Duane Michals ou l'art de l'instantané mobile, le mystère des mouvements et des présences, la métaphysique des réalités déballées. Et l'art des séries*, aussi, romans photos absurdes bourrés d'humour noir et de ce sens du drame ou de l'événement en cours qui rend le temps épais et encore vivant.
“La plupart des photographes sont des reporters, moi je suis un écrivain de la photographie”.
Grâce à la narration séquentielle oui mais aussi ce regard de jeunot sur les alentours, prêt aux facéties et aux détournements extravagants. Ré-enchanter le réel, habiter ce qui construit l'énigme, occuper le présent dans une ou des images, collecte d'instants et d'extra-lucidité pour mieux s'en détacher et inventer.
Il y à une douceur troublante et curieuse dans ces cadres trop petits, sortes de poésies ouvertes aux quatre vents. Un mélange poivre et sel, pragmatique et infini, une tristesse mâtiné de drôlerie, la curiosité au coin des prunelles qui pressentent le bon coup, le truc, le caché touchant qui va illuminer le sensible et l'argentique.
«Je suis une réflexion photographiant d'autres réflexions à
l'intérieur de réflexions. C'est une mélancolique vérité, mais je dois
toujours échouer.»
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