pour oser faut cliquer
Ce sont les nus à la pelle, les photographies qui jouent sur l'attrait du déshabillé, la pose d'une idée et le spectaculaire des plastiques exposées.
Il y en a eu des photographes mateurs, amoureux, techniciens du charme, simples époustouflés par la passante, amateurs ou pros et froids, des photographes aux saveurs sulfurées ou cruelles, des chasseurs de sensations, de nudité ou de trompe-l'œil... oui, mais tous ne se valent pas face au temps qui passe. Car il faut ce quelque chose qui s'immisce dans la capture pour résister au figé et trembler comme un mouvement perpétuel.
Un regard méta-physique, au delà de ce qui se voit, là, une manière de saisir et de faire exister, un transport d'émotion et peut être aussi cette simplicité d'une curiosité et d'un amour des êtres et des choses. L'art de la vie, l'art de l'art bien au-dessus du lard.
Finalement la frontière est faible entre le prétexte à zieuter et l'immensité d'une question sur l'humanité, son désir et ses futilités qui coule le long de ces nus habillés d'esprit et de poésie.
Et la photographie qui se transforme en photografille, le sentiment quand même que souvent ces images - non pornographiques - frisent entre l'érotisme dense et intemporelle (une quintessence rendue du sens) et la banalité d'une consommation du désir. La marchandisation des regards avides et des envies provoquées.
Et la photographie qui se transforme en art. Décollée des réalités, transfigurée des décolletés, au dessus des corps et des courbes, dans un espace et un temps différent, et aux lois différentes. Une quantité quantique des forces qui animent et qui dessinent la question des existences.
Nus (et nues, au féminin si souvent). Encore. Ce corps qui peut être - culturellement, sociologiquement, idéologiquement - représente cette recherche désespérée.
Dans ce tumblr rassemblant des dizaines de photos (parmi d'autres sites par milliers), on se demande l'origine et la finalité. Une collection, une compilation obsessionnelle et sans doute pas tant d'admiration d'art que cela.
Mais nul ne sait, puisque de ci de là, percent des perles (les nus immenses de Josef Sudek*, de Nan Goldin*, de Bettina Rheims*) noyées certes par le nombre, l'inutilité et le mélange des genres, mais transcendantes, irréductibles, révélatrices et vibrantes de cette question, de cette respectueuse mais jusqu'au-boutiste recherche de ce qui fait le désir, l'humanité, le mystère et tout cet invisible fascinant.
Mais alors... ce billet a t-il été fait en vérité pour lorgner ou pour s'envoler ? Hum, qui sait.
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