lundi 10 mars 2014

Reminber démembré.

JAD à l'AG de le Flex Cie le 14 janvier 2014



Finalement réécouter les concerts passés relève de la chirurgie formelle. Pour ceux qui savent ce que ceci c'est on y retrouve les acuités cruelles des gestes et des sons détaillés, disséqués, analysés. L'énergie des folies locales en moins.
Impossible de se détacher des détails loupés, des manques de discernement ou de lucidité, des lâchés prises qui terminent au tas, ou des à peu près à côté. Voilà les magies des présent à fond qui s'envolent dans le fond.

Le spectacle vivant n'est vivant que pour l'instant. Il reste après coup une traine de ce qu'il s'est peut être passé. Mais, comme le souvenir d'une sensation, ce n'est plus qu'un vestige coloré de ce qui à pu s'échanger. Le gout d'un baiser, la chaleur de l'exquis détail.
Pourtant, on perçoit encore ce qui se trame, les grands équilibres les audaces du moment ou les intentions globales. Les minuscules choses aussi et surtout que les musiciens ne peuvent percevoir ; correspondances spontanées ou hasards bienheureux des gestes et des idées.
Le film de ce présent passé donne alors à saisir toute la richesse des aléas et des possibilités offertes d'une communion de son et de plaisir. Ce qui est joué ou attrapé n'est pas forcément la totalité mais la réaction intuitive et restrictive à un espace bien plus vaste. Alors, pour grandir, encore et encore, il faut non pas tout jouer mais en creux faire exister ce qui est là, et suggérer.



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