mardi 12 avril 2011

Allo... la Lune... Allo....



"Allo la Lune... allo la Lune... ici... la Terre..." Que fait cette belle en orbite exorbitée autour des lunettes étonnées, et émues, et préoccupées.

Oui, il faut 1 seconde pour l'aller et 1 seconde pour le retour, 300 000 km à la vitesse de la lumière, mais parfois on dirait l'éternité. 

Et silence radio pendant ces 2 secondes-lumière, pleines. Tout est en suspend quand on y songe (Nostalgie de la lumière, ce si beau film*) puisque tout est mouvement et que le trajet, compté, même minime, est existant et donne de la durée au temps en faisant circuler le présent. On ne voit ainsi de ces yeux que du passé, mais. 
Mais ce qui change réellement pendant ce laps de temps, est-ce celui qui attends la réponse ou celui qui ne sait pas encore ce qui est envoyé ? Celui qui peut ne plus être le même sans encore le montrer ou celui qui à donné ce qui pourrait déjà avoir changé. Les deux, aussi. 

Problème de calendrier et la synchronisation qui doit oublier les quelques secondes en goguette dans le nulle part des déplacements entre A et B pour saisir les phénomènes. Quelques secondes de lumière, ce n'est rien, mais.

2 secondes où la vie pourrait bien basculer, et on le sait, des millions d'étoiles ont déjà disparues tout en restant encore accrochées comme des vérités animées dans le ciel étoilé. Le réalité d'un savoir et la réalité du regard. C'est ainsi, un double foyer pour le temps qui met du temps à arriver.

Que fait la Lune pendant ce temps. La question agite avant la réponse et donne à la durée l'épaisseur d'une histoire, d'une imagination qui dessine d'autres réalités. 
Ne pas savoir c'est inventer et coller sur une vérité une autre vérité, celle qui plus tard donnera aux mots échangés une sensibilité, une question, une complicité à explorer. 

Accepter 2 secondes de lumière pour relier la Terre et la Lune laisse tout le temps d'apprécier.


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