pour le reste ca se clique, bien sur...
L'art des premiers pas ressemble à l'art des équilibristes. Une pichenette d'inconscience et l'audace comme carburant au comburant des envies, voilà la bascule tant pis c'est parti qui s'opère. L'inconscience, ultime raison d'avancer, il faut bien se lancer, tenter le pas gagné mais comment ne pas savoir ne pas prévoir pour oser pour plonger.
Les cœurs vacillent, les corps hésitent, la pensée fuie de tout part, c'est la débandade des grands aplombs, le monde chahute, la terre pourtant si plate culbute, passés et futurs emberlificotés empêtrés dans d'hypothétiques réflexions, les estimations superfétatoires, telles désuettes farfelues, on dirait que les boulons de la prévision commencent à valser, c'est quoi ce cirque, plus rien à comprendre rien à saisir car Ornicar voilà les lois de la physique/chimie toutes chamboulées, le ciel est vert non ? Et l'arbre des enfants si bien rouge, mais c'est quoi ce bazar, on ne s'y retrouve plus dans ce binz, les sens dessous et sans dessus, l'intelligence à poil devant l'énorme événement, stupéfaite devant la survenue, on dirait même que le temps change, une sidération, un abasourdissement balancé par ces moments sur le fil sans recette sans culture sans savoir, et l'art de choir comme unique manière d'inventer. Marcher c'est tomber.
Et pourtant la chiquenaude. Désir piqué par le vif, qu'importe l'énergie de la poussée, c'est elle qui va donner le minuscule mouvement du dernier pas avant le premier. L'instant ou tout se fige, il n'est plus loin, il n'est pas certain. Parfois le monde change, il faut juste un peu de temps avant l'éclair.
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