanique qui donnent le la à l'art des bruits*. Bien sur, il y avait déjà eu beaucoup de tentatives populaires (on se rappel de l’extraordinaire bande son de Jimmy Goldsmith dans La planète des singes*) ou comment en loucedé faire entendre à tous les plus grands chambardements esthétiques qui eurent lieu au 20ème siècle musical.

Il faut prendre garde à ne pas retourner en arrière. Ces audaces sonores (entres autres) ont fait toute l'immortalité des ces créations en leur donnant le sel de l'envie du plaisir de la nouveauté et de l’inouïe. ONE TWO THREE FOUR ! 




1 commentaire:

Pneu a dit…

Vraiment incroyable, comment la bande son de cette scène renforce les images!