mercredi 17 novembre 2010

9:44 de suspens !


 ca ce clique si on ose

Klaxons d'embouteillages monstres, crescendo insupportables, apnées acoustiques, œil du cyclone, trouble de l'ouïe, distorsions et dissonances, flottaison minimum de l'esprit, éparpillement des notes, explosions des bois et des cordes et des incroyables timbres, les chants de Maldoror, pas à pas des pizzicati - pizz des belles intimes qui s'en mettent partout en Italie - graves sub, sous sous sous, bas-fonds des contrebasses sombres et tectoniques de terre Verdunoises tant remuées et tant bouleversées, glissandi grands-huit et gigantesques frissons de descente en chute libre, l'éternité du vol et les tenues spectrales* cette magnifique révolution de Xenakis*, la musique en marche la musique en marche la musique qui démonte qui aboie qui balance qui balaie qui se tortille qui se déhanche l'obscène bien-aimée, qui change les horizons, il faut y aller, il faut oser, se jeter, dans le noir, à volume trop fort, à "11" crénom (!) comme une expédition de vulcanologie,  une plongée en Bathyscaphe, un Terre-Lune charnel et fi du retour, Ah ! Métastasis, ce phénomène acoustique, cette orchestre en roue libre, en liberté, en feu, et le son démantibulé, ouvert, déployé comme les suaves cuisses exquises de cette Sirène (une Sirène à cuisses ?!*) tant désirée et aux chants hypnotiques, il faut oser il faut tenter s'aventurer, entreprendre l'inconnue  phonique physique comme l'on joue sa vie, aimer comme l'on tombe amoureux  par hasard et sans raison, par la joie sans passé des plaisirs à venir et de cet insondable mystère des attirances incontrôlés, tiens ! une clochette dans la musique, une fée des insolences, presque l'impolitesse d'une jolie sonorité dans ce chaos de violons et de violoncelles, mais voilà que tout se déplace de nouveau comme une gigantesque fougue de sons indéfinissables, une terrible profondeur qui s'exprime, un univers qui hurle, on ne sait où on ne sait qui on ne sait pas et l'écoute comme seule boussole des providences, ce n'est pas encore le jour, l'aurore des espoirs n'est pas encore levé, la nuit et ces sons incroyables qui traine, c'est Iannis Xenakis, le Huns le barbare le libre l'iconoclaste à l'imagination sans entraves et la musique des sphères portée à incandescence.

Metastasis. 1955. 9:44 minutes de plaisirs immenses.

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