résidence Body Building*
Les résidences sont surement des raretés à vivre. Situations, vibration, un truc, des choses dans l'air, comme une union subtile du monde d'ici.
Et ainsi qu'un plateau où va/où s'est déroulé un spectacle tremble avant/après d'impatience/d'épuisement - on dirait les lits-à-histoires défaits de Sophie Calle (Hotel room series*) - la résidence est une chambre au temps étiré, partagé/isolé. Un boudoir secret, une intimité livrée, oubliée.
Entre les acteurs de ce mélo se trame une envie qui se colle et s'agrippe aux objets haletants. Et ce sont eux qui vont donner là le la à un moment donné. Cet temps T ou ce désir sera exposé.
Les voici chargés, ces inanimés, d'une vie futur ou délaissée, imprégnés de l’histoire secrète que personne ne connait. Mais qu'à t-il bien pu se passer ?
Étrange de constater qu'il y a déjà là de la magie qui flotte, dans l'avant et dans l'après. Sans rien ni où, sinon simplement cette idée de quelque chose que l'on aimerait ou que l'on a aimé. Un son, un geste, un hasard ou un accident, on ne sait. Le "spectacle" est ici, il est depuis longtemps dans ce flirt savoureux, vivant dès l'instant où une volonté de le faire émerger est soudain entrée.
La très belle seconde d'un déshabillé.
On pourrait voir dans cette série de riens photographiés une sorte de fétichisme de l'objet, mais en réalité, ce n'est que cette tentative permanente de saisir ce qui se cache à venir/accompli. Une vérité invisible qui ne tient qu'à ceux qui font exister, d'un regard ou d'un souhait.
L'avant/l'après... c'est une belle idée quand même, qui se love dans un interstice minuscule de durée et qui révèle parfois l'immense continent. L’Amérique !
Ce qui va advenir et ce qui s'est passé - l'endroit/l'instant prêts à être occupés. Un drame. Un amour. Une seconde. Mais qui sait ?
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