mardi 5 octobre 2010

Débotter le cristal.




Les mondes fantastiques en construction. Pince de crabe* se finalise, trouve sa dentelle et son rythme de sublimation. Il faut un peu de temps, un peu de confiance dans un spectacle pour attendre qu'il se cristallise.
C'est à cet instant qu'il commence à grandir réellement. Une opération presque magique  et toujours aussi surprenante.




L'aisance des comédiens des vidéastes ou du musicien peut être, les anticipations, les finesses de jeu, la densité, la fluidité, tout ceci participe au dévoilement du cœur de cette affaire. Mais aussi le mystère d'un alliage de pensées, d'une focal d'existences.

Et d'un coup le résultat dépasse la simple somme des éléments en présence. Une sorte de résonance, un type de supraconduction, une chimie de l'émotion.




On découvre alors les sens clandestins, les sous-dits et les sous-entendus,  l'ellipse prend son envol, l'esprit du lieu bat des ailes et la mémoire d'un futur gorgé vient au fur et à mesure se substituer à la simple histoire.




Changement de monde ; et repasse de l'autre côté,. La bascule vers le pays des merveilles. Et le sentiment partagé entre plateau et salle comme une communion d'histoires individuelles. Une précipitation des cristaux.




Et parfois non. Parfois pas. Pas encore. C'est un moment qui peut toujours nous échapper. Rien n'est joué jamais. Comme dans la vraie vie. Un spectacle qui s'élève ressemble à une rencontre. Une histoire d'amoureux finalement.
Et cela peut s'enfuir ; un léger dysfonctionnement, une minuscule désynchronisation, une vie ailleurs et le château de carte s'effondre. En silence.




En cela la magie de ces instants où l'on perçoit le bateau ivre. C'est ici, c'est cela, à ce moment, ce gracieux et tranchant tournant, que l'on peut aussi se sentir vivre d'altitudes précieuses et inestimables.

Mais bon... Il reste trois jours avant la pseudo "première" (200 juges de 6 balais 1/2). Alors, s'agirait qu'il décolle tout de même avant le bout de piste ce jeune public !

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