vendredi 4 mai 2012

L'éternel premier baiser.





La lune s’attristait. Des séraphins en pleurs 
Rêvant, l’archet aux doigts, dans le calme des fleurs 
Vaporeuses, tiraient de mourantes violes 
De blancs sanglots glissant sur l’azur des corolles. 
— C’était le jour béni de ton premier baiser. 
Ma songerie aimant à me martyriser 
S’enivrait savamment du parfum de tristesse 
Que même sans regret et sans déboire laisse 
La cueillaison d’un rêve au cœur qui l’a cueilli. 
J’errais donc, l’œil rivé sur le pavé vieilli 
Quand avec du soleil aux cheveux, dans la rue 
Et dans le soir, tu m’es en riant apparue 
Et j’ai cru voir la fée au chapeau de clarté 
Qui jadis sur mes beaux sommeils d’enfant gâté 
Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées 
Neiger de blancs bouquets d’étoiles parfumées.





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