dimanche 5 décembre 2010

Oral sax.

euh, les doigts ne sont pas où il faut...
L'aura sensuelle du sax, mais pourquoi donc cette idée colle t-elle à la peau du saxophone comme un dim-up à une jambe aux propositions stratosphériques ?
Voilà pourtant un instrument, inventé par Adolphe Antoine (ah ben oui, ah ben oui) Sax en 1842 (un baryton), essentiellement relégué à ses débuts au défilé de caserne. Un "bois"* fait pour la marche militaire, pour les Sambres et pour les Meuses*. Un souffle de victoires et de conquêtes et les dorures du galon.
Le saxophone, en 1846 (date du brevet pour  "un système d'instruments à vent dits saxophones") n'avait rien de sexy mais plutôt le cuivre des douilles d'obus comme chemise de nuit. Un ophicléide d'allure et un canon à note, chouchou des armées Françaises et des mélodies régimentaires.
Certes il y en eu de toutes sortes* avant d'arriver à la famille des aérophones que l'on connait, mais tout de même, avant le Jazz et sa relation sulfureuse, le saxophone n'était qu'un banal biniou de fanfare. Un souffleur au pas.

Et le Jazz donc, ses alcools, ses excès, sa drogue et la passion du shoot, du sexe et des nuits fumantes enfumées. Le Jazz (et le Funk plus tard*). Certainement est-ce cette rencontre qui chamboula l'image, le style et tout le tralala qui précédait cette révolution.

Le "Jazz" (qui jouait dans les maisons closes - décidément lieu des inventions éclatantes s'il en est - à l'époque de la Nouvelle Orléans dansante - pour les effeuillages  de 3' max - ou des folies Parisiennes - et le Jazz d'Al Capone, de Chigago et de New York, le Jazz des louches, des pépés qui enflamment, des soirées sans fin sans faim remplies de champagne. Jazz et érotisme lié comme un doux présage*), le Jazz donc, on se reprend on reprend, ce détonateur de désir, cet emballement des sens, cet emberlificoteur à nana, ce "truc", ce bel engin à séduire.

Roi de cette musique clinquante, vibrante, chaude, lascive, hot stuff ooooooww hoooot stuff, bouillonnante, exubérante, le saxophone était roi de l'arène, roi des fièvres et des nuits à danser, à s'embrasser et à finir en beauté - le bouquet.
Le saxophone, l'allure et le son, le souffle et la vibration des solos qui embobinent, le style, ma jolie... le style...


 
ah, il n'y a pas de anches sur le bec...


Ou ? Ou est-ce la courbe de son corps - le corps du sax, le corps de la détente - ou la mise en bouche de ce bec profilé, légèrement caressé, et peut être le doré suave et luxueux des cheminées ou des clettages, cette impression kitsch de richesse, les bijoux de Baudelaire et ce qui reste après le tout enlevé aux couleurs de feux.

Le son rauque, le son doux, le souffle chaud qui se dégage, qui file entre les notes, le déhanchement du swing et le sexe flagrant du groove, selon les élans ou la culasse cambrée comme une chute du Niagara, est-ce de cet aérophone ce style, ce son qui embobine, masse les oreilles comme on caresse la base d'un cou ou dévoile le sentiment comme l'on découvre - des yeux, des yeux - les deux fossettes du creux des reins, à moins peut être que ce ne soit banalement évidemment l'instrument fétiche* des films érotiques* (et, oui ! la thèse la dessus existe),  des films pornographiques* (uhum la vache !) mais pas que*, ou relaxants* ou encore encore encore des night clubs*, des clips* (aux faux saxos synthétiques), des artefacts*, des romantics lovers* (from Kenny G  aussi !* - don't forget ! Sax for sex !* ou autres ou ailleurs*, mais là c'est le synthétiseur qui souffre) ou des films USmade (mais alors au même titre que le feu de bois, les bougies le champagne le bain moussant les pétales de roses - rouges - qui flottent l'encens les corps glabres et huilés légèrement brillants d'efforts et la peau d'ours polaire) ? La flagrance d'un sax toy. Surement. Et les filles de Nestor Burma*...

oui oui, le sax sans sax, le sex sans sax, cela marche aussi...

Ou ? Ou alors, sax ! Comme, sex ! Et, sex ! Comme, sax ! Une idée comme ça, une proximité  de sonorité et des passions, une suggestion suggestive, un mot mêlé et érectile. (quoique des fois on croit rêver*, c'est bien une main qui se trimballe  ?!). Méli-mélo.
A moins que le facteur - amant d'un jour - se transforme en facteur d'instrument*- amant de toujours. Pffff, l'évasion comme espoir*, le long d'une voie ferrée et d'une rivière.

Ou rien à voir, mais ben voyons* !

Non, vraiment, cette question reste en sus (oui, facile) d'une cohorte de clichés publicitaires ou aguicheurs aussi drôles (toujours regarder le sens du bec car ce bec parfois avalé de travers donne des idées tordues à défaut de musique) que décalés. Et sacrément kitsch. Le plaisir du faux se révèle aussi attractif que le fond de l'affaire (ceci dit, certains sax sont trop gros pour faire rêver*).

Bref. Le sax ou le sexe, le sexe ou le sax, une affaire d'imagination. Et heureusement, dans tout cela il reste Paul Desmond* et son élégance.

ah,  pas de anche, pas de ligature sur le bec...

ah, le bec est à l'envers...

ah, sans lanière un sax alto est difficile à jouer....

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