dimanche 3 octobre 2010

Dilatations ou la marelle des merveilles.

 

Le temps et sa dilatation. Élastique selon les instants. C'est scientifique* mais c'est aussi la manière de toute une vie. Selon les endroits, selon les moments, et psychologie des environs. Sur scène, ce phénomène compte suffisamment pour ne souhaiter que cela. Rendre l'immobile mobile ou le versa du vice. Se mouvoir hors champs, hors temps, intensément. Sur scène cet endroit est un Éden sorti des vieillesses. C'est ici et maintenant ! (Avec le "lift de bandstand" cher à T. Monk et Steve Lacy**). Sur scène le temps n'est plus le même, et sa vie, et demain, et il se joue en quelques nano-urgences comme si le reste n'était qu'un reste de tout ce siècle. L'étrange drogue des éphémères et dopants et extrêmes fureurs de vivre.
Mais pas que. Partout ailleurs finalement. Une rencontre ou une absence, un clin d'œil même parfois pourquoi pas, tous ces drôles d'instantanés qui se suspendent dans l'air du mouvement. Alors de lueurs en lueurs, d'éclairs en éclairs, de tonnerres en tonnerres, c'est de toute une somme de précieuses circonstances dont il s'agit. Une marelle des merveilles. L'accident extravagant au rang de l'immunité des décrépitudes. Hors champs, hors temps. En soi banal, mais pour celui qui le souhaite pour celui qui voit pour celui qui espère, ce sens d'une fertilisation des ordinaires emporte tout l'avenir et le présent et le hier. La sympathie des innattendus, et qu'importe ce qui brûle !

Et voilà que survient l'improvisation, cet état ce regard, ce choix de faire ouvrant les portes à l'invention permanente des hasards des surprises des inouïs et des pourquoi pas. Plus rien de fixe et tout mobile. L'a-pesanteur des crépuscules. Chaque instant pris au vol comme une proposition du tout et de suite. C'est aussi une rencontre. 
Alors décidément, au fond de l'affaire, ce ne sont que des rencontres, avec la chance qui sourit à ceux qui savent l'attendre, et la prendre. Et le fou des flous,  et le mouvement , et le mouvement (en soi ou ailleurs) et la relativité générale* pour tous et s'éloigner des gravitations et faire comme on le sent et décoller et s'élever. Lift the bandstand !





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