dimanche 9 décembre 2012

Bonjour ! Euh, vous auriez un peu d'elektrak, please ?




Après le wifi, la TV - le condom à turbiner (l'XL qui empêche de penser - dérivatif des solitudes), le téléphone futé, la liaison, la télécommande, le réseau, la 3g, l'Edge, une barre deux barres trois barres, la connectivité, le lit pas trop loin de la prise, le petit déj' toasté, parfois ce qui manque, ce qui manque parfois trop grave, c'est l'électricité





Car on veut du 220, du high voltage, de l'AC/DC, du 50 hertz, de l'émotion électrifiée à l'électrique, on veut que ça fuse, que ça étincelle, que ça chauffe, on veut du courant, de l'alternatif dans tout les sens, du sex à pile, de la fiche orgasmique, de l'écran bleuté, du jus, de la batterie brulante, du transfo' à sensations, de l'électrocution corporelle, de la chatouille qui séduit et du guiliguili sympathique, on veut du courant, de l'atomique et du bikini explosif (pif paf), que ça jette que ça s'arc-boute dans l'organique électromagnétique, on veut de la châtaigne, de l'ion et de l'électron libre, de la ligne à haute tension et du souterrain qui grésille, on veut du courant sans courir sans s'en faire sans doute, du luminescent dans les prunelles et des codes à encre électronique, on veut tout cela et le tout moderne, être en lien, relié et connecté, on veut que ça brule et que ça éclaire sous les paupières et dans les diurnes, et dans les imaginations nocturnes et dans les pénombres lubriques sacrés loustics, on veut quoi on ne sait pas mais que ça éclate que ça pétarade en bouquet final comme une dernière fois après la première. On imagine les lignes qui se courbent et les fils qui s'incurvent, lentille magnétique des réalités sous tension qui se vrillent et vibrent, on voit déjà à coup de rayons X ou d'infrarouges fantasmés ce qui reste pour le reste tout inconnu - le parfum de l'invisible ?* - et ces chairs qui se court-jutent, on perçoit bien au delà des spectres du visible, bien plus loin que les pouvoirs voyeurs mateurs de la vue, bien plus finement que ce qui est à porté, on pourrait s'y lover sans problèmes, comme dans un rêve. Mais parfois ce qui manque, c'est l'électricité, la fée électricité !



la fée électricité - Raoul Dufy

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