mercredi 30 octobre 2013

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... pour sa saveur mais pour ce qu'il donne a ressentir aussi. les corps amoureux oui, cet attrait "plus fort que soi" oui mais aussi les rapports sociaux qui rodent, la difficulté de transformer une passion charnelle à haute combustion instantanée en histoire à développer (c'est pas gagné c'est pas gagné), les différences de classe social (bolognaise ou huitre ? rouge ou blanc, hein ?), l'être politique en train de se fabriquer, entier et emporté, la dureté des banalités face aux beautés, et ces humains si beaux par ce qui leur arrive, ce mystère difficile à saisir mais pourquoi ne pas essayer de le gouter un instant pour voir hein dis, le jeu exceptionnel des deux actrices qui franchement transpirent leur personnage, totalement dévouées, la douceur des naïvetés adolescentes déglinguée par la suite qui arrive (que va t-il donc rester ? c'est encore l'histoire de ce qu'il reste), et leur cruauté ignorante aussi, l'apprentissage du manque, les plans rapprochés qui donnent à l'image une chair si vibrante si subjective, on pourrait y toucher, le pourquoi ce comment, les choix de vie qui se réalisent et poussent à la distance, la vision de l'autre, celui que l'on aimerait parfois autrement mais voilà les solitudes partagées, la simplicité brutale du quotidien, il y a une tension permanente sous-jacente qui met en suspens et vous infiltre un suspens, hey kiss ou pas kiss ? bang! bang ! ça part si vite, et l'intimité réelle et crue, excitante, brulante, tant de mieux, telle quelle, comme si on touchait là une immensité au delà de ces simples corps emmêlés, et puis ces scènes en miroir (les familles, les milieux), toute une construction dramaturgique où l'on participe aux distances qui vont se révéler, et pas de musique ? alors là, enfin ! ouf ! à la Dumont. c'est filmé avec une fausse simplicité, comme une caméra insérée, embeded man ! dans le drame si simple d'un amour à la pureté si compliqué. 3h ? heureusement ! il faut du temps pour y croire et se laisser ainsi surprendre par l'impossible possible, cette densité imprévisible. tomber amoureux, direct ! et pourquoi pas et pourquoi pas, et de toute manière a t-on vraiment le choix ?
 
il est d'or ce film, c'est normal. on en sort ravi et bousculé avec cette impression d'avoir vécu une histoire dès le début sans avenir mais à vivre comme une destinée mythologique, vite vite ! on est assoiffé ! Marivaux et Antigone, surement.
alors quoi oui, chacun son style. hop la ! ça fait causer et ça fait s'élever. et puis... il en reste encore beaucoup à venir, non ?

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