samedi 20 novembre 2010

Matin/Soir




Être du matin ou être du soir, la bonne question. "Je suis de bonne bonne bonne humeur ce matin, y a des matins comme ca"*, la vie comme elle va et le choix des humeurs laissé aux corps. Qui décide, le pied gauche ou la nuit des insomnies, qui le subit, l'esprit vague dés potron-jacquet ou le corps alangui de nuits encore exhibées ? 
Une question sans sens pour les sens, bien que toute l'humanité s'y partage en deux équipes A et B opposées (les sans opinions ne comptant pour rien). Chacun son style, chacun son style. Dés que les chats sont chaussés ou au crépuscule des idées ce n'est pas la même vie, et pas la même fête !

Qui pense le lendemain pareil, qui imagine idem, qui projette dito s'il le perçoit au pied levé ou juste au couché ? On peut souhaiter que ce ne soit pas là l'essentiel et laisser aux corps le soin de diriger le détail de ces esprits, et les volages pensées,  carrément abandonner la raison aux dés ou aux plumards ou au hasards. On peut. 
Mais se poser la question des good morning !, analyser un peu les good night... , pour y voir plus clair reste un moyen comme un autre de saisir les fonctionnements (peut être la différence entre le "!" et  les "..." des préférences)  qui occupent une journée ou une nuit  ou une vie sans comprendre le pourquoi du comment, et c'est étrange.

Les matins fringués d'idées noirs, et le café sans effets et les chaussures qui trainent, la journée se déshabille de bien sale manière, ca va vraiment pas être de la tarte ou une fine partie de plaisir ; le soir qui poudroie et les yeux qui piquent déjà, et le sommeil qui gagne sur les esprits, le voilà qui tente et qui réussi on ne sait comment une conquête de toute la suite, tout de même, c'est l'injustice des moments non choisis, le corps qui gouverne et la raison qui bataille pour passer outre et enjamber l'obstacle des dictatures imposées. Ça arrive, ça arrive. Alors qui décide ? 
On voudrait savoir du corps ou de l'esprit, ce ballet obligé, qui des deux ennuis ou des deux envies ou des deux amis prend les rênes des histoires, des sommeil et des amourettes, des paris et des soucis, du futur ci et du futur là. Bien en peine de décortiquer ce qui emmène.

Mais le lilliputien spleen des nuits ou la minuscule brumaille des matins ne donne pas le même résultat. L'un objet de pensées et de poésie et d'un ailleurs doré sur la tranche, l'autre embarras des intelligences, au levé, et c'est mal barré.
De petits soucis aux goûts de vraie vie promptement déblayés par les envies. Ils ne sont pas idem, il ne resteront pas indemnes. On peut les nommer mélancolie de fin d'après-midi ou ronchonnerie de petit matin, ils ne passeront pas la nuit.

A moins que l'on ne pense pas à penser, mais c'est une tout autre question (et on pense à quoi alors en étant du matin ou de fin de soirée ?). Léger, léger, léger. 
Finalement, juste laisser aller, et voir venir,  c'est un mode de vie, aussi, et une manière de faire un plaisir des hasards qui guident. Le corps à ses raisons, la raison fait du corps, etc, etc... et le feu aux poudres !




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