samedi 26 février 2011

Ce truc...



... que l'on a dans la peau. Inexplicablement, comme un moulage ou la sensation indélébile et définitive d'une embrassade qui à raison s'éternise. Question de feeling, de doigté de couleur de son... sans doute, peut être aussi ses courbes et ses tics, ses défauts et ses particularités, les broutilles et les babioles anodines qui ne se dévoilent qu'à force de fréquentation. Une sorte de délicieux fétichisme pour certain et une curieuse complicité pour d'autre, les retrouvailles déconcertantes décoiffantes pour tous, avec une histoire et le futur parfumé que l'on voudrait partager.
Les esprits créatifs thermomoulés aux contours cursifs et aux déliés débridés donnent à inviter. C'est un pas de deux, une approche et parfois le close-combat des personnalités et des contraintes suspendues à chacun.
Mais au final, on les a dans la peau, ces trucs ces choses ces machins, dansant autour des yeux et mêlant les surprises aux révélations, comme une chasse au trésor.

Les émotions d'un instrument à souffle et son soupir ne se conçoivent qu'uniques. Celui qui se donne celui qui résiste, et vice-versa au gré des quotidiens atypiques et imprévisibles. D'aventures en aventures, en haute mer ou en salon cossu, saxophones et flutes au delà des mers des terres des inquiétudes et des occupations de l'esprit, se promettent d'ouvrir leurs espaces acoustiques et de toucher le début la fin et le nouveau monde.
Ca marche aussi pour le tuba ou la batterie... bien sur, bien sur. Une épopée des circonstances, la sensation des lubies et le petit à petit qui s'insinue et s'impose.




Curieux ce qu'un musicien peut trouver de fascinant dans le chant d'un instrument. Il y à là et douleurs et bonheurs, un acharnement à faire vibrer et trouver au fond des coffres des pépites vastes et riches comme  autant de mystères.
Une histoire de jeu de piste, l'Odyssée des ors et des émotions, la brocante ravie des tubes à air de corps et des souffles à fleur de peau. Au fond des culasses dorées, des bocaux et des anches qui frissonnent ou des têtes envoutantes de belles traversières, existe cette terra incognita qu'il faut aller chercher.

Ou peut être n'est-ce qu'un subtil miroir aux alouettes. Fieffé mirage. Ces métaux et ses alliages ne seraient-ils au final que l'emballage transitoire d'alchimies encore plus précieuses ?
L'endroit où se déshabille la respiration rêveuse d'un être cher et de chair, blotti au milieu de ce petit coin de matière dorée ambrée qui escorte les quintessences et les alcoolats en train de se révéler. Le corps métallique comme alambique des exaltations du soupir et du souffle venus accoster.

On pourrait réduire tout ce cirque à la mécanique des fluides* et ne penser qu'aux tringleries et tuyauteries des amours en train de s'emmêler, mais point. L'essentiel ne se produit qu'en secret, ce n'est pas une pornographie du tout montré mais une part d'invisible pour toucher et éprouver ce qui survol et retient. Au cœur de ce chaudron cuivré se dénude le fond de l'affaire. Vents et brises s'embrasent et s'embrassent, emportant le sentiment et le secret de passage. Le son d'un instrument n'existe pas, il ne peut être que le bouquet final d'une grande histoire en train de se fabriquer et de s'inventer.

Et lève le voile comme on lève les voiles.


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