Échouage et crustacés. On pourrait croire que le yellow submarine s'est mis au rencard, rangé des ballons et en père peinard. C'est une tristesse des béguins et une apnée des sourires, un petit coin sans plus rien, un abandon des grands océans, des beaux espaces et des inoubliables panorama, cosmorama de merveilles sans limites.
Tout un monde en rideau qui va tenter de survivre dans le milieu plastique d'un aquarium de souvenirs.
Voila l'infortuné bathyscaphe en bibelot de bord de vitre, à l'ombre des quotidiens qui défilent et qui glissent par dessus les mers fac-similées et apathiques. De ci de là trainent un ou deux cailloux bleus et rouges falsifiés, quelques algues de contrefaçon mauvaise imitation kitsch de la réalité. Il flotte comme un air d'imposture, le faux ne fait pas tant vibrer.
...il y manque cet air frais de la cime des vagues en train de rouler et des horizons aquatiques saturés d'aventures inouïes et promises... il y manque une piraterie des esprits et l'assaut sans retenue des carcasses et des palpitants... il y manque ce sentiment de ne plus compter ni l'avant ni l'après et de jouer au gré des élans et des envies, il y manque presque un truc à la James Dean...
Les trois ou quatre clampins à la tunique de clown qui flottent vaguement dans les 30 centimètres d'eau traité n'y changeront rien. L'aquarium, même au son des cabrioles pour oublier, ne remplacera jamais le large et les immenses surprises d'une ile.
Pourtant, là, au fond de ce bout de mer de salon, le temps va passer, se mettre au vert se défaire et se refaire en pariant sur l'âme de fond qui va subsister. Les grands espaces finissent toujours par se faufiler au cœur des cœurs pour avoir raison.
Time is on our side.
Oh yes it is.
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