lundi 29 novembre 2010

Petite mort



Barbouiller comme une petite mort*. Entre l'envie et l'écrit, juste après le signe inscrit et l'idée fourvoyée. C'est une étrangeté que ce désir qui se demande pourquoi à chaque instant en y donnant la/une réponse presque simultanément. Pourquoi pas ?*, s'écriait ce sacré Charlot !
On parle de petite mort comme on parle de vide métaphysique ou d'une simple détente, et voilà le juste milieu inexistant (finalement les pieds au four, le tête au frigidaire et le corps à la moyenne de 37,2). Le texte comme gâchette, alors, la phrase comme poussette, l'écriture aux abandons et le reste aux détachements. 
Petite mort ou future reprise en main des idées. L'entre-deux vies, après l'avant et un peu avant l'après, la zone grise, suspension des alentours et trois petits points... Don't turn on the lights...*
Comme c'est étrange, comme c'est pas banal, et pourtant quotidien, pour ceux qui ont cette chance, de reconnaitre le sentiment et le rien qui se sentent et qui  se donnent des raisons, aux envies et aux pourquoi pas. L'écriture finalement ne serait qu'un échos aux belles danses d'avant et d'après, une pénétration des originaux oripeaux de pensées pas finies. Une manière d'amourette.
Une petite mort d'avant l'écrit. Ce blanc de page ou d'écran, cet appel à resserrer et à pointer du doigt ce qui peut bien se faufiler d'un quotidien extravagant par les yeux ouverts de découvertes ou fermés de plaisirs fabriqués. 

Tiens ! Mais tout de même, ce vide de l'esprit, cette jolie mort pour rigoler et pour le plaisir d'avant ou d'après, quand même, quand bien même, mérite une question, une plaisanterie. 
L'état parfait (?), l'après, pendant, balançant, en forme d'expression de cette nulles choses comme creux patent d'un "tout" auparavant vécu, ou, le sentiment de ce vide sidérant comme une vérité dénudée après l'éclatement de tout ce qui est construit, et l'illusion qui s'éparpille, qui s'écarte. 
Le verre à moitié plein ou à moitié vide, il faut choisir, il faut choisir - ou tenter et l'un et l'autre. Pourtant voilà la recherche de l'abolition des tensions comme source de vie, comme source d'envies. L'étrange paradoxe. Un jeu du rien et des lubies.

Et juste après, juste derrière, la fringale qui reprend et la terre qui tourne,  de nouveau, l'étrange qui cohabite, encore, ce paradoxe entre les raisons de devant et les raisons d'avant, l'incompréhensible fraicheur en fondation des desseins, et puis voilà le court du temps qui remonte.



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