mercredi 25 avril 2012

Bip Bip.

le bel art brut d'André Robillard*

Il faut être un astronaute, un cosmonaute, survoler les étendues inconnues, savourer les plaisirs défendus, plonger dans les atmosphères, d'éther ! Il faut être un enfant, un marmot, s'amuser des drôles de réalités, croire au Père Noël et en ceux qui pensent pouvoir voler ! Il faut être un artiste, un naïf, aimer tous les à côtés comme si plus rien ne comptait, ne plus buter sur les passés qui fuient devant l'avenir enjoué ! Il faut être un croyant chantant, en rien en tout mais surtout en ça aux forces de l'esprit et de ses inventions joyeuses ! Il faut ne parcourir que le présent, celui qui soulève les pieds accrochés, celui qui libère les espoirs et fait vivre les corps enlacés ! Il faut tenir l'envie, le vol en l'air, la curiosité élective et le désir des âmes surprises ! Il faut être là ou là ou encore là et partout et pour tout, glisser dans les possibilités - et se délecter de ce baiser ! Il faut savoir plonger dans le grand soir des continents sauvages, les lieux fouettés par les vents et déchirés d'incandescences ! Il faut sauter, à pied joints, les yeux ouverts, en voyeur des délices et des obscénités, en gourmand de ces parfums sucrés/salés, en éclaireur des explorations et des chasses aux trésors cambrés ! Il faut être luron lascar foutraque au milieu des quotidiens bac-à-sable, matou aérien et monte-en-l'air des tristesses terrestres, affamé des joies éphémères et papillon aux immenses prairies ! Il faut le devant le pas gagné l'ivresse des belles et des boites à souvenirs ambrés, il faut les conquêtes de l'inutile, le plaisir des riens et le sens de l'infini, il faut ne pas savoir ce qui va arriver et se laisser porter aujourd'hui ou tout à l'heure ou là maintenant comme si la plume des imaginations révélait la vérité au delà des réalités, il faut désirer oui l'impatiente fébrilité d'un déshabillé d'un regard mouillé d'un frisson de complicité, il faut ne pas fermer ce qui n'est pas encore créé, laisser venir l'insoupçonnable l'inimaginable l'incroyable, tenter d'en construire ce qui n’a jamais encore été, et voir après ! Il faut sentir toucher embrasser avaler croquer déguster saliver laisser trainer une langue de passionné, débusquer insatiable le gout de la cerise des corps inventifs des jours sans retenues des chants de plaisirs ! Il faut être ainsi d'amitié d'amour de non-encore-inventé ! Il faut il faut il faut de suite se jeter comme un loup sur tout ce qui bouge frisonne offre s'offre illumine et la beauté des belles et des uniques et la couleur des inouïs et ce lendemain qui chantonne et fredonne l'espoir des ensoleillés et tutti ! Il faut encore toujours chaque jour rêver ceci ou cela, s'embarquer ivre en coquille sur les temporalités, surfer comme un fou sur le flou des possibles, se damner, oser, et s'abandonner ! Il faut mais oui mais oui voler ! Il faut ouvrir les cœurs et les prunelles, ouvrir les corps et les appétits, essayer et se tromper, virer trop tard, accélérer, déraper, se souvenir comme une pierre millénaire des merveilles frôlées ! Il faut être décidément effrontément sans raison sans explications au jour le jour et avec grand sourire !

Non ?



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