lundi 11 avril 2011

Les mots vagabonds.




Comme une écriture beat brute et dépouillée, les mots se laissent caresser, parfois, par le spontané. Va-nu-pieds non-stop* des pensées, c'est l'endroit des déchirements et des envies mêlées, un télétype sans ponctuations et l'idée espérée que se posera ici, au bout du bout du rouleau, une vérité. 
Ce qui s'y jète ce qui s'y fête passe du désir à la peine, simple aumône de l'inconnu et des péripéties ardentes telles extraites du fatras* du pays de Fatrasie**, le pays des journées.

L'art des mots comme autant de poèmes auto-stoppés et dispersés, sur la route. Non-sens et absurdité, ainsi va la vie des fois tout en laissant sur le bord du chemin des espérances projetées. 
Mais "ça" avance. Quand même.  Le "ça" des clochards célestes, celui des quêtes et des poursuites, des recherches du temps perdu ou des temps à venir. Et on dirait aussi qu'au clair d'une philosophie imaginée, belles et si belles dialectiques inventives, on dirait bien que le chemin aux fossés remplis de manqués et de temps soustrait donne un signe d'avenir. C'est le propre des recherches électives que de ne se donner que dans l'avancée et non dans le trouvé. Une petite mort des jours après jours, tellement oui tellement quoi. Le saute-mouton des histoires en cours de fabrication.

Au loin là bas là haut brille une étoile. Une étoile mystérieuse qui attire et séduit sans se laisser décrocher. Ce n'est que le temps de marcher, parcourir le chemin qui s'insinue dans les corps et les cœurs, balisant cette épopée de jours et de nuits. 

Au loin là bas là haut file une étoile. Une étoile qui ne répond pas aux appels du voyageur buissonnier mais qui ne peut la quitter des yeux. Au creux des cahots, bercé par le crissement des pas sur le fil des événements, souriant, il se laisse aller secret à ce songe que là bas là haut au bout de ce rouleau réside toujours et entière la vérité d'une belle destinée.

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